Saluant le Hamas, Raïssi déclare que les massacres du 7 octobre détruiront Israël
Lors des funérailles de 89 victimes de la double explosion de l'EI, le président iranien affirme que les ennemis voient "la puissance de l'Iran et le monde entier connaît sa force"
Les massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël entraîneront la chute d’Israël, a affirmé vendredi le président iranien Ebrahim Raïssi, qui s’exprimait à Kerman lors des funérailles des 89 personnes tuées dans la double explosion revendiquée jeudi par le groupe terroriste État islamique (EI).
L’attentat est survenu lors d’une cérémonie commémorative à Kerman près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak.
Le bilan s’élève à 89 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants, après la mort de cinq blessés, a annoncé vendredi la télévision d’État.
S’exprimant lors des funérailles, Raïssi a salué le Hamas pour son assaut meurtrier du 7 octobre, au cours duquel des milliers de terroristes ont attaqué plus de 20 communautés à travers le sud d’Israël, tuant 1 200 personnes et prenant plus de 240 otages.
« Nous savons que l’opération ‘Déluge d’Al-Aqsa’ entraînera la fin du régime sioniste », a-t-il affirmé en utilisant le nom donné par le Hamas à l’attaque.
« Nos ennemis peuvent voir la puissance de l’Iran et le monde entier connaît sa force et ses capacités. Nos forces décideront du lieu et du moment pour passer à l’action », a-t-il ajouté en référence aux auteurs des attentats meurtriers, revendiqués par l’EI.
Malgré cette revendication, les responsables iraniens ont continué à avancer une implication d’Israël et des États-Unis.
Raïssi a affirmé dans un discours que l’EI, qui a revendiqué l’attaque, avait été « formé » par Israël, l’ennemi juré de la République islamique.
« Sachez que l’initiative nous appartient, le lieu et le moment [de riposter à l’attentat de Kerman] seront déterminés par nos forces », a-t-il averti.
L’EI « a disparu » et « ne peut agir désormais que comme mercenaire de la politique sioniste et américaine », a accusé pour sa part le chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Hossein Salami.
Les États-Unis ont rejeté toute allégation selon laquelle eux-mêmes ou leur allié Israël seraient à l’origine des attentats, tandis qu’Israël n’a pas encore fait de commentaire.
Le ministre iranien de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, a déclaré vendredi à la télévision que les services de renseignement avaient procédé à l’arrestation de « certains individus impliqués » dans l’attaque, sans plus de détails.
Les obsèques ont débuté vers midi dans la cour de la mosquée Emam Ali, où une foule était rassemblée devant des dizaines de cercueils enveloppés dans les drapeaux iraniens, selon les images diffusées par la télévision d’État.
De nombreuses personnes présentes brandissaient le drapeau iranien, celui du Hezbollah, groupe terroriste chiite libanais allié de Téhéran, ou encore des portraits de Soleimani, sur fond de slogans tels que « vengeance, vengeance », « mort à l’Amérique » et « mort à Israël ».
Les victimes incluent plusieurs femmes et enfants et au moins douze s’avèrent être des ressortissants afghans, selon la même source.
Le président Raïssi, qui est arrivé à Kerman pour assister aux funérailles, s’est également rendu sur la tombe de Soleimani, a indiqué la télévision d’État.
Les autorités iraniennes ont appelé à des rassemblements de masse après les funérailles et les prières du vendredi pour protester contre les attentats.
Dans un communiqué publié jeudi sur Telegram, l’EI a déclaré que deux de ses membres avaient « activé leurs vestes d’explosifs » lors du rassemblement.
Les enquêteurs iraniens avaient déjà confirmé que la première explosion au moins était l’œuvre d’un « kamikaze » et estimaient que le déclencheur de la seconde était « très probablement un autre kamikaze », avait précédemment rapporté l’agence de presse officielle IRNA, citant une « source avisée ».
Ennemi farouche du groupe djihadiste, Soleimani dirigeait la Force Qods, le bras armé des Gardiens de la révolution pour les opérations extérieures, supervisant les opérations militaires à travers le Moyen-Orient.
L’AFP a contribué à cet article.