Royaume-Uni : Rébellion au Labour au sujet du conflit entre Israël et le Hamas
Plusieurs proches de Keir Starmer ont affirmé ou partagé une position divergente avec celle de leur chef de parti sur le conflit
Le Parti travailliste britannique voit les divisions internes s’accentuer au sujet du conflit entre Israël et le Hamas, une cinquantaine de ses députés ayant bravé mercredi une consigne de vote édictée par son chef, Keir Starmer.
Le dirigeant du Labour, que les sondages placent en bonne position pour devenir le futur Premier ministre du Royaume-Uni, défend le principe de « pauses » humanitaires plutôt qu’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, bombardée par l’armée israélienne en représailles à l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre.
Mercredi, les députés de la Chambre des Communes devaient se prononcer sur deux amendements, l’un déposé par la direction du Labour et appelant à des pauses humanitaires, et un autre, déposé par le Parti indépendantiste écossais SNP, appelant à un cessez-le feu.
En amont du vote, Keir Starmer, que certains dans ses rangs accusent d’avoir une position trop pro-israélienne, avait donné comme consigne à ses troupes de soutenir son amendement et de s’abstenir sur celui du SNP. Et il avait prévenu que si des membres de l’équipe dirigeante ne respectait pas cette consigne, ils seraient considérés comme ayant démissionné de leur poste.
Les deux amendements ont été rejetés – le Parti conservateur possédant une large majorité – mais 56 députés du Labour ont bravé la consigne en votant en faveur de l’amendement appelant à un cessez-le-feu. Et trois membres de l’équipe dirigeante du parti ont annoncé leur démission.
« Je regrette que certains collègues se soient sentis incapables de soutenir la position ce soir. Mais je voulais être clair sur ce que je défends et ce que je défendrai », a réagi après le vote le chef du Parti travailliste.
Israël s’est engagé à détruire le Hamas en réponse à ses attaques du 7 octobre, qui ont tué environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et emmené 240 otages à Gaza, selon les autorités israéliennes. En représailles, Israël s’est juré d’éliminer le Hamas à Gaza.
Le conflit entre Israël et Gaza ravive les divisions au sein du Labour, que Keir Starmer a réunifié et recentré après avoir succédé en 2020 au très à gauche Jeremy Corbyn, qui avait été accusé d’avoir laisser prospérer l’antisémitisme au sein du parti.
Des dizaines d’élus locaux (sur les 6 500 que compte le Labour) ont démissionné ces dernières semaines, et plusieurs membres du « shadow cabinet » (équipe rapprochée de Keir Starmer) ont aussi affirmé ou partagé sur les réseaux sociaux une position divergente avec celle de leur chef sur le conflit.