Sanders en 1990 : les Etats-Unis doivent faire pression sur Israël sur les Palestiniens
Dans un entretien accordé il y a 26 ans, l’espoir démocrate s’était plaint du rôle de 'mercenaire du gouvernement américain' d’Israël dans les ventes d’armes en Amérique centrale

L’espoir présidentiel démocrate, le sénateur Bernie Sanders, a eu une longue et apparemment critique relation avec Israël.
Un mystère qui entoure les liens passés du sénateur de 74 ans et de l’Etat juif était l’identité du kibboutz dans lequel il avait passé plusieurs mois en 1963 en tant que volontaire. Jeudi, le journaliste israélien Yossi Melman a annoncé que l’espoir démocrate avait nommé ce kibboutz dans un entretien avec lui il y a plus de 25 ans.
En 1990, à la veille de son élection à la Chambre de représentants américaine, Sanders avait identifié le kibboutz dans lequel il avait été volontaire, Shaar HaAmakim, une information que Melman avait publiée dans son entretien dans Haaretz.
Mais le simple fait que le journaliste ait du aller chercher dans des archives afin de retrouver l’endroit où Sanders, qui avait alors 22 ans, avait était volontaire souligne la réticence du sénateur à donner ses opinions sur Israël et les liens avec le pays dans la campagne actuelle.
Sanders a longtemps critiqué les constructions dans les implantations israéliennes et la conduite de l’Etat juif dans les récents combats contre le Hamas à Gaza, mais s’est également exprimé sur le droit d’Israël à se défendre des attaques.
La republication de l’entretien de 1990 la semaine dernière suggère que les critiques de Sanders ne sont pas nouvelles.
« J’aimerais voir les Etats-Unis faire davantage pression sur Israël sur le sujet palestinien », avait-il déclaré en 1990, selon une traduction anglaise de la traduction hébraïque de l’entretien original de Sanders – en anglais – avec Melman.
Il avait également utilisé des mots choisis sur la volonté d’Israël à vendre des armes dans l’hémisphère occidental à ce moment.
« En tant que juif, je me suis senti assez honteux de l’implication d’Israël sur ce continent [l’Amérique centrale et du Sud]. Il est embarrassant qu’Israël, de toutes les nations, vendent des armes au pire des régimes. Pourquoi avez-vous besoin d’être les mercenaires du gouvernement américain ? » demandait-il.
Dans l’article de 1990, reproduit mardi sur le site internet de Haaretz, Sanders avait déclaré à Melman qu’il avait visité Israël en 1963 en tant qu’invité par le mouvement sioniste de gauche Hashomer Hatzair et avait séjourné dans un kibboutz affilié, au nord est de Haïfa.
It was reported that B. Sandres refused to say in which kibbutz he stayed in 60's in Israel. In 1990 interview he told me Shaar Haamakim
— Yossi Melman (@yossi_melman) February 4, 2016
Shaar HaAmakim a été fondé en 1935 par des immigrants de Roumanie et de Yougoslavie qui avait été formé aux techniques fermières. Le kibboutz comprend toujours des terres agricoles et à un moulin à farine et fabrique des produits laitiers, mais son revenu principal provient actuellement de l’usine de panneaux solaires, selon son site internet.
Il n’a pas été précisé ce qui avait attiré Sanders en Israël ; son frère aîné, Larry, avait passé du temps ici. Il avait aussi gagné ses galons de militant des droits civiques à l’université de Chicago.
La propre réticence de Sanders à discuter de son histoire juive pendant cette campagne et du temps qu’il a passé en Israël, où il voyageait avec sa première femme, Déborah Shiling, qui était aussi juive, est reflétée par sa campagne, qui s’est éloignée des questions sur son séjour en Israël.
L’on ne sait pas précisément quand il était en Israël, mais il avait déclaré à Haaretz qu’il était là en 1963, bien qu’il n’ait pas été diplômé de l’université avant 1964. Il n’avait pas encore épousé non plus Shiling juin 1964, quand elle est listée comme demoiselle d’honneur au mariage de sa sœur à Baltimore par une notice du New York Times.
Sanders, né à Brooklyn d’une mère immigrante polonaise dont la famille a péri pendant l’Holocauste, avait divorcé de Shiling et vivait dans le Vermont depuis la fin des années 1960.
Au moment de l’entretien avec Melman, Sanders était le maire de Burlington, la plus grande ville de l’état, et critiquait férocement la politique étrangère des administrations Reagan et Bush, particulièrement en Amérique centrale.