Selon la Cour internationale, la présence israélienne dans les territoires est illégale et doit cesser
Netanyahu, Gantz et Liberman ont dénoncé la décision de la CIJ ; Smotrich et Ben Gvir ont appelé à l'annexion de la Cisjordanie en réaction

La Cour internationale de justice a déclaré ce vendredi dans un avis consultatif non contraignant que la présence d’Israël dans les territoires était illégale et qu’elle devait prendre fin « le plus rapidement possible ».
« L’abus prolongé, par Israël, de sa position de puissance occupante, au moyen de l’annexion et de l’affirmation de son contrôle sur le territoire palestinien occupé, et son mépris pour le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, contreviennent aux principes fondamentaux du droit international et rendent illégale la présence d’Israël dans le territoire palestinien occupé », a estimé la Cour dans sa décision.
« Cette illégalité concerne l’ensemble du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. C’est l’unité territoriale à laquelle Israël impose des politiques et des pratiques visant à fragmenter sinon empêcher le peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination, et sur une grande partie de laquelle il impose sa souveraineté en violation du droit international. »
Selon la CIJ, il existe « de nombreuses preuves qu’Israël incite » sa population à se déplacer vers les territoires palestiniens, et qu’« Israël légalise fréquemment les avant-postes établis au mépris de la législation nationale ».
Elle affirme par ailleurs qu’il est du devoir d’Israël de réparer les dommages causés par sa domination sur ces territoires.
« La nature des actes commis par Israël, comme par exemple le fait de confisquer des terres suite à la démolition de propriétés palestiniennes pour les mettre à disposition d’implantations israéliennes, indique que ses mesures ne sont pas de caractère temporaire et ne peuvent donc pas être considérées comme autorisées en vertu de la quatrième Convention de Genève », a conclu la Cour.
« Les biens publics confisqués profitent à la population civile des colons au détriment de la population locale, la Cour en concluant que les politiques foncières d’Israël ne sont pas conformes aux articles 46, 52 et 55 des règlements de La Haye. »
Toujours selon la Cour, l’exploitation par Israël des ressources naturelles situées dans ces territoires constitue également une violation du droit international.

La Cour a indiqué par ailleurs que les violences des résidents d’implantations envers les Palestiniens, et l’impuissance d’Israël à les prévenir ou les punir efficacement, contribuaient à la persistance d’un « environnement coercitif pour les Palestiniens ».
« À la lumière de ce qui précède, le tribunal affirme que les colonies israéliennes de Cisjordanie et Jérusalem-Est et le régime qui leur est associé ont été établies et sont maintenues en violation du droit international », a conclu la Cour.

En réaction à cette décision de la Cour internationale de justice, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré : « Le peuple juif n’occupe pas son propre pays – ni notre capitale éternelle, Jérusalem, ni la terre de nos ancêtres en Judée et Samarie. Aucune fausse décision de La Haye ne déformera cette vérité historique, tout comme la légalité de l’implantation israélienne sur tous les territoires de notre patrie ne peut être contestée. »
Benny Gantz, maintenant dans l’opposition, a affirmé, rejoignant des législateurs qui critiquent la décision rendue aujourd’hui par la CIJ : « C’est un autre témoignage d’une ingérence extérieure qui est non seulement contre-productive pour la sécurité et la stabilité régionales et qui néglige le massacre du 7 octobre et la terreur en Judée-Samarie, mais qui constitue également un autre exemple de ‘judiciarisation’ d’un conflit politique. Nous nous engageons à continuer à nous défendre face à ceux qui cherchent à nous détruire et à protéger le seul et unique État juif. »
Avigdor Liberman, président d’Yisrael Beytenu, a lui déclaré que la décision était « une autre démonstration antisémite de la CIJ, qui a une fois de plus souligné son hypocrisie flagrante. Alors qu’une guerre était lancée contre l’État d’Israël sur six fronts différents, la Cour internationale de justice de La Haye a choisi de lancer sa propre campagne, dont le seul objectif est de porter atteinte au droit d’Israël à se défendre contre le terrorisme ».
Les ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir ont eux publié en réponse des déclarations appelant à l’annexion d’une grande partie de la Cisjordanie.