Sgt. Major Sivan Yenin, 49 ans : Ce policier était impatient que naisse son 1er petit-enfant
Tué lors de l'attaque du Hamas contre le festival de musique Supernova le 7 octobre
Le sergent-major Sivan Yenin, âgé de 49 ans, officier de police chargé de la communauté bédouine à la station d’Aroer, à Arad, a été tué le 7 octobre 2023 en tentant de déjouer l’attaque du Hamas contre le festival de musique Supernova.
Sivan était l’un des officiers envoyés sur place, tôt ce matin-là, pour sécuriser la rave. Dès les premiers tirs de roquettes, il a envoyé un message à ses proches pour leur dire qu’il allait aider les festivaliers à se mettre en sécurité.
Plus tard dans la matinée, il a envoyé un texto pour leur expliquer qu’il y avait eu une infiltration terroriste et que des gens avaient été blessés.
A 7 h 48, il a écrit : « C’est un incroyable gâchis ». Ce sera son tout dernier message et son tout dernier signe de vie. Au bout de quelques jours, son véhicule de fonction a été retrouvé criblé de balles, mais aucune trace de lui.
Durant 10 jours, on n’a rien su de lui jusqu’à ce que son corps soit finalement identifié. Il a été inhumé à Arad le 17 octobre 2023.
Il laisse derrière lui ses trois enfants – Peleg, Afik et Nahal -, ses parents Baruch et Tzafra, ses frères et sœurs Bar, Ofek et Gani, et sa petite amie, Racheli. Son premier petit-fils, Ori Simcha, est né 30 jours après ses obsèques.
Né au kibboutz Gesher, dans le nord d’Israël, non loin de Tibériade, Sivan avait grandi avec ses trois frères et sœurs : il aimait travailler de ses mains et construire des choses avec des Lego. Il était par ailleurs un grand fan de Star Wars. À 16 ans, il avait décidé de quitter l’école et de travailler dans l’agriculture, au kibboutz, avant de faire son service militaire dans les blindés.
Une fois son service terminé, il avait testé divers métiers, de sauveteur à employé d’une ferme laitière, jusqu’à ce qu’en 2003, à l’âge de 30 ans, il s’engage au sein de la police israélienne, avant de se marier et d’avoir trois enfants, à Arad dans le sud, et de divorcer.
Malgré la distance qui sépare Arad du kibboutz Gesher, Sivan rendait très régulièrement visite à ses parents et leur amenait souvent les enfants. Ainsi, expliquent ses parents, la famille restait soudée : Sivan adorait d’ailleurs ses neveux et nièces. Il aimait voyager avec ses enfants un peu partout dans le monde : il s’était par exemple rendu en Thaïlande et dans le Sinaï, partageant avec eux son amour de la plongée sous-marine, heureux d’immortaliser ces moments dans des photos.
Ses proches ont dit de lui qu’il était très heureux à l’idée de la naissance de son tout premier petit-enfant et qu’il avait d’ailleurs fait des heures supplémentaires pour pouvoir acheter tout le nécessaire pour le bébé. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il avait choisi de travailler lors du festival Supernova.
Sa petite amie Racheli a déclaré à une station de radio locale : « Sivan était policier au plus profond de son âme. C’est le fait d’avoir vécu des injustices, enfant, qui l’avait décidé à faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. Il aimait la vie de famille et faisait tout pour ses enfants : il cherchait constamment le moyen de prendre soin d’eux. Il allait être grand-père et il en était très heureux . Il faisait plus d’heures de façon à pouvoir acheter ce qu’il fallait. »
Son fils, Afik, a écrit sur Instagram, un an après sa mort, que son père avait « toujours été mon meilleur ami. Je te disais tout, je ne te cachais rien de ma vie. Tu disais toujours qu’il n’y avait rien à craindre, si ce n’est la peur elle-même. Sans toi, désormais, il y a des moments de vide dans lesquels règne la peur. »
« Papa, parfois on a l’impression que tu es parti faire ce voyage à l’étranger auquel tu aspirais tant – les Maldives ou quelque chose dans le genre – et que tu vas bientôt revenir avec plein d’anecdotes et de photos », a ajouté Afik. « Mais cette fois-ci, c’est pour un autre voyage que tu es parti, un de ces voyages dont on ne revient pas. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.