Sde Teiman : Le tribunal militaire prolonge la détention des 5 réservistes
Les procureurs militaires ont demandé que leur détention soit prolongée afin que l'enquête sur ce cas d'abus très médiatisé puisse se poursuivre
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
La détention de cinq réservistes soupçonnés d’avoir commis des abus à l’encontre d’un terroriste présumé qui était incarcéré sur la base de Sde Teiman, dans le sud d’Israël, a été prolongée ce dimanche, et ce jusqu’à mardi.
Les procureurs militaires ont demandé que leur détention soit prolongée afin que l’enquête sur ce cas d’abus très médiatisé puisse se poursuivre. Le tribunal militaire a accepté cette demande.
Au total, dix soldats avaient dans un premier temps été placés en détention dans cette affaire, bien que les procureurs n’aient pas demandé le maintien en détention de cinq d’entre eux, à la suite de nouveaux éléments de preuve dans cette affaire.
Selon l’armée israélienne, les soldats sont soupçonnés de sodomie aggravée (un chef d’accusation équivalent au viol), d’avoir causé des lésions corporelles dans des circonstances aggravées, d’avoir infligé des sévices dans des circonstances aggravées et d’avoir eu un comportement indigne d’un soldat.
La semaine dernière, l’État a admis que certains détenus terroristes palestiniens ont été menottés et ont eu les yeux bandés pendant de longues périodes dans le centre de détention de Sde Teiman, mais il a insisté sur le fait que ce traitement était légal en raison des besoins de sécurité du personnel pénitentiaire.
L’État répondait à un recours déposé par l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) et d’autres groupes de défense des droits humains demandant à la Cour d’ordonner au gouvernement de fermer Sde Teiman en raison des graves violations des droits de l’homme dont auraient été victimes les Palestiniens soupçonnés de terrorisme et détenus dans cet établissement.
En raison du grand nombre de suspects palestiniens capturés pendant la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza et de la surpopulation carcérale dans les autres centres de détention, Sde Teiman a été utilisé pour incarcérer de nombreux détenus jugés très dangereux.
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Selon la réponse de l’État, quelque 4 500 Palestiniens ont été détenus en tant que combattants illégaux en vertu de la loi de 2002 sur les combattants illégaux depuis le début de la guerre, tandis que 14 500 Palestiniens, y compris des combattants illégaux, ont été détenus en vertu d’autres lois sur la sécurité depuis le 7 octobre.
L’Etat a souligné qu’il n’y avait actuellement que 28 détenus à Sde Teiman, et que le gouvernement s’était engagé à redonner l’installation son objectif initial, à savoir servir de centre de détention préliminaire d’absorption et de traitement pour les combattants illégaux avant qu’ils ne soient transférés dans des installations permanentes.