Smotrich et Regev quittent la conférence d’Eilat sous les huées des manifestants
La foule, criant "honte" et "partez" aux ministres des Finances et des Transports, les a tous deux contraints à se retirer de la scène avant la fin de leur intervention
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et la ministre des Transports, Miri Regev, ont quitté la scène lors d’une conférence sur l’immobilier à Eilat, mercredi, après avoir été hués par la foule.
Alors qu’il était interviewé sur scène, Smotrich, du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, a été malmené par des membres de la foule, une femme lui intimant l’ordre « d’aller se battre [à Gaza] au lieu de se préoccuper de mes enfants ».
Lorsque Smotrich a fait référence à un orateur intervenu la veille, un homme lui a hurlé : « [Ses] enfants sont dans l’armée avec les miens. Le vôtre est un tire-au-flanc. »
En réponse, Smotrich a menacé de quitter les lieux si la foule ne « changeait pas de ton ». Cette menace a été accueillie par un chœur de « Allez-y ! » qui s’est poursuivi alors qu’il quittait la scène sous les applaudissements.
Selon la Treizième chaîne, il a ensuite été convaincu de revenir sur scène pour terminer son discours et son interview.
La ministre Regev (Likud), qui a pris la parole avant Smotrich et qui a également fait l’objet de huées, a d’abord répliqué, plutôt que de quitter immédiatement la scène.
סמוטריץ' גם היה היום בכנס וגורש, התחיל לומר "אני קם והולך, אני אחרי השביעי לאוקט…" ואת השאר כבר לא נדע. ???????? pic.twitter.com/SEqv4MTtY9
— Itai Leshem (@Itai_Leshem) March 27, 2024
Avant de se retirer, Regev a déclaré aux protestataires que « cela ne vous aidera pas ». « Nous continuerons à agir pour le peuple d’Israël », a-t-elle affirmé alors que les cris se poursuivaient.
Elle a également dit aux chahuteurs qu’ils « n’ont manifestement rien appris du 7 octobre », les accusant de « continuer à tenir le même langage de division et d’incitation », en référence aux division s au sein de la société suscitées par la refonte judiciaire controversée. « J’attends de la société israélienne, de tout le monde, qu’elle cesse ce dialogue incitatif et clivant, qu’elle s’unisse, qu’elle obtienne la libération des otages et la destruction du Hamas, et ensuite nous reviendrons, nous enquêterons, nous verrons qui est coupable, qui a causé cette situation, » a-t-elle ajouté.
Regev est ensuite partie sans terminer son intervention.
La question de la responsabilité a pesé lourdement sur le discours politique israélien ces derniers mois, le Premier ministre Benjamin Netanyahu refusant à maintes reprises d’assumer ses responsabilités dans les échecs qui ont permis au 7 octobre de se produire, alors que la plupart des autres membres du gouvernement et de l’armée ont pris leur responsabilité dans les mois et les années qui ont précédé l’attentat.