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Syrie : les négociations dans l’impasse

Bien que le médiateur de l'ONU possède toute la bonne volonté du monde, les discussions s'avèrent être inutiles

Le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar, à Damas le 11 février 2014 (Crédit : AFP/Louai Beshara)
Le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar, à Damas le 11 février 2014 (Crédit : AFP/Louai Beshara)

Après deux jours de dialogue de sourds, les négociations sur le conflit syrien entre opposition et gouvernement étaient mardi dans l’impasse à Genève, un ministre à Damas les jugeant en l’état « vouées à l’échec ».

Le médiateur de l’ONU Lakhdar Brahimi a admis que ce nouveau cycle de discussions était aussi « laborieux » que le premier en janvier, mettant face à face pour la première fois en trois ans de conflit des représentants du régime et d’une partie de l’opposition.

« Le début de cette semaine a été aussi laborieux que cela avait été [dans le passé]. Nous n’accomplissons pas beaucoup de progrès », a-t-il dit aux journalistes. Il a assuré « avoir des tonnes de patience »: mais « le peuple syrien n’a pas cette patience et nous lui devons d’accélérer », a-t-il ajouté.

Sur le terrain, un nouveau massacre de civils aurait eu lieu dimanche dans le village de Maan dans la région de Hama dans le nord du pays, selon le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Ban        Ki-moon qui s’est dit « scandalisé » par la nouvelle. « Des dizaines de civils auraient été brutalement tués le 9 février » dans ce village, a indiqué mardi le porte-parole Martin Nesirky à New York.

A Damas, le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar, a expliqué que les négociations en cours à Genève pour trouver une issue à ce conflit étaient « vouées à l’échec en l’état actuel des choses ».

Selon lui, le gouvernement syrien a décidé de participer à la Conférence de Genève notamment « pour briser un blocus politique et médiatique qui dure depuis trois ans ». Et toujours selon le ministre, l’opposition s’est, elle, rendue à la Conférence pour « gagner en légitimité ».

Interrogé sur une élection présidentielle en Syrie, M. Haidar a indiqué que selon la Constitution elle devait se tenir en juin et que « en cas de situation d’urgence » une disposition constitutionnelle fixait la démarche à suivre.

Le président syrien Bachar al-Assad avait, lui, annoncé en janvier qu’il y avait « de fortes chances » qu’il soit candidat à un nouveau mandat, ce à quoi l’opposition s’oppose catégoriquement.

Les deux délégations se sont bien assises à la même table mardi avec le médiateur mais chacune a maintenu ses priorités, la lutte contre le terrorisme pour le gouvernement, et pour l’opposition avancer vers l’autorité gouvernementale de transition demandée par les grandes puissances dans Genève I en 2012.

M. Brahimi a appelé « tout le monde a faire de ce processus une réalité et à aider la Syrie à sortir de ce cauchemar que son peuple vit depuis presque trois ans », visant, au delà des belligérants, la communauté internationale, et en premier lieu les coparrains de la Conférence, la Russie et les États-Unis.

Des protagonistes intransigeants

« Aujourd’hui a encore été une journée perdue parce que les représentants de la coalition [de l’opposition syrienne] insistent sur le fait qu’il n’y a pas de terrorisme en Syrie et ils ne veulent pas en discuter », a affirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faysal Mokdad.

« Clairement il n’y pas eu de progrès aujourd’hui, même sur l’agenda le régime s’est opposé à M. Brahimi, ne lui permettant pas de proposer un agenda acceptable par les deux parties », a estimé pour sa part le porte-parole de la délégation de l’opposition Louay Safi.

Le porte-parole de la Coalition de l'opposition syrienne Louai Safi arrive pour le second tour des négociations, le 11 février 2014 à Genève (Crédit : AFP Philippe Desmazes)
Le porte-parole de la Coalition de l’opposition syrienne Louai Safi arrive pour le second tour des négociations, le 11 février 2014 à Genève (Crédit : AFP Philippe Desmazes)

Les discussions doivent se poursuivre jusqu’à vendredi, jour d’une réunion trilatérale de M. Brahimi avec les deux coparrains de la Conférence, représentés par le vice-ministre russe Guennadi Gatilov et la Secrétaire d’Etat adjointe américaine Wendy Sherman.

La semaine prochaine M. Brahimi doit aller rendre compte à New York au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité.

Mardi les opérations humanitaires dans la ville de Homs ont été la seule note relativement positive relevée par M. Brahimi, même si elles ont été suspendues pour une journée, pour des questions logistiques selon les autorités locales.

« Homs peut être appelé un succès », a-t-il estimé après l’évacuation de plus de 1.200 civils des quartiers assiégés et du ravitaillement fourni par l’ONU  aux populations bloquées depuis 2012.

M. Brahimi a souligné que beaucoup d’autres zones assiégées attendent toujours une aide humanitaire et a salué le courage du personnel de l’ONU et des volontaires du Croissant rouge syrien « qui ont pris beaucoup de risques » dans cette opération réalisée alors que des tirs ont continué. « La voiture du représentant de l’ONU en Syrie a été totalement détruite alors qu’il se trouvait à l’intérieur », a-t-il relevé.

Pour la première fois mardi, les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont discuté d’un projet de résolution sur la situation humanitaire en Syrie, élaboré par des pays occidentaux et arabes et auquel la Russie reste hostile.

Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, ce texte est « absolument inacceptable » pour Moscou, allié de Damas.

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