Israël en guerre - Jour 470

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Interview

Ruhama Shitrit fait entrer les saveurs d’Israël dans sa maison du Massachusetts

La star d'Instagram et conceptrice de recettes ne s'attendait pas à élever ses enfants en Amérique, mais après 18 ans, c'est en cuisinant qu'elle leur insuffle leur héritage

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

La blogueuse culinaire Ruhama Shitrit, dans sa maison de Newton, dans le Massachusetts. (Crédit : Heidi Aaronson)
La blogueuse culinaire Ruhama Shitrit, dans sa maison de Newton, dans le Massachusetts. (Crédit : Heidi Aaronson)

Dans les jours qui ont suivi le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, la blogueuse culinaire Ruhama Shitrit s’est sentie comme figée, ne sachant pas quoi publier ou dire sur son compte Instagram de cuisine familiale très populaire.

Trois jours plus tard, elle a publié un drapeau israélien accompagné d’une prière pour son pays d’origine. La blogueuse culinaire basée à Boston a perdu quelques abonnés sur Instagram – avant d’en gagner d’autres – mais n’a pas regretté sa déclaration.

Elle avait également besoin de trouver une recette à préparer et à partager dans ces jours douloureux qui suivirent l’assaut du Hamas, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées et 251 autres ont été prises en otage par des terroristes.

« J’ai ouvert mon garde-manger et j’ai vu des ptitim », a déclaré Shitrit, en référence aux petites pâtes typiquement israéliennes également connues sous le nom de « couscous israélien », créées en Israël dans les années 1950 et aussi familières que les falafels.

« Je n’ai rien planifié, tout est venu d’ici », dit-elle en pointant du doigt son estomac.

Sa recette de poulet en cubes accompagné de ptitim est devenue virale, aimée et commentée par quelque 30 000 abonnés, a déclaré Shitrit. Elle a écrit et parlé dans cette publication de la cuisine comme d’une thérapie et de la nécessité de préparer de délicieux plats réconfortants qui la rapprochent de son pays d’origine.

La blogueuse culinaire Ruhama Shitrit, dans sa maison de Newton, dans le Massachusetts. (Crédit : Heidi Aaronson)

Il s’agissait d’une publication et d’un repas typique de Ruhama, dégageant la chaleur réelle, l’authenticité et les recettes accessibles sur lesquelles ses abonnés se sont appuyés au cours des dernières années.

Shitrit était déjà une blogueuse culinaire très populaire avant le 7 octobre, ayant quitté sa carrière d’enseignante en 2018 pour se lancer à plein temps dans le blogging culinaire.

Dans les semaines et les mois qui ont suivi l’assaut barbare et sadique commis par le Hamas, Shitrit a continué à publier des recettes accompagnées de sa voix off en anglais à l’accent (fortement) israélien, environ quatre fois par semaine.

Alors qu’elle continuait à gagner des abonnés, Shitrit a réalisé que Ruhamasfood – le titre de son compte Instagram, où elle se décrit comme une mère de quatre enfants basée à Boston et créatrice de recettes, amoureuse de la cuisine du Moyen-Orient et de la Méditerranée – concernait en réalité bien plus que la nourriture, surtout en pleine vague de haine anti-Israël et antisémite qui déferle sur les réseaux sociaux.

« Il s’agit de ma page, je cuisine des plats israéliens et j’apporte les bienfaits d’Israël à ceux qui me suivent », explique Shitrit.

« J’utilise ma page et ma position de blogueuse culinaire pour exprimer mes sentiments et cuisiner avec le sourire. »

Shitrit a raconté qu’elle n’était pas une grande cuisinière lorsqu’elle avait déménagé à Boston avec sa famille il y a 18 ans.

Avant ce déménagement, Shitrit et son époux Yossi étaient de jeunes parents vivant à Haïfa et prenant souvent leurs repas avec leurs parents d’origine irakienne : des repas composés de poulet et de riz, ainsi que les nombreux plats du vendredi soir.

La blogueuse culinaire Ruhama Shitrit (2e à partir de la droite) avec son époux Yossi Shitrit (3e à partir de la droite) et leurs quatre enfants chez elle à Newton, dans le Massachusetts. (Crédit : Authorisation)

Les Shitrit ont ensuite déménagé aux États-Unis, initialement pour deux ans, lorsque l’entreprise technologique de Yossi lui a proposé un poste à Boston.

À l’époque, ils avaient deux jeunes enfants et Shitrit enseignait l’hébreu dans deux écoles juives de la banlieue « très juive » de Boston. Elle a ainsi pu y rencontrer les familles locales et leurs enfants.

Elle voulait que ses enfants restent israéliens et connaissent la cuisine israélienne, que Shitrit rattache à son éducation à Tirat HaCarmel, une ville au nord de Haïfa où son père a été maire.

« Je voulais que mes enfants ressentent ce que je ressentais lorsque je m’approchais de la maison et que je sentais l’odeur des plats mijotant sur le feu », a-t-elle déclaré.

« J’avais besoin d’amener Israël en Amérique. »

Elle s’est mise à préparer des choses qu’elle n’avait jamais cuisinées auparavant : des hallot le vendredi, des escalopes de poulet cuites au four accompagnées de ptitim, la fameuse soupe « orange » israélienne à base de potiron, de patates douces et de carottes.

Au fur et à mesure qu’elle se frayait un chemin dans la cuisine israélienne, Shitrit a également découvert les saveurs et les produits américains. Aujourd’hui, elle adore les choux de Bruxelles et sait comment adapter le concentré de tomates américain à son palais israélien.

« J’aime ce que j’ai ici et là », a déclaré Shitrit à propos de sa vie juive traditionnelle à Boston, qui s’inspire de ses origines israéliennes. Elle s’efforce de rassembler toutes ces influences dans ses recettes.

Les recettes de Shitrit sont particulièrement israéliennes, aux saveurs marocaines et irakiennes, qu’il s’agisse de sa version rapide de la matbouha, une salade cuite à base de tomates, de nombreux plats à base de poulet et de riz préparés à la poêle ou d’une version plus rapide du tbit irakien, un poulet farci au riz. Elle s’inspire également des coutumes américaines en proposant des plats uniques, comme le shawarma au tofu, et en faisant cuire ses escalopes au four plutôt que de les faire frire.

Elle a commencé à publier des messages sur les réseaux sociaux pendant la pandémie de coronavirus, lorsque ses fils lui ont suggéré de partager des photos et des vidéos de ses repas.

Shitrit compte aujourd’hui quelque 500 000 abonnés, parmi lesquels des cuisiniers iraniens, des musulmans américains, des étudiants et des parents débordés, ainsi que des blogueurs et influenceurs culinaires israéliens, qui commentent souvent avec des points d’exclamation et des cœurs tout nouveau message publié sur Ruhamasfood.

Shitrit apprécie l’attention, mais ce qui la motive, c’est le désir d’aider les gens – généralement en leur suggérant des recettes pour le dîner tous les soirs. Elle parle aussi volontiers d’elle-même, de sa famille et de son pays d’origine.

Elle est encore en train d’apprendre les ficelles du métier d’influenceur et, pour l’instant, elle fait tout elle-même, de la photographie et de l’enregistrement à la publication et à l’élaboration des recettes.

Chaque recette est accompagnée de la voix off de Shitrit, de son accent israélien encore très marqué et de son exclamation caractéristique chaque fois qu’elle goûte un plat fini, avec un petit mouvement des hanches, un geste de la fourchette, un large sourire et un « Waouh ! ».

« Je traite la page comme s’il s’agissait de mon travail », explique Shitrit.

« Je commence à réfléchir aux recettes de Roch HaShana en juillet, et mes enfants mangent des plats de Roch HaShana en été. Mais parfois, je cuisine simplement avec mon cœur, j’ouvre le réfrigérateur : un bon chou, et je me mets au travail à partir de là. »

Shitrit a de nombreux projets pour l’avenir : elle envisage de rédiger un livre de cuisine, de participer à des émissions culinaires et de continuer à présenter des démonstrations de cuisine dans des centres communautaires et des synagogues.

« Je suis très reconnaissante de ce qui se passe. C’est beaucoup de travail », souligne Shitrit, qui ponctue son discours d’hébreu et de remerciements occasionnels à Dieu. Il lui arrive même de terminer une démonstration de cuisine en chantant « Am Yisrael Chaï [Le peuple d’Israël vit] » avec son public.

« Il faut toujours rester fidèle à soi-même », a déclaré Shitrit.

« C’est ma mission. »

Le chou-fleur Tahini-Amba, de la blogueuse Ruhama Shitrit. (Crédit : Authorisation)

Chou-fleur à l’amba et au tahini

Chou-fleur rôti garni de sauce amba – une sauce aigre-douce juive et irakienne à base de mangue -, de tahini et d’oignons au sumac

Ingrédients :

  • 1 chou-fleur frais entier avec ses feuilles
  • 1 cuillère à café de sel fin
  • De l’eau pour couvrir le chou-fleur

Assaisonnement pour le chou-fleur

  • 1 cuillère à café de gros sel
  • 5 cuillères à soupe d’huile d’olive

Ingrédients de la sauce amba-tahini

  • ½ tasse de pâte de tahini
  • ½ cuillère à café de sel fin
  • ½ citron pressé
  • 2 gousses d’ail
  • 1 cuillère à soupe d’amba
  • ½ cuillère à café de curcuma
  • ⅓ tasse d’eau froide

Mettez tous les ingrédients dans un petit robot de cuisine et mixez-les jusqu’à l’obtention d’une sauce lisse.

Si la sauce est trop épaisse, ajoutez un peu d’eau. Si elle est trop liquide, ajoutez de la pâte de tahini.

Garnir avec des oignons tranchés sautés, saupoudrés de sumac (ou rhus) et de coriandre hachées.

Préparation

1. Préchauffer le four à 230°C.

2. Dans une grande casserole, placer le chou-fleur entier et le couvrir d’eau.

3. Ajouter une cuillère à café de sel et faire bouillir le chou-fleur.

4. Cuire dans l’eau bouillante pendant environ 10 minutes à feu moyen, jusqu’à ce qu’il soit tendre.

5. Égoutter, sécher le chou-fleur et le placer dans un plat allant au four.

6. Assaisonner avec le gros sel et l’huile d’olive, puis malaxer le chou-fleur avec vos mains.

7. Rôtir au four à 230°C pendant 15 minutes.

8. Passer le four en mode « grill » à 230°C pendant 7 à 8 minutes jusqu’à ce que le dessus du chou-fleur soit doré.

9. Verser la sauce amba-tahini sur le chou-fleur, puis ajouter les oignons au sumac sauté et la coriandre hachée.

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