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Solution à 2 États : Les parlementaires américains rappellent Trump à l’ordre

Une résolution selon laquelle tout plan de paix des Etats-Unis pour le conflit israélo-palestinien doit soutenir "explicitement" la solution à "deux Etats" a été votée

Le président américain Donald Trump lors du discours de l'Etat de l'union lors d'une session conjointe au congrès, au capitole, à Washington, le 5 février 2019 (Crédit :   Photo/Andrew Harnik)
Le président américain Donald Trump lors du discours de l'Etat de l'union lors d'une session conjointe au congrès, au capitole, à Washington, le 5 février 2019 (Crédit : Photo/Andrew Harnik)

La Chambre américaine des représentants, dominée par les démocrates, a exigé vendredi que tout plan de paix des Etats-Unis pour le conflit israélo-palestinien soutienne « explicitement » la solution à « deux Etats », dans un rappel à l’ordre visant Donald Trump.

Les parlementaires ont adopté une résolution en ce sens, passée presque exclusivement grâce aux voix démocrates. Seuls cinq élus républicains ont voté pour.

Selon le texte, non contraignant, « toute proposition des Etats-Unis pour parvenir à une solution juste, stable et durable au conflit israélo-palestinien doit explicitement soutenir l’objectif d’une solution à deux Etats ».

Washington doit en outre « décourager les actes qui éloigneraient encore davantage une fin pacifique au conflit, notamment toute annexion unilatérale de territoires ou tout effort pour instaurer un Etat palestinien en dehors du cadre de négociations avec Israël ».

La résolution rappelle le soutien apporté « pendant plus de 20 ans » par les présidents américains démocrates comme républicains à la solution prévoyant un Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël, ainsi que leur « opposition au développement des colonies » israéliennes.

Donald Trump a confié dès 2007 à son gendre et conseiller Jared Kushner la lourde tâche de concocter un plan de paix pour parvenir à « l’accord ultime » entre Israël et les Palestiniens – qui n’a toujours pas été présenté.

Le président américain Donald Trump et son gendre et conseiller Jared Kushner à la Maison-Blanche, le 23 février 2017. (Crédit : AFP Photo/Saul Loeb)

Mais, contrairement à ses prédécesseurs, le milliardaire républicain s’est montré très ambigu sur la solution à deux Etats, ostensiblement délaissée dans les discours officiels de son administration. Jared Kushner a même expliqué en mai ne pas vouloir y faire référence.

Le président américain a en outre reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, heurtant les Palestiniens qui revendiquent la partie orientale de la ville comme capitale de leur futur Etat. Il a ensuite reconnu la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.

Enfin, après avoir cessé dans plusieurs documents de parler de la Cisjordanie comme d’un territoire « occupé » par Israël, la diplomatie américaine a annoncé en novembre qu’elle ne considérait plus les implantations israéliennes comme « contraires au droit international ».

Cette décision symbolique a été vue par de nombreux observateurs comme un pas vers un éventuel feu vert à l’annexion par Israël d’une partie de la Cisjordanie.

Tout en affirmant son soutien à la solution à deux Etats, l’élu républicain Michael McCaul a expliqué s’être opposé à la résolution car elle visait selon lui à « mettre dans l’embarras Israël et l’administration Trump ».

De gauche à droite : les représentantes démocrates Rashida Tlaib du Michigan, Ilhan Omar du Minnesota, Alexandria Ocasio-Cortez de New York et Ayanna Pressley du Massachusetts, répondent aux propos tenus par le président américain Donald Trump, qui a demandé aux quatre membres démocrates du Congrès de retourner dans leurs pays « déchirés », lors d’une conférence de presse au Capitol à Washington, le 15 juillet 2019. (AP Photo / J. Scott Applewhite)

Quatre élues de l’aile gauche du Parti démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Rashida Tlaib et Ayanna Pressley, se sont elles démarquées de la ligne de leur formation en votant également contre le texte. Rashida Tlaib, d’origine palestinienne, et Ilhan Omar ont déploré qu’il n’aille pas assez loin.

Elles ont notamment relevé que la référence à « l’occupation » israélienne de territoires palestiniens avait été effacée par rapport à la version initiale de la résolution.

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