Israël en guerre - Jour 374

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Scholz juge « absurdes » les accusations de « fascisme » d’Erdogan contre Israël

Le président turc est attendu à Berlin cette semaine pour la première fois depuis 2020 ; le chancelier déclare que Jérusalem est liée par le droit international et "agit en conséquence"

Illustration : Le chancelier allemand Olaf Scholz assiste à une conférence de presse conjointe avec le roi Abdallah II de Jordanie après une réunion à la chancellerie à Berlin, en Allemagne, le 17 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Markus Schreiber)
Illustration : Le chancelier allemand Olaf Scholz assiste à une conférence de presse conjointe avec le roi Abdallah II de Jordanie après une réunion à la chancellerie à Berlin, en Allemagne, le 17 octobre 2023. (Crédit : AP Photo/Markus Schreiber)

Le chancelier allemand a qualifié mardi « d’absurdes » des accusations de « fascisme » proférées récemment par le président turc Recep Tayyip Erdogan à l’encontre d’Israël, en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre.

Israël est « un pays qui respecte les droits humains et le droit international et qui s’engage à agir en conséquence (…). C’est pourquoi ces accusations portées contre Israël sont absurdes », a déclaré Olaf Scholz.

Il était interrogé sur les propos du chef de l’Etat turc, à l’occasion d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue grec.

Vendredi, M. Erdogan avait lancé une diatribe contre Israël qui selon lui « tente de construire un Etat depuis 75 ans sur des terres spoliées au peuple palestinien » et dont la légitimité est « remise en question en raison de son propre fascisme ».

Le chef de l’Etat turc s’exprimait lors d’une commémoration du 75e anniversaire de la mort de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la république de Turquie.

Ces déclarations ont fait beaucoup de bruit notamment en Allemagne, où l’existence d’Israël est considérée comme une « raison d’Etat » compte tenu de la responsabilité allemande dans la Shoah.

Le président turc Tayyip Erdogan s’exprimant lors d’un rassemblement organisé par son parti AKP en solidarité avec les Palestiniens de Gaza dans le cadre de la guerre entre Israël et le groupe terroriste Hamas, à Istanbul le 28 octobre 2023. (Crédit : Yasin Akgul/AFP)

Visite controversée

Des voix se sont élevées dans le pays pour exiger l’annulation d’une visite de M. Erdogan prévue vendredi à Berlin.

Le porte-parole de M. Scholz, Steffen Heberstreit, a néanmoins argumenté cette semaine qu’il est important de discuter, même avec des partenaires « difficiles ».

Après cette visite à Berlin, la première depuis 2020, Erdogan doit se rendre en Egypte puis accueillera le président iranien dans les semaines à venir.

Fervent musulman et défenseur de la cause palestinienne, le président turc a pris fait et cause pour le Hamas depuis le début de la guerre qui a été lancée après que le groupe terroriste a perpétré un massacre dans le sud d’Israël le 7 octobre, tuant quelque 1 200 personnes, pour la plupart des civils.

Le dirigeant turc a accusé Israël de commettre des crimes de guerre dans le cadre de sa campagne à Gaza, où le ministère de la santé dirigé par le Hamas affirme que le nombre de morts a dépassé les 11 000, un chiffre qui ne peut être vérifié de manière indépendante et qui ne fait pas la distinction entre les civils et les terroristes.

« La position du gouvernement allemand est très claire : le Hamas est une organisation terroriste et Israël a tous les droits de se défendre contre le Hamas », a encore déclaré Olaf Scholz.

« Nous sommes aux côtés d’Israël, et Israël est une démocratie, il faut aussi le dire clairement », a-t-il insisté.

Rencontre greco-turque

Lors de la conférence de presse à Berlin, le chef du gouvernement grec Kyriakos Mitsotakis a indiqué de son côté qu’il recevrait Recep Tayyip Erdogan à Athènes le 7 décembre, dans la foulée d’une réunion déjà entre les deux hommes en marge du sommet de l’Otan à Vilnius en juillet.

« Nous essaierons de progresser en direction d’un rapprochement gréco-turc, entamé ces derniers mois et qui a apporté quelques résultats positifs », a dit le dirigeant grec.

Les deux voisins, membres de l’Otan, se disputent de longue date les frontières maritimes et les droits d’exploration énergétique en mer Égée et en Méditerranée orientale.

Le dossier migratoire empoisonne également régulièrement leurs relations.

Ces dernières se sont toutefois apaisées depuis plusieurs mois, les ministres des Affaires étrangères turc et grec avaient même salué début septembre une « nouvelle ère » entre leurs pays.

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