Sans remplir aucun critère, un groupe d’amitié France-Palestine naît à l’Assemblée
La désignation du président de ce groupe d'amitié pourrait avoir lieu le 25 novembre ; opposition de Gabriel Attal
Le bureau de l’Assemblée nationale a acté mercredi la création d’un « groupe d’amitié » France-Palestine, une décision à la portée hautement symbolique, alors que la création d’un tel groupe requiert normalement la reconnaissance d’un Etat, selon des sources parlementaires.
Une demande du même type avait été formulée en mai, sans aboutir, car ces groupes d’amitié impliquent selon des critères définis en 1981 l’existence d’un Parlement dans l’Etat, de relations diplomatiques avec la France, et l’appartenance du pays considéré à l’ONU.
Mais la gauche est devenue depuis majoritaire au sein du bureau de l’Assemblée, organe qui réunit autour de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, les vice-présidents, questeurs et secrétaires de la chambre basse.
L’Assemblée comptait déjà avant la dissolution un « groupe d’étude à vocation internationale » France-Palestine, présidé par Richard Ramos (MoDem).
Ce dernier, à l’instar de la gauche, souhaitait qu’il soit transformé en « groupe d’amitié », comme il en existe pour la plupart des États.
« On ne peut pas avancer de façon commune si l’on a une dissymétrie dans notre Assemblée nationale » avec le groupe France-Israël, a-t-il argumenté auprès de l’AFP, soulignant aussi qu’il existe un groupe d’amitié France-Palestine au Sénat.
Victoire lumineuse dans la nuit noire qui s’abat sur le peuple palestinien ????????????
Nous venons de gagner la création du groupe d’amitié France-Palestine à l’assemblée nationale grâce à la vice-présidente insoumise @abomangoli
La France doit urgemment reconnaître l’État de… pic.twitter.com/0txcf2Ivxg
— Mathilde Panot (@MathildePanot) November 20, 2024
La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, a évoqué sur X une « victoire lumineuse dans la nuit noire qui s’abat sur le peuple palestinien », pressant la France de « reconnaître l’État de Palestine pour que les palestiniens ne soient plus exilés de leur propre terre ! ».
Dans un courrier à la présidente de l’Assemblée, dont l’AFP a eu connaissance, le président du groupe Ensemble pour la République, Gabriel Attal, fait part de son opposition à cette décision. « La Palestine n’est pas membre de l’ONU », le Parlement palestinien élu en 2006 ne s’est « pas réuni pendant 11 années », avant d’être dissout en 2018, et « la France ne reconnaît pas l’Etat de Palestine », souligne l’ancien Premier ministre.
La désignation du président de ce groupe d’amitié pourrait avoir lieu le 25 novembre. Richard Ramos pourrait être candidat mais aussi des députés NFP.