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Suède : l’extrême droite se penche sur son passé nazi

Le parti SD a présenté un rapport sur ses origines, détaillant ses liens avec des organisations fascistes et nazies, ainsi que les opinions xénophobes et antisémites de ses membres

Le leader des Démocrates de Suède, Jimmie Akesson, prononce un discours lors de la veille électorale du parti à Nacka, près de Stockholm, tard dans la soirée du dimanche 11 septembre 2022. (Crédit : Jonathan Nackstrand/AFP)
Le leader des Démocrates de Suède, Jimmie Akesson, prononce un discours lors de la veille électorale du parti à Nacka, près de Stockholm, tard dans la soirée du dimanche 11 septembre 2022. (Crédit : Jonathan Nackstrand/AFP)

Le parti anti-immigration Démocrates de Suède (SD) a présenté jeudi un long rapport sur ses origines, détaillant ses liens avec des organisations fascistes et nazies, ainsi que les opinions xénophobes et antisémites de ses membres.

SD a commandé ce « livre blanc » en 2021 afin de mettre fin aux conjectures sur ses origines. Son chef de file depuis 2005 Jimmie Åkesson cherche depuis longtemps à polir l’image de ce parti.

Le rapport de 900 pages note que le parti a été fondé en 1988 sur les cendres du groupe nationaliste et révolutionnaire d’extrême droite Bevara Sverige Svenskt (BSS, Garder la Suède suédoise).

Cette étude fait également suite à la décision prise en février par le ministère israélien des Affaires étrangères d’établir des relations avec ce parti, ainsi qu’avec deux autres partis d’extrême droite en France et en Espagne. Cette décision a été prise après une évaluation des politiques de ces partis à l’égard d’Israël, de leurs relations avec les communautés juives locales et de leur prise de conscience de l’antisémitisme passé.

Le démarrage de SD vers la fin des années 1980 et le début des années 1990 est marqué par un « ethnonationalisme », une forme de nationalisme dans laquelle la « nation » est définie en termes d’appartenance ethnique. Les opposants à ce mouvement ainsi que les immigrés sont qualifiés d' »ennemis », a expliqué l’historien Tony Gustafsson, l’auteur du rapport, pendant une conférence de presse.

Sur les 22 membres fondateurs dont l’identité a été établie, 18 ont des liens « directs ou indirects » avec BSS.

Nazis, suprémacistes blancs

Les relations avec des groupes nazis sont demeurées étroites jusqu’au milieu des années 1990, a souligné M. Gustafsson.

Certains candidats de SD aux élections législatives de 1994 étaient membres du parti national-socialiste Nordiska Rikspartiet et de Vitt Ariskt Motstånd (Résistance Aryenne Blanche).

Ces derniers ont « participé à des manifestations organisées par les Démocrates de Suède et semblent avoir agi comme des sortes d’agents de sécurité officieux », a expliqué l’historien.

Un rassemblement à Göteborg en 1993 s’est par exemple inspiré des rituels et de la « dramaturgie » du parti nazi allemand NSDAP, selon lui.

Au début des années 1990, SD a en outre organisé des concerts de groupes suprémacistes blancs et des membres de la ligue de jeunesse du parti se saluaient en disant « hell ! », la version suédoise du « heil ! » allemand.

Mea culpa

Longtemps très marginal, le parti a gagné en importance sous l’égide de Jimmie Åkesson.

Des suédois manifestent pendant un discours de Jimmie Akesson, chef du parti des Démocrates de Suède, à Malmo, le 31 août 2018. (Crédit : AFP / TT News Agency / Johan NILSSON / Sweden OUT)

Représenté au Parlement depuis 2010, il est devenu le deuxième parti de Suède aux élections de 2022 avec 20,5% des voix. Il soutient actuellement le gouvernement de droite conservatrice du Premier ministre Ulf Kristersson.

Principal idéologue du parti, le député Mattias Karlsson a déclaré jeudi être « en colère et écœuré » par les conclusions du rapport.

« C’est un fait que mon parti a été fondé de manière problématique par des personnes aux opinions dans une certaine mesure, répréhensibles », a-t-il toutefois reconnu.

La veille, M. Åkesson avait fait son mea culpa.

« Je présente mes excuses, personnellement et au nom des Démocrates de Suède » quant au fait qu' »à une époque, mon parti a accueilli en son sein des personnes aux opinions antisémites », avait-il assuré.

En 2012, une politique de « tolérance zéro » face au racisme a été mise en place au sein de SD, après une série de scandales ayant impliqué certains de ses membres.

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