Smotrich appelle Ben Gvir à se présenter aux primaires du parti Sionisme religieux
"Nous sommes en passe de devenir la 3e liste la plus importante. Unissons-nous en un seul parti", a déclaré le leader du parti d'extrême droite au leader d'Otzma Yehudit
Le leader du Sionisme religieux Bezalel Smotrich a reproché mardi au leader d’Otzma Yehudit Itamar Ben Gvir d’avoir tenu une conférence de presse la veille pour appeler à une alliance entre leurs deux partis plutôt que de le contacter directement, et a exhorté le législateur d’extrême droite à se joindre aux primaires de son parti.
« Ben Gvir a mon numéro de téléphone, il n’a pas besoin d’organiser une conférence de presse pour me parler. Nous nous sommes rencontrés la semaine dernière… Il n’a pas besoin de courir les studios ou les conférences de presse, il peut décrocher son téléphone », a déclaré Smotrich lors d’une interview à la radio publique Kan.
« Nous sommes en passe de devenir la troisième liste la plus importante. Unissons-nous en un seul parti », a déclaré Smotrich, appelant Ben Gvir à rejoindre les primaires du parti du Sionisme religieux.
« Pour que nous puissions gagner, nous devons être plus grands et avoir une liste diversifiée », a-t-il poursuivi. « J’ai proposé que nous organisions des primaires communes et lorsque nous soumettrons notre liste, nous enregistrerons ses représentants comme faisant partie d’Otzma Yehudit ».
« Il y a une différence idéologique entre Ben Gvir et moi mais nous pouvons fnous unir au sein d’un même parti », a-t-il déclaré.
Smotrich a déclaré que la question la plus importante pour lui était de savoir si Israël est un État juif ou laïque. « C’est ce qui compte ; tout le reste est d’une importance secondaire », a-t-il conclu.
S’adressant aux journalistes à Jérusalem lundi, Ben Gvir a appelé ses compatriotes à se rassembler autour d’un drapeau uni, alors que les négociations sur les alliances de partis destinées à consolider le pouvoir s’intensifient avant les élections du 1er novembre.
Le parti Sionisme religieux avait fusionné avec Otzma Yehudit avant les élections de l’année dernière et les législateurs d’extrême droite ont indiqué leur intention de renouveler cette alliance.
Ben Gvir espère qu’en s’associant avec Smotrich maintenant, plutôt qu’après que le parti du Sionisme religieux n’organise ses primaires, il aura une meilleure chance de garantir les places souhaitées dans un futur gouvernement. En effet, convaincre les membres du parti de céder les places gagnées lors des primaires en faveur des membres d’Otzma Yehudit pourrait s’avérer plus difficile.
Ben Gvir a proposé qu’une commission externe organise des sondages pour déterminer le niveau de soutien public dont jouissent Otzma Yehudit et les autres factions qui composent le Sionisme religieux, afin de déterminer les détails de la répartition des postes dans une future alliance.
« Il a suggéré que nous menions une étude approfondie », a déclaré Smotrich à propos de Ben Gvir, mardi. « Je pense que nos dizaines de milliers de partisans sont la meilleure ‘étude approfondie’ que nous puissions avoir », a-t-il dit, ajoutant : « Le public s’attend à ce que nous nous présentions sous une liste commune ».
Des sondages récents ont suggéré qu’une fusion entre le Sionisme religieux et Otzma Yehudit permettrait d’obtenir environ 10 sièges lors des prochaines élections. Bien que les sondages ne soient souvent pas précis, ils influencent les considérations des politiciens.
La faction Otzma Yehudit de Ben Gvir s’est associée au parti du Sionisme religieux ainsi qu’au parti anti-LGBT Noam pour obtenir six sièges et entrer au Parlement israélien en 2021, une alliance orchestrée par Netanyahu.
Ben Gvir et sa faction Otzma Yehudit sont des disciples de feu le rabbin raciste Meir Kahane, un ancien député dont le parti Kach a été banni de la Knesset dans les années 1980 – le premier cas où un parti a été banni pour racisme. Otzma Yehudit est favorable à l’encouragement de l’émigration des non-juifs d’Israël et à l’expulsion des Palestiniens et des Arabes israéliens qui refusent de déclarer leur loyauté à Israël et d’accepter un statut réduit dans un État juif élargi dont la souveraineté s’étend à toute la Cisjordanie.