Sur Telegram, le CGRI menace de frapper Israël, le CENTCOM et le MEK
Si de tels vidéos ne sont pas rares, la menace que représentent les drones iraniens au Moyen-Orient et en Europe semble s'intensifier
Le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) a menacé de lâcher ses drones offensifs sur des cibles israéliennes et américaines au Moyen-Orient, dans une vidéo publiée lundi sur la chaîne Telegram du groupe.
La vidéo montre des images aériennes de sites situés dans les « territoires palestiniens occupés » et de bases qualifiées de « terroristes » exploitées par le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) et le Mujahideen-e-Khalq (Moudjahidines du peuple ou MEK), un groupe dissident iranien en exil.
Elle montre ensuite des écrans avec des images satellites des sites et ce qui semble être un hangar de drones d’attaque iraniens.
La vidéo se termine par une légende en anglais et en arabe : « Seule notre volonté nous empêche de tirer ».
Il n’est pas rare que le CGRI et d’autres groupes terroristes publient des vidéos de ce type, mais la menace que représentent les drones iraniens est en hausse. On constate en effet que les technologies iraniennes menacent les troupes américaines en Irak et sont envoyées pour soutenir l’effort de guerre russe en Ukraine.
Ces derniers mois, des drones iraniens auraient été utilisés dans plusieurs attaques contre des cibles militaires américaines basées au Moyen-Orient.
En août, une attaque de drone vraisemblablement originaire d’Iran a touché un complexe géré par des troupes américaines et des combattants de l’opposition syrienne soutenus par les États-Unis dans l’est de la Syrie.
Les responsables américains pensent également que l’Iran est à l’origine d’une attaque de drone en octobre dernier à al-Tanf en Syrie, affirmant à l’époque que les attaques ont impliqué jusqu’à cinq drones chargés de charges explosives.
Aucun mort ni blessé n’avait été signalé dans ces attaques.
L’attaque d’octobre est survenue quelques jours après une frappe aérienne israélienne sur le centre de la Syrie. Le New York Times a ensuite cité des responsables israéliens et américains affirmant que les attaques étaient des représailles iraniennes aux frappes israéliennes en Syrie.
Plus récemment, l’Ukraine et ses alliés occidentaux ont accusé la Russie d’avoir déployé des drones de fabrication iranienne dans des attaques contre l’Ukraine ces dernières semaines, signalant une coopération plus étroite entre Moscou et Téhéran.
La Russie a ciblé les sites énergétiques et les infrastructures ukrainiennes au moyen d’attaques de drones. L’Ukraine pense que la Russie a également utilisé des dizaines de drones « suicide » iraniens dans des attaques contre des cibles civiles à travers le pays.
La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a noté une « tendance positive » dans les relations de Kiev avec Israël après que les deux pays ont partagé des renseignements sur l’utilisation par la Russie des drones iraniens.
Dans une interview avec l’émission de télévision d’investigation israélienne « Uvda », diffusée lundi soir en Israël, Zelensky a suggéré que l’utilisation récente d’armes iraniennes par la Russie pourrait être le coup de pouce dont Israël a besoin pour adopter une position plus active à l’égard de la guerre en Ukraine, mettant en garde contre une « nouvelle grande union » composée de Moscou et de Téhéran. »
Dans le même ordre d’idées, l’envoyé de la Maison Blanche pour l’Iran, Rob Malley, a déclaré lundi que les États-Unis ne « perdaient pas leur temps » à essayer de conclure un nouvel accord sur le nucléaire iranien, citant d’autres préoccupations émergentes, notamment la décision de Téhéran « de s’impliquer dans une guerre en Europe » en transférant des drones à la Russie.
L’Union européenne (UE) a déclaré dimanche qu’elle examinait l’opportunité d’inscrire le Corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste des « organisations terroristes ».