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Sous Trump, chercheurs et universités tremblent pour leur avenir

Des chercheurs estiment avoir perdu leurs financements publics en raison de termes affiliés de près ou de loin aux cibles privilégiées du milliardaire républicain

Photo d'illustration : Un policier de la ville de New York montant la garde sur le campus de l'Université Columbia, à New York, le 6 mai 2024. (Credit : Seth Wenig/AP)
Photo d'illustration : Un policier de la ville de New York montant la garde sur le campus de l'Université Columbia, à New York, le 6 mai 2024. (Credit : Seth Wenig/AP)

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, chercheurs et universités aux Etats-Unis sont dans le collimateur du président républicain et ont peur pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche minées et financements sabrés.

À New York, face à la menace de la priver de 400 millions de dollars, la prestigieuse université Columbia vient de se plier aux exigences posées par Donald Trump, qui l’accuse d’avoir laissé prospérer sur son campus des manifestations pro-palestiniennes relevant pour lui de l’ « antisémitisme ».

« Les menaces et la coercition du gouvernement Trump contre Columbia font partie d’un programme autoritaire clair destiné à broyer la liberté académique et la recherche critique dans l’enseignement supérieur américain, alerte mardi le président de l’Association américaine des professeurs d’université Todd Wolfson. Les répercussions dépassent largement les murs de l’université. »

Ces « exigences sans précédent et les menaces d’actions similaires contre 60 universités ont créé une instabilité et un profond effet glaçant sur les campus universitaires à travers le pays », s’alarme le groupe d’enseignants.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, une série de décisions choc ont secoué la communauté scientifique et universitaire: sujets d’étude soudain mis au ban, milliards de dollars gelés autour des activités de recherche, chercheurs persona non grata pour des considérations politiques supposées…

« Il y a une espèce de peur latente et d’incertitude à l’idée que tout peut arriver d’un jour à l’autre », résume à l’AFP une chercheuse en astronomie installée dans le Colorado (ouest), à Boulder, sous couvert de l’anonymat.

« Libre circulation des idées »

Qu’un scientifique français ait récemment été empêché d’entrer aux Etats-Unis, en raison selon son gouvernement d’une « opinion personnelle » critique du nouveau pouvoir américain extirpée de son téléphone, a fait grandir les inquiétudes sur la liberté de la recherche. Washington a démenti qu’il s’agisse du motif de son refoulement.

S’y est ajoutée l’arrestation en vue de son expulsion – depuis suspendue par un juge – d’un étudiant chercheur indien de Georgetown, à Washington, titulaire d’un visa, et accusé par le gouvernement Trump d’être proche du groupe terroriste palestinien du Hamas. Son université a revendiqué le droit à la recherche et au débat « même si les idées sous-jacentes peuvent être difficiles, controversées ou désagréables. »

Au-delà des idées, c’est le vocabulaire même qui est contraint sous Donald Trump : des chercheurs estiment avoir perdu leurs financements publics en raison de termes affiliés de près ou de loin aux cibles privilégiées du milliardaire républicain, des questions de diversité au climat.

« Quand ça commence à être régulé par des gens étrangers à la science, ce n’est plus de la science, ça devient politique », s’émeut auprès de l’AFP un autre scientifique spécialisé en recherche biomédicale depuis trente ans. « Ce n’est pas un cours de poésie anglaise. »

« La force de l’enseignement supérieur américain et la raison d’être de nos universités est de créer et diffuser la connaissance, et d’investir dans la recherche, la créativité, et l’innovation au service de l’intérêt général », rappelait dernièrement auprès de l’AFP la présidente de l’Association américaine des universités. « Remplir ces objectifs présuppose la libre circulation des idées et la recherche inconditionnelle de la vérité, fondements de la liberté académique et de l’autonomie des institutions », ajoutait Lynn Pasquerella.

Partir ?

Face au rôle crucial des financements fédéraux, bon nombre de chercheurs et d’universités font pourtant profil bas.

« Ça illustre l’atmosphère de peur : même si on est comme moi citoyenne américaine, on se demande si on a encore la liberté d’expression, et s’il y aura des conséquences si on est pris en photo en train de manifester », s’inquiète la chercheuse du Colorado.

Pour un étudiant en génétique, ne pas voir son université de l’est du pays réagir est « le plus effrayant ». « On a le sentiment que l’université brûle et il n’y a ni communication ni transparence à ce sujet », s’inquiète-t-il. Il espère toutefois que ses responsables « agissent en coulisses ».

Le scientifique spécialiste du  biomédical raconte combien ses collègues à l’étranger sont « horrifiés » par les événements.

« Ils sont sous le choc, décrit-il. Ils n’arrivent pas à croire que quelque chose comme ça peut vraiment nous arriver. Les Etats-Unis sont vus comme stables, les tendances politiques vont et viennent, et ce qui se passe en ce moment est sans précédent. »

Si bien que la question de leur avenir professionnel aux Etats-Unis se pose pour certains. La chercheuse en astronomie raconte des boucles de messages où des « gens s’informent sur la procédure de visa pour l’Espagne ». Elle-même n’exclut pas de partir.

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