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Sara Netanyahu porte plainte pour diffamation contre la chaîne d’information N12

L'effet boule de neige se poursuit après la diffusion d'un reportage affirmant que l'épouse du Premier ministre avait révélé des informations secrètes et cherché à intimider ses opposants politiques

Sara Netanyahu, épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, assistant à une prière pour le retour des otages détenus par les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza, au mur Occidental, à Jérusalem, le 21 mars 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Sara Netanyahu, épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, assistant à une prière pour le retour des otages détenus par les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza, au mur Occidental, à Jérusalem, le 21 mars 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

L’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Sara, a porté plainte, lundi, pour diffamation contre la chaîne d’information N12 dans le sillage d’un reportage qui affirmait qu’elle n’avait pas su cacher à son entourage des informations sécuritaires extrêmement sensibles – et notamment qu’Israël était sur le point d’assassiner l’ancien dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, trois jours avant l’attaque elle-même.

« Les personnes qui ont été interrogées dans le cadre de l’émission ont diffusé et donné de l’écho à un mensonge total qui laisse entendre que l’épouse du Premier ministre transmettrait des informations sensibles à des amis et à des parties non autorisées », est-il écrit dans la plainte.

« Des mensonges laissant croire que la plaignante aurait parlé à des amis de l’intention d’éliminer le chef du Hezbollah, trois jours avant sa mort dans une frappe israélienne, ainsi que d’autres mensonges horribles ont ainsi été propagés », poursuit la plainte, qui ajoute que le reportage a marqué « un niveau supplémentaire d’incitations à la haine et de calomnie à l’encontre de la plaignante, avec un degré de diffamation grave, tout en prétendant présenter des mensonges comme des faits ».

L’information portant sur la tendance de Sara Netanyahu à révéler des informations sensibles avait été transmise par Udi Mizrahi, l’animateur d’une chaîne d’information populaire sur Telegram qui compte 250 000 abonnés.

Mizrahi a fait savoir dimanche devant les caméras de la chaîne publique Kan qu’il avait eu connaissance de l’attaque que l’Iran s’apprêtait à lancer sur le territoire israélien au mois d’avril, de l’assassinat de Nasrallah et de l’opération terrestre d’Israël au Liban avant qu’ils ne se produisent, grâce à des informations de deuxième et de troisième main obtenues sur la base des informations révélées par l’épouse du Premier ministre.

« J’ai la meilleure source au monde, une source qui ne cesse de me donner des informations mais qui ne sait même pas qu’elle est une source – il s’agit de Sara Netanyahu. Elle a beaucoup d’amis à qui elle raconte des choses », a déclaré Mizrahi.

Une photo d’illustration prise à la loupe le 17 avril 2018 à Moscou montre l’icône de l’application de messagerie Telegram sur l’écran d’un smartphone. (Crédit : Yuri Kadobnov/AFP)

« Grâce à elle, je savais que nous allions assassiner Nasrallah », a-t-il affirmé, ajoutant : « Et je vous le dis, même s’ils veulent intenter mille procès contre moi, je pourrais prouver ce que je dis ».

« Elle parle à ses amis. Je savais trois jours à l’avance qu’ils allaient assassiner [Nasrallah]. Trois jours à l’avance », a-t-il ensuite confié à la chaîne N12.

Mizrahi avait, en effet, publié sur sa chaîne Telegram un article indiquant que Nasrallah allait probablement être assassiné par Israël, vingt-quatre heures avant la frappe aérienne qui devait causer la mort du chef du Hezbollah.

« Au vu de l’évolution de la situation dans le nord et selon mon évaluation personnelle, dans une semaine ou dans quelques jours, Nasrallah sera assassiné par Israël, sa localisation a toujours été connue des services de renseignement israéliens », avait-il posté à ce moment-là.

S’adressant à N12, Mizrahi a condamné ces révélations initiales d’informations déterminantes de la part d’éventuelles sources, disant que divulguer des informations d’une telle sensibilité mettait en péril la vie des soldats.

« Si Sara Netanyahu, ou vous – pour illustrer mon propos – me dites, ou que vous dites à quelqu’un d’autre quelque chose après coup, c’est bien, mais si vous me dites des choses avant qu’elles ne se produisent, cela met la vie des gens en danger, cela met les opérations en péril », a-t-il déclaré.

La plainte de Sara Netanyahu a été déposée contre la chaîne N12, sa société-mère, le groupe de médias Keshet, la chaîne publique Kan, le journaliste Omri Maniv, qui a réalisé le reportage pour le compte de la chaîne d’information et Udi Mizrahi lui-même.

Des portraits du chef éliminé du groupe terroriste chiite libanais, Hassan Nasrallah, accrochés aux décombres d’un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, sur une photo prise lors d’une visite organisée par le bureau des médias du Hezbollah, le 2 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Les répercussions de « Uvda » se poursuivent

Cette plainte a été déposée quelques jours après une enquête de la chaîne qui a été réalisée dans le cadre de l’émission « Uvda », qui est diffusée le jeudi sur N12. Ce reportage d’investigation révélait que Sara Netanyahu avait, semble-t-il, cherché à intimider un témoin dans le procès pour corruption de son époux et qu’elle avait demandé à des protestataires de harceler la procureure-générale, le procureur adjoint de l’État et les personnes considérées comme hostiles au Premier ministre ou à sa famille.

Le harcèlement d’un témoin est une infraction pénale passible de trois ans de prison. La déstabilisation et l’intimidation d’un témoin sont susceptibles d’entraîner une peine de sept ans d’incarcération.

À la suite du reportage, des dizaines de personnes avaient, semble-t-il, porté plainte auprès de la police, réclamant l’ouverture d’une enquête. De nombreux plaignants faisaient partie d’un groupe WhatsApp spécialement créé pour donner des instructions sur la manière de déposer des plaintes contre Sara Netanyahu en utilisant internet.

Hadas Klein, un témoin déterminant dans l’Affaire 1000, l’une des affaires pour corruption qui implique le Premier ministre, figure parmi ces plaignants, ont noté les médias israélien. Selon le reportage d’investigation, Sara Netanyahu avait cherché à intimider Hadas Klein en demandant à des militants du Likud de l’attaquer sur les réseaux sociaux et de manifester devant son domicile, avant ou pendant son témoignage au tribunal.

Hadas Klein arrive à une audience dans le procès contre l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Cour de district de Jérusalem, le 19 septembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

L’enquête menée par « Uvda », qui s’appuyait sur la correspondance de Hanni Bleiweiss, l’ancien collaborateur de Benjamin Netanyahu, indiquait également que l’épouse et le fils du Premier ministre avaient activement pris part à des initiatives dont l’objectif était de trouver des informations compromettantes sur les rivaux politiques du Premier ministre, et qu’ils avaient cherché à obtenir des promotions pour les policiers qui avaient répondu favorablement à cette demande.

Le reportage a affirmé que Bleiweiss avait parlé de Daniel Levy – qui est aujourd’hui commissaire de la police israélienne – à Sara Netanyahu et que ce dernier avait lui-même transmis des messages de soutien au chef de gouvernement par son intermédiaire.

En réponse au reportage diffusé dans « Uvda », la police a initialement fait savoir que « en pratique, il n’y a et il n’y a jamais eu aucun lien entre les deux ».

Toutefois, Levy a reconnu lundi qu’il entretenait « une amitié de longue date » avec Bleiweiss dans une lettre adressée aux membres de la police israélienne – il affirme, dans ce courrier, que sa « relation avec feu Hanni Bleiweiss était celle d’une amitié de longue date, en l’absence de tout intérêt et autre considération politique ».

« Cette amitié a débuté lorsqu’elle était bénévole dans le district de Tel Aviv où je travaillais moi-même et rien de plus », a-t-il écrit.

Le chef de la police israélienne Daniel Levy, à proximité des lieux d’une attaque terroriste au couteau, à la porte de Damas, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 15 septembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Suite à l’aveu, lundi, qui a été fait par Daniel Levy, Yair Golan, le chef du parti des Démocrates, une formation de gauche, a proféré ce que le porte-parole de Levy a qualifié de « menace explicite » à l’encontre du commissaire de police.

« Netanyahu et [le ministre de la sécurité nationale Itamar] Ben Gvir ne seront pas toujours là pour vous protéger. Le jour qui suivra le gouvernement actuel, la vérité éclatera et, si nécessaire, nous vous demanderons également des comptes », a averti Golan.

« La loyauté personnelle à l’égard de Netanyahu, au détriment de la loyauté à l’égard de la loi, à l’égard de l’État et de ses citoyens n’est pas seulement une erreur morale et éthique, c’est une grave infraction pénale », a-t-il ajouté.

Le chef du parti Les Démocrates, Yaïr Golan, lors d’une réunion de faction à la Knesset, à Jérusalem, le 9 décembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

En réponse à Golan, Ben Gvir a déclaré que la déclaration faite par le politicien de l’opposition constituait « le franchissement dangereux d’une ligne rouge et une menace intolérable pour l’État de droit ».

« Quiconque menace le chef de la police israélienne porte directement atteinte à la démocratie et au système d’application de la loi, et prouve une fois de plus à quel point il est déconnecté et irresponsable », a déclaré Ben Gvir.

Yair Netanyahu témoignera via Zoom

Parallèlement, Yair Netanyahu, le fils du Premier ministre, a demandé au tribunal de Jérusalem l’autorisation de témoigner, jeudi prochain, dans un procès en cours sur Zoom plutôt qu’en personne dans la mesure où « il n’est pas en Israël et qu’il ne prévoit pas d’y retourner bientôt », a fait savoir le site d’information Walla.

Le cadet du couple Netanyahu, qui vit à Miami, est poursuivi par Yossi Klein, journaliste au sein du quotidien Haaretz, pour une publication trompeuse qu’il avait partagée sur X au moment des manifestations massives à l’encontre du plan de refonte radicale du système judiciaire qui était alors avancé par le gouvernement.

Dans ce tweet – qui avait été initialement posté par le journaliste Yair Levy avant d’être partagé par Yair Netanyahu – Klein était supposé avoir écrit que « les manifestants sont rentrés chez eux avec un mauvais sentiment parce que le sang n’a pas coulé ». En réalité, Klein avait écrit que « les manifestants sont rentrés chez eux avec un mauvais sentiment, mais aussi avec une sorte de soulagement. Il n’y a pas eu de sang versé ».

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