“Souvenirs au salon” permet aux survivants de la Shoah de raconter leurs histoires à la maison
Les évènements “Zikaron BaSalon” associent des hôtes et des survivants qui témoignent en Israël et à l’étranger
Plus tôt cette semaine, une foule s’est rassemblée dans un appartement chic au quatrième étage de l’avenue Ben Yehuda de Tel Aviv. Les hôtes avaient disposé des boissons et de la nourriture sur une table, alors que le soleil se couchait sur la Méditerranée derrière eux.
L’assistance de 37 personnes s’est entassée dans le salon pour entendre le témoignage de Jerry Aviram, survivant polonais de l’Holocauste, dans le cadre d’une série d’évènements intitulés Zikaron BaSalon, soit « souvenirs au salon ». L’initiative, menée par des bénévoles, associe des hôtes et des survivants qui partagent leurs souvenirs dans l’intimité d’une maison.
La plupart des évènements ont lieu la veille du Jour du souvenir de l’Holocauste [Yom HaShoah], qui a eu lieu cette année le 5 mai. Le programme s’est agrandi depuis ses débuts il y a six ans. Cette année, les organisateurs estimaient que 500 000 personnes ont assisté à 6 000 évènements, en Israël et à l’étranger.
Aviram, 82 ans, habillé d’une chemise blanche et d’un pantalon gris, a commencé son histoire en décrivant sa ville natale, une petite communauté de Pologne, Grodna. Il a survécu à la guerre avec ses parents en Russie, principalement grâce à des liens personnels fortuits avec un officier de l’armée russe. Leurs autres proches n’ont pas survécu.
Aviram a ensuite emménagé à Chicago, puis s’est installé en Israël dans les années 1950, créant un foyer à Tel Aviv.
Contrairement à beaucoup d’autres orateurs des évènements Zikaron BaSalon, Aviram a témoigné en anglais. Au début, chaque membre du public s’est présenté et a dit d’où il venait, d’Israël, des Etats-Unis, du Costa Rica, du Chili, de République tchèque et d’ailleurs. Il y avait des Israéliens nés en Israël, de nouveaux immigrants et des plus anciens, des touristes, et la famille d’Aviram.
Le public captivé a écouté Aviram parler pendant presque une heure. Après son histoire, il a répondu aux questions sur l’enseignement de l’Holocauste en Israël, sur l’antisémitisme avant la guerre, sur sa réaction aux livres d’Elie Wiesel et d’autres sur l’Holocauste, et sur d’autres sujets.
Il a ensuite rejoint sa famille dans le public alors que le groupe chantait « Flower », de Yehuda Poliker, et « As if you are here », d’Eran Eliezer, accompagné d’une guitare acoustique.
L’hôte, Natalie Seeff, a lu la courte nouvelle Le jeu crucial (« The Key Game »), d’Ida Fink, à propos de ses deux parents utilisant un jeu pour entraîner leurs enfants à fuir pour le moment où les nazis viendraient chercher son père.
Elle a ensuite lu Le miracle du bus Dan 4 (« The miracle on Dan Bus #4 »), l’histoire d’une mère et son fils se retrouvant par hasard après l’Holocauste dans un bus de Tel Aviv, à quelques pâtés de maison de l’appartement de l’hôte, en 1951. Tous deux pensaient que l’autre avait été tué pendant la guerre.
A la fin de la soirée, Seeff a présenté à Aviram un certificat de Zikaron BaSalon. Chacun dans le public a signé le certificat, écrivant ses remerciements, son nom, et d’où il venait.