Syrie : l’ambassade iranienne saccagée après l’entrée des rebelles à Damas
L'Iran a soutenu Damas depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, envoyant ce que Téhéran a présenté comme des "conseillers militaires"
![Des combattants anti-gouvernement applaudissant à l'arrière d'un pickup, sur la place des Omeyyades, à Damas, le 8 décembre 2024. (Crédit : Louaï Beshara/AFP) Des combattants anti-gouvernement applaudissant à l'arrière d'un pickup, sur la place des Omeyyades, à Damas, le 8 décembre 2024. (Crédit : Louaï Beshara/AFP)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2024/12/AFP__20241208__36PV6HW__v1__HighRes__SyriaConflict-640x400.jpg)
L’ambassade d’Iran en Syrie a été saccagée après l’entrée dimanche à Damas d’une coalition rebelle menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex branche d’Al-Qaïda en Syrie, qui a annoncé la chute du dictateur syrien Bashar el-Assad, allié indéfectible de Téhéran, selon un photographe de l’AFP.
« Des inconnus ont attaqué l’ambassade iranienne, comme vous pouvez le voir sur ces images diffusées par diverses chaînes » étrangères, a indiqué la télévision d’État iranienne.
« Les diplomates iraniens avaient évacué les locaux avant l’assaut mené par des terroristes », a pour sa part écrit le quotidien anglophone Tehran Times, citant le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï.
Ce porte-parole a par la suite indiqué que « les mesures nécessaires » avaient été prises pour assurer la sécurité des diplomates. « L’ambassadeur et les employés sont en parfaite santé », a précisé dans un communiqué Baghaï.
Un photographe de l’AFP sur place a observé des bureaux dévastés, des débris de verre jonchant le sol et des meubles détruits dans le bâtiment diplomatique situé dans la banlieue huppée de Mazzeh, à l’ouest de Damas, où se trouvent d’autres représentations diplomatiques.
À l’extérieur, des pillards chargeaient des camions d’objets volés, tandis que dans l’ambassade vandalisée, tiroirs et classeurs étaient grands ouverts, des documents éparpillés, des drapeaux syriens et iraniens jonchaient le sol.
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Au centre d’une pièce, le sol était couvert de photos déchirées de l’imam Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, et de l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême actuel.
Parmi les débris, se trouvait également une photo détruite de l’ancien chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, éliminé fin septembre lors d’un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, et du général iranien Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine en Irak en 2020.
La dernière rencontre publique entre Assad, qui s’est rendu dix fois en Iran depuis son arrivée au pouvoir en 2000, et un responsable iranien remonte au 1er décembre, lorsque le chef de la diplomatie Abbas Araghchi s’était rendu à Damas.
Le lendemain, le président iranien Massoud Pezeshkian réitérait par téléphone à son homologue syrien le soutien de l’Iran.
Sa dernière visite remonte à mai 2024, peu après l’accident d’hélicoptère du défunt président iranien, Ebrahim Raïssi.
L’Iran a soutenu Damas depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, envoyant ce que Téhéran a présenté comme des « conseillers militaires », mis à la disposition, à sa demande, d’Assad pour épauler son armée.