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Strasbourg sous le choc, le tireur en fuite a crié « Allah Akbar »

Chérif C., au lourd passé de délinquant, était toujours en fuite mercredi, recherché par près de 600 membres des forces de l'ordre

Des policiers montent la garde à à Strasbourg, après une fusillade qui a touché cette ville de l'est de la France, le 11 décembre 2018 (Crédit :  Abdesslam MIRDASS / AFP)
Des policiers montent la garde à à Strasbourg, après une fusillade qui a touché cette ville de l'est de la France, le 11 décembre 2018 (Crédit : Abdesslam MIRDASS / AFP)

Le tireur qui a fait deux morts, un blessé en état de mort cérébrale et et douze autres blessés mardi soir sur le Marché de Noël à Strasbourg a crié « Allah Akbar », signant sa radicalisation islamique, lors d’une équipée sanglante qui a laissé la ville en état de choc.

Chérif C., au lourd passé de délinquant, était toujours en fuite mercredi, recherché par près de 600 membres des forces de l’ordre.

« Au regard du lieu ciblé, du mode opératoire employé par l’assaillant, de son profil et des témoignages recueillis auprès de ceux qui l’ont entendu crier +Allah Akbar+, la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie des faits », a déclaré le procureur de la République de Paris Rémy Heitz, lors d’une conférence de presse à Strasbourg.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « assassinats, tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

Quatre proches du fuyards ont été placés en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi, tandis que « plusieurs perquisitions ont été réalisées cette nuit dans des lieux que celui-ci est susceptible de fréquenter », a précisé Mr Heitz.

Marché de Noël fermé, cours suspendus

Pour d’évidentes raisons de sécurité, le marché de Noël, qui attire chaque année deux millions de touristes, est fermé au moins pour la journée. Les manifestations culturelles sont annulées et les cours dans les écoles maternelles et primaires suspendus.

À midi, le grand glas de la cathédrale de Strasbourg a sonné durant 10 minutes « pour s’unir à la souffrance des victimes et de tous les Strasbourgeois », selon l’évêché. Le Parlement européen, qui siège cette semaine à Strasbourg, a observé une minute de silence.

Une voiture de police patrouille dans les rues de Strasbourg après une fusillade le 11 décembre 2018. (Crédit : Frederick FLORIN / AFP)

La Grande mosquée de Strasbourg a condamné un « acte infâme, lâche et barbare », appelant l’ensemble des mosquées de la ville à « consacrer un moment de prière (aux victimes) lors du prêche du vendredi » et à observer une minute de silence.

Place Kléber, le coeur battant de Strasbourg, des passants ont commencé à rendre hommage aux victimes par des inscriptions « Je suis Strasbourg » et quelques bougies et pétales de roses.

Chérif C., 29 ans, né à Strasbourg et fiché « S » (« sûreté de l’État ») pour sa radicalisation islamiste, a ouvert le feu mardi peu avant 20H00, dans des rues commerçantes du centre historique de Strasbourg, à quelques mètres du grand sapin du célèbre marché de Noël.

« Certains ont eu une balle dans la tête », a précisé le maire de Strasbourg Roland Ries sur BFMTV, en précisant que la plupart des victimes étaient des hommes et qu’aucun enfant ne figurait parmi elles.

L’assaillant, doté d’une arme de poing et d’un couteau, a ensuite échangé des tirs avec les forces de l’ordre, qui l’ont blessé au bras. Puis il a pris la fuite à bord d’un taxi.

Selon le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major des armées, une patrouille de l’opération Sentinelle, « alertée par les tirs », s’est dirigée vers la place Kléber et « est tombé dans une rue adjacente, nez à nez ou presque, avec l’assaillant ». « Pris à partie par l’assaillant, les deux soldats de tête ont riposté, ce qui a provoqué sa fuite ».

Le centre de Strasbourg a été bouclé et évacué jusqu’à 02H00 du matin.

Selon des sources proches de l’enquête, 420 policiers et 200 gendarmes, dont des éléments du GIGN, sont mobilisés pour retrouver le fuyard. Il « ne peut être exclu » qu’il soit passé en Allemagne, a indiqué le secrétaire d’Etat à l’Intérieur Laurent Nuñez, ajoutant qu’un « bouclage des frontières a été assuré ».

L’assaillant compte 27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse « pour des faits de droit commun », selon le procureur de Paris.

« Il a déjà été incarcéré à de multiples reprises et était connu de l’administration pénitentiaire pour sa radicalisation et son attitude prosélyte en 2015 », a ajouté M. Heitz, confirmant qu’il était inscrit au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) et faisait « l’objet d’un suivi de la DGSI ».

Il devait être interpellé par les gendarmes mardi matin, dans le cadre d’une enquête de droit commun, mais a échappé à cette arrestation, selon une source proche du dossier.

Niveau « urgence attentat »

Mardi soir, Peter Fritz, un journaliste autrichien qui couvrait la session du parlement européen, s’est retrouvé au milieu de la fusillade. « Quand je suis arrivé au coin de la rue, j’ai compris que c’était des coups de feu et un homme était au sol avec une blessure par arme visible à la tête », a-t-il raconté sur la chaîne ORF.

« Avec une autre personne, nous avons tenté de lui apporter de l’aide, nous l’avons transporté dans un restaurant. Avec deux professionnels de santé allemands, nous avons essayé de lui faire des massages cardiques mais après 45 minutes, il était clair, et un médecin nous l’a dit par téléphone, que ça ne servait plus à rien ».

Le journaliste dit avoir échangé quelques mots avec la femme de la victime, « sous le choc », qui lui a dit qu’ils étaient des touristes thaïlandais.

Le gouvernement a porté le plan Vigipirate au plus haut niveau, « urgence attentat », qui permet « la mobilisation exceptionnelle de moyens ».

La France vit sous une menace terroriste élevée depuis la vague d’attentats jihadistes sans précédent, qui a fait 246 tués depuis 2015.

Cette année, deux attaques ont déjà frappé le pays : l’une au couteau le 12 mai à Paris, faisant un mort et dont l’auteur, Khamzat Azimov, avait grandi à Strasbourg. Le 23 mars, à Carcassonne et à Trèbes (Aude) Radouane Lakdim a tué quatre personnes.

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