Ryad souligne sa fermeté dans la crise avec le Qatar
Le prince Saoud al-Fayçal accuse le Qatar de vouloir islamiser la région
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a exigé un changement de politique du Qatar, accusé de soutien aux Frères musulmans, avant d’envisager toute détente avec Doha.
« Il y aura une détente si le Qatar modifie sa politique qui est à l’origine de la crise » avec ses voisins, a souligné le prince Saoud dans une brève déclaration publiée mardi par le quotidien Al-Hayat, à capitaux saoudiens.
Dans une démarche sans précédent dans l’histoire du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rappelé le 5 mars leurs ambassadeurs à Doha, accusant le Qatar de s’ingérer dans leurs affaires et de mener une politique déstabilisatrice dans la région, en raison de son soutien à la mouvance islamiste.
Outre ces pays, le CCG comprend le sultanat d’Oman et le Koweït.
Le prince Saoud a exclu toute médiation extérieure pour apaiser la tension avec le Qatar.
« Il n’y aura pas de médiation américaine pour régler cette crise », a-t-il souligné en réponse à une question, alors que le président américain Barack Obama est attendu fin mars à Ryad.
Selon une source proche des participants à une récente réunion ministérielle du CCG, l’Arabie saoudite a exigé, pour envisager une détente avec Doha, la fermeture de la chaîne qatarie Al-Jazeera.
Ryad a aussi demandé la fermeture des centres de recherches qu’abrite Doha, dont le Brookings Doha Center et le Centre arabe de Recherches et d’Etudes politiques, dirigé par l’ancien député arabe israélien Azmi Bishara, considéré comme l’éminence grise de l’émir, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, selon cette source.
Al-Jazeera, outil de la diplomatie du Qatar, a toujours exaspéré les pays de la région et est soupçonnée de soutenir les islamistes, en particulier en Egypte.
Le Qatar est considéré comme l’un des principaux bailleurs de fonds des Frères musulmans en Egypte et des groupes proches de cette confrérie dans les pays du Printemps arabe, alors que l’Arabie saoudite et le reste des monarchies du Golfe soutiennent les militaires égyptiens.