Sergent Boaz Yoggev, 19 ans : membre d’une fratrie de 10, il avait des « mains en or »
Il a été tué lors de l'attaque de l'avant-poste de Nahal Oz par le Hamas le 7 octobre
Le sergent Boaz Menashe Yoggev, âgé de 19 ans et originaire de Talmon, technicien de la division de Gaza, a été tué le 7 octobre en défendant l’avant-poste de Nahal Oz contre le Hamas.
Boaz, qui avait commencé son service militaire en août 2022, faisait partie de l’unité Kometz, chargée de l’entretien et de la réparation de la barrière frontalière de Gaza.
Selon un site commémoratif, le matin de l’attaque, lorsque les sirènes ont retenti la première fois, Boaz a couru vers un abri anti-aérien de la base, désarmé et dépourvu de tout équipement de protection.
Lorsque des soldats blessés l’ont rejoint à l’intérieur de l’abri, Boaz a compris que des terroristes s’étaient infiltrés, ce qui l’a décidé à courir jusqu’à sa chambre pour prendre son arme et un chargeur de secours et de revenir à l’abri, pour se positionner à l’une de ses entrées. Il a passé des heures à lutter contre le Hamas, qui tirait sur lui des grenades et des balles, jusqu’à ce qu’il prenne une balle dans la tête et meure sur le coup.
Selon ses proches, sont morts à ses côtés d’autres soldats de Golani : le sergent Nehoray Amitay, le sergent Barak Ben David et le sergent Sahar Meidani.
Une seule soldate de l’unité Kometz, Liron Kullock, se trouvait sur la base ce week-end-là. Liron a expliqué à la chaîne publique Kan que Boaz l’avait appelée pour savoir où elle était et lui conseiller de se mettre à l’abri et de rester avec lui au téléphone jusqu’à ce qu’elle soit en sécurité. Liron a été blessée mais a eu la vie sauve.
« [Boaz] s’est rendu compte qu’il y avait des terroristes et a couru jusqu’à sa chambre prendre son arme pour revenir garder l’une des entrées de l’abri, sans casque ni gilet pare-balles », a déclaré Liron à Kan. « Boaz s’est battu parce qu’il était ainsi fait, il n’aurait jamais pris la fuite. Même si nous n’avions jamais eu d’entraînement au combat et que nous ne nous étions jamais préparés à une chose pareille, il savait que c’était ce qu’il avait à faire. »
Liron a déclaré que, même s’ils étaient tous deux issus de milieux très différents, « nous étions des amis proches. Et si je suis en vie, aux côtés de mes proches, c’est à lui que je le dois. Il était un merveilleux ami : nos différences avaient peu d’importance, nous étions simplement bons amis. C’est peut-être un peu naïf de penser qu’une telle relation soit possible dans la vie civile, en dehors de l’armée. Si seulement nous pouvions voir la personne qui se trouve en face de nous et qui est différente, et penser « Peut-être que nous pouvons être amis ».
Boaz a été inhumé le 12 octobre dans l’implantation de Dolev en Cisjordanie. Il laisse dans la peine ses parents, Atara et Gil, et ses neuf frères et sœurs, Shahar, Erel, Tzofnat, Yehuda, Noa, Maayan, Rachel, Talia et Benzion.
Né à Elazar en Cisjordanie, troisième d’une fratrie de 10 et aîné des garçons, Boaz s’était installé avec sa famille à Susya, dans les collines du sud d’Hébron, quand il avait 4 ans, avant de déménager dans l’implantation de Neria, dans le bloc de Talmon. Durant ses années lycée à la yeshiva, il s’était pris de passion pour l’agriculture, la mécanique et la menuiserie : il travaillait de ses mains et fabriquait chez lui des chaises et des jardinières.
Dans un éloge funèbre, son père Gil a dit de lui qu’il avait été un « garçon très aimé. Tout simplement un enfant aimé. Réellement, tout le monde l’aimait. »
Boaz « avait des mains en or. Tout ce que tu faisais était parfait. Tu savais fabriquer des chaises à bascule et des fauteuils en bois. T’occuper de tout à la maison, sans aucun problème. T’occuper de la voiture. Tu répondais toujours présent quand quelqu’un avait besoin d’aide. »
Son fils, a-t-il dit, « avait une lumière intérieure unique. C’était un enfant souriant et aimé. Oy, Boaz. En tant que famille, nous t’aimions, tout simplement. Je n’ai rien d’autre à dire. L’amour véritable du cœur tout entier. Nous t’admirions. Dès le début, tu avais été une âme sainte et pure, descendue sur terre pour une courte période. Nous n’avons pas eu assez de temps pour t’apprécier. »
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