Sommet de la Ligue arabe : on évite les sujets qui fâchent
Au menu : le financement de l'Autorité palestinienne, le classement des Frères musulmans comme organisation terroriste et la guerre civile syrienne
Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont achevé dimanche leur réunion préparatoire du sommet du Koweït en adoptant les projets de résolution de cette rencontre et en évitant les sujets qui fâchent.
« Il n’y a eu aucune tension, d’aucune sorte. Le Koweït, pays hôte, s’est employé à faciliter les débats », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari.
« La question du rappel des ambassadeurs n’a jamais été soulevée. Il n’y a pas eu de controverse et l’ambiance était très positive », a-t-il ajouté.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont rappelé début mars leurs ambassadeurs de Doha pour protester contre ce qu’ils considèrent comme des ingérences du Qatar dans leurs affaires et contre son soutien inconditionnel aux Frères musulmans, que le Caire et Ryad considèrent comme une « organisation terroriste ».
Cette tension entre le Qatar et ses voisins jette des ombres sur le sommet arabe qui doit démarrer mardi.
« Toutes les questions n’ont pas été débattues lors de la réunion mais certaines ont été soulevées en marge », a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, sans donner plus de précisions.
Le secrétaire adjoint de la Ligue arabe pour les Affaires politiques, Fadhel Jawad, avait indiqué qu’une session spéciale du sommet devrait être consacrée aux désaccords entre pays membres.
Le ministre d’Etat marocain aux Affaires étrangères Salaheddine Mezwar a indiqué que la réunion avait débattu des moyens de lutter contre le terrorisme, mais que la question du classement des Frères musulmans sur la liste des « organisations terroristes » n’avait pas été soulevée.
M. Zebari a affirmé que tous les projets de résolutions avaient été approuvés à l’unanimité.
Celle sur le conflit qui ravage la Syrie depuis 3 ans, appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à assumer ses responsabilités après l’échec de la conférence de Genève entre Damas et l’opposition.
Le chef de l’opposition syrienne Ahmad al-Jarba a été invité à prendre la parole devant le sommet mais le siège de la Syrie, qui a été exclue en 2011, ne sera pas accordé à la Coalition nationale syrienne, celle-ci n’ayant pas mis en place un gouvernement.
L’une des résolutions appelle le sommet à accorder 100 millions de dollars par mois à l’Autorité palestinienne et refuse de reconnaître Israël comme un Etat juif.
Les ministres ont également approuvé la charte du Tribunal arabe des droits de l’Homme, qui doit être basé à Bahreïn, et ont recommandé que le prochain sommet annuel se tienne au Caire.