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Ryad lance un vaste plan et veut mobiliser 427 milliards de $ d’investissements

34 agences gouvernementales travaillent à la mise en œuvre de plus de 300 initiatives afin de diversifier l'économie du royaume, à la merci des fluctuations des prix du pétrole

Le prince héritier saoudien à une conférence sur l'investissement en octobre appelée le "Davos du désert", en janvier 2019. (Crédit : AFPTV)
Le prince héritier saoudien à une conférence sur l'investissement en octobre appelée le "Davos du désert", en janvier 2019. (Crédit : AFPTV)

L’Arabie saoudite, première économie du monde arabe, a lancé fin janvier un ambitieux programme visant à mobiliser, selon elle, 427 milliards de dollars d’investissements dans les secteurs de l’industrie, des infrastructures et des services, afin de réduire sa dépendance au pétrole.

Pour donner le coup d’envoi de ce programme de 12 ans, le royaume a annoncé la signature de 37 accords, d’une valeur totale de 55 milliards de dollars, avec des investisseurs étrangers et locaux, lors d’une cérémonie à Ryad en présence du prince héritier, Mohammed ben Salmane.

Vingt-neuf autres accords, d’une valeur de 960 millions de dollars, ont été annoncés à l’occasion, ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.

Au total, 34 agences gouvernementales travaillent à la mise en œuvre de plus de 300 initiatives dans le cadre de ce programme, dont plus de 130, d’une valeur totale de 16 milliards de dollars, visent à assurer des résultats dès 2019.

Plusieurs sont axées sur la mise en oeuvre de politiques et de réglementations destinées à donner des résultats tangibles au cours des 90 prochains jours, selon le communiqué.

Ce programme centré sur les infrastructures, l’industrie et la logistique s’inscrit dans le cadre du plan « Vision 2030 » cher au prince Mohammed, surnommé « MBS », qui vise à diversifier l’économie du royaume, à la merci des fluctuations des prix du pétrole.

Parmi les accords annoncés, figurent deux protocoles d’accord entre le programme SAMI de l’industrie militaire saoudienne et le groupe français Thales, spécialisé notamment dans l’aérospatiale et la défense, et CMI Defense de Belgique.

Un autre prévoit une association entre le géant pétrolier national Aramco et le groupe de pétrochimie saoudien SABIC pour produire de nombreux produits pétrochimiques.

Le ministre de l’Energie, Khalid al-Falih a déclaré que la mise en œuvre d’un certain nombre de projets avait déjà commencé.

D’autres portent sur la construction d’une voie ferrée de 1 200 km, de cinq aéroports et de centaines de kilomètres de routes, selon le ministre des Transports, Nabil al-Amoudi.

Le journalite saoudien et directeur de Alarab TV, Jamal Khashoggi, à Manama en 2014. (Crédit : AFP/MOHAMMED AL-SHAIKH)

Lors d’une conférence sur l’investissement en octobre appelée le « Davos du désert » boycottée par de nombreuses firmes internationales après le meurtre par des agents saoudiens du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul, Ryad a annoncé la signature de contrats d’investissement d’une valeur de 44 milliards de dollars.

Depuis le lancement du plan de réformes « Vision 2030 », des méga-projets d’une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars ont été annoncés, mais leur mise en œuvre a été lente.

Fin 2017, le royaume a annoncé son intention de construire NEOM, une mégapole de 500 milliards de dollars dans le nord ouest du royaume, tout au long de la mer Rouge.

La privatisation partielle d’Aramco, visant à mobiliser les énormes montants nécessaires aux investissements projetés, a été sans cesse reportée.

Depuis l’effondrement des prix du pétrole à la mi-2014, l’Arabie saoudite a accumulé 313 milliards de dollars de déficits budgétaires, financés par des prélèvements sur les réserves budgétaires du pays et des emprunts.

Lundi, Khalid al-Falih a déclaré que les investissements seraient réalisés dans le cadre du programme national de développement industriel et logistique dans les domaines de l’industrie, des mines, de l’énergie et de la logistique.

Ils devraient créer 1,6 million d’emplois, stimuler les exportations non pétrolières de 267 milliards de dollars par an et contribuer à hauteur de jusqu’à 320 milliards USD au Produit intérieur brut, soit près de 40% du PIB de l’année dernière, a-t-il dit.

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