Suggérant son retour, Deri attribue temporairement les postes ministériels vacants
Michael Malkieli et Yoav Ben-Tzur, de Shas, nommés ministre de l'Intérieur et de la Santé par intérim ; ils peuvent servir 3 mois avant qu'une nomination permanente ne soit faite

Le leader du Shas, Aryeh Deri, a nommé mardi deux membres de la Knesset appartenant à son parti pour le remplacer temporairement aux postes de ministre de l’Intérieur et de la Santé, après la décision de la Cour Suprême déclarant sa nomination inappropriée à la lumière de ses crimes financiers passés et de sa promesse de se retirer de la vie politique apparemment rompue.
Deri a nommé l’actuel ministre des Affaires religieuses, Michael Malkieli, ministre de l’Intérieur par intérim, et Yoav Ben-Tzur, qui est ministre délégué au sein du ministère de la Santé a été promu au rôle de ministre de la Santé.
Les ministres par intérim peuvent servir pendant une période de trois mois avant qu’une nomination permanente ne soit faite. En vertu des accords de coalition, les ministères de l’Intérieur et de la Santé ont été attribués au parti Shas.
Le chef de l’opposition Yair Lapid a critiqué cette mesure, déclarant que les Israéliens méritaient des « ministres à plein temps ».
« La population israélienne n’a pas besoin de payer le prix des manigances et des problèmes juridiques du [Premier ministre Benjamin] Netanyahu et de Deri », a-t-il déclaré.
La nature temporaire de ces nominations indique que Deri est persuadé de retrouver rapidement ces postes, comme lui et d’autres chefs de coalition l’ont assuré lundi.

Dans un geste rare, les membres de tous les partis de la coalition ont participé à la réunion hebdomadaire de la faction Shas à la Knesset pour exprimer leur soutien à Deri.
Lors de la réunion, Netanyahu a réaffirmé son engagement à faire revenir Deri au gouvernement, un jour seulement après avoir été contraint de le renvoyer de ses fonctions.
Netanyahu a ajouté que chaque électeur du Shas a voté pour Deri en assumant qu’il serait ministre au sein du gouvernement. Par conséquent, « un préjudice a été porté au principe du choix de la majorité, et nous devons y remédier », a-t-il déclaré, s’engageant à réintégrer Deri au conseil des ministres » là où est sa place, dès que possible. »
Le Premier ministre a fait le lien entre le licenciement de Deri et la lutte plus générale contre le système judiciaire, déclarant que son gouvernement faisait face à « un déluge de propagande mensongère » contre ses projets de réforme de grande envergure, « mais nous ne les laisserons pas gagner. »

Lors de la même réunion, Deri a attaqué le système judiciaire, affirmant que le gouvernement n’avait pas eu d’indication préalable que ses nominations ministérielles seraient rejetées.
Personne n’a averti le Premier ministre qu’il travaillait dans un contexte « d’extrême déraison », a accusé Deri, faisant référence aux motifs de la Cour suprême pour le disqualifier, malgré le fait que ses nominations aient « fait l’objet de discussions pendant un mois entier ».

Dimanche, Netanyahu a déclaré qu’il avait pris sa décision de licencier Deri « le cœur lourd ».
Le porte-parole de Deri a confirmé qu’il conserverait son titre, essentiellement honorifique, de vice-premier ministre. Il n’est pas clair si cela lui permettra d’assister aux réunions du cabinet en tant qu’observateur.
Shas fait pression sur Netanyahu pour qu’il trouve un moyen de faire revenir Deri au sein de ce gouvernement de tendance radicale.