Sheila Weinberg, première transgenre à siéger à un Conseil municipal
Activiste connue et ex-enseignante, elle a été élue au Conseil de Kiryat Tivon ; un groupe de défense des droits LGBTQ la remercie d'avoir "brisé les murs de verre pour nous tous"
Pour la première fois dans l’Histoire d’Israël, une personne transgenre a été élue à un Conseil municipal, la célèbre militante sociale Sheila Weinberg ayant remporté un siège à Kiryat Tivon lors des élections municipales qui se sont déroulées mardi.
Aguda – l’Association pour l’égalité LGBTQ en Israël – a salué l’élection de cette ancienne enseignante de 65 ans et présidente de l’Association israélienne des transgenres, en écrivant sur X que Weinberg a « marqué l’Histoire de la communauté gay et, en particulier, de la communauté transgenre ».
« Merci Sheila d’avoir brisé les murs de verre pour nous tous, dans l’espoir que nous aurons une représentation trans dans la politique nationale à l’avenir également », a déclaré le groupe de défense.
Weinberg représente la liste de gauche More for Tivon, une union de factions libérales dans la petite ville du nord qui a obtenu 37,3 % des voix.
« J’ai été identifié comme un fils. Toutes les femmes ont des difficultés, et pour une femme transgenre, les difficultés sont doublées voire multipliées », a déclaré Weinberg au site d’information Walla après l’élection. « J’ai toujours l’impression que je dois prouver beaucoup plus de choses », a-t-elle ajouté.
Sa candidature visait à montrer que « je veux une place égale à la table des décisions », a-t-elle noté.
Et sa victoire signifie que « j’ai mis le pied dans la porte et l’ai ouverte aux femmes transgenres et aux autres transgenres », a déclaré Weinberg, qui s’est engagée à défendre les questions relatives à la jeunesse et aux personnes de la communauté LGBTQ.
S’adressant à Israel Hayom pendant la période précédant l’élection, Weinberg a déclaré qu’elle pensait que les élections municipales de 2024 offraient « une occasion de briser le plafond de verre ».
« Il y a plus de personnes transgenres qui se présentent aujourd’hui aux élections locales et j’espère vraiment que nous pourrons prendre place à la table où se prennent les décisions et avoir un impact », a-t-elle dit.
נקודת ציון להט"בית היסטורית במדינת ישראל: לראשונה – נבחרת ציבור טרנסג'נדרית – שילה ויינברג תכהן כחברת מועצה בקרית טבעון@ittaishick
צילום: כרמית שמחי רוקח pic.twitter.com/654GDgtJJQ— כאן חדשות (@kann_news) February 28, 2024
Si le gouvernement, largement considéré comme le plus à droite de l’Histoire d’Israël, a nommé le premier président de la Knesset ouvertement homosexuel, il comprend également un parti anti-LGBTQ, Noam, ainsi qu’un ministre qui a qualifié la Gay Pride de Tel Aviv de « vulgarité honteuse » et un autre qui s’est vanté d’être un « fier homophobe« .
En juin dernier, un membre ultra-orthodoxe de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fustigé la communauté LGBTQ dans une interview, affirmant qu’elle constituait une menace plus grave pour Israël que les groupes terroristes islamistes et ajoutant qu’il était de son devoir d’empêcher les Gay Prides.
« Selon ma vision du monde, la chose la plus dangereuse pour l’État d’Israël – plus que l’État islamique, plus que le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah, plus que le [groupe terroriste palestinien du] Hamas – est la permissivité en matière d’arayot, parce que c’est ce que dit la Torah », a déclaré Yitzhak Pindrus, un membre important du parti Yahadout HaTorah, à la Douzième chaîne, en utilisant un terme pour les relations et les pratiques sexuelles qui sont interdites par la halakha – loi juive orthodoxe.
Malgré cela, Netanyahu et d’autres membres de sa coalition affirment qu’ils sont déterminés à protéger les droits des homosexuels.
Israël est connu comme un havre de paix pour les homosexuels au Moyen-Orient, et Tel Aviv est fréquemment citée comme l’une des villes les plus gay-friendly au monde, avec une Gay Pride qui attire des centaines de milliers de participants d’Israël et de l’étranger chaque année.
Le mariage homosexuel n’est pas légal en Israël. Cependant, comme d’autres couples non-reconnus par l’establishment religieux du pays, les couples LGBTQ peuvent accéder aux avantages légaux du mariage, tels que l’héritage, la parentalité, l’adoption et d’autres droits si le couple se marie à l’étranger.
La JTA, Michael Bachner et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.