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Syrie : l’homme derrière des photos de torture en prison révèle son identité

"Je travaillais à Damas au sein du commandement de la police militaire, et je résidais à al-Tal, en banlieue de la capitale", a déclaré l'adjudant-chef Farid al-Mazhan

Un portrait déchiré du président syrien Bashar al-Assad dans la ville de Qamishli, alors que les Kurdes syriens célèbrent la chute de la capitale Damas aux mains des rebelles anti-gouvernementaux, le 8 décembre 2024. (Crédit : Delil SOULEIMAN / AFP)
Un portrait déchiré du président syrien Bashar al-Assad dans la ville de Qamishli, alors que les Kurdes syriens célèbrent la chute de la capitale Damas aux mains des rebelles anti-gouvernementaux, le 8 décembre 2024. (Crédit : Delil SOULEIMAN / AFP)

L’homme à l’origine de milliers de photos de corps suppliciés dans des centres de détention en Syrie, surnommé « César », a révélé jeudi pour la première fois son identité lors d’un entretien à la chaîne qatarie Al Jazeera, deux mois après la chute du président Bachar al-Assad.

« Je suis l’adjudant-chef Farid al-Mazhan, chef du bureau des preuves judiciaires à la police militaire de Damas, connu sous le nom de César, fils de la Syrie libre, originaire de Deraa, berceau de la révolution syrienne », a déclaré l’homme arborant une barbe grisonnante, costume sombre et chemise blanche.

« Je travaillais à Damas au sein du commandement de la police militaire, et je résidais à al-Tal, en banlieue de la capitale », a-t-il ajouté.

Il a souligné, qu’après le début du soulèvement en Syrie en 2011, sa mission a consisté à « photographier les corps des morts en détention, vieillards, femmes et enfants arrêtés aux postes de contrôle à Damas, ou lors de manifestations appelant à la liberté et à la dignité ».

« Ils étaient arrêtés, torturés, exécutés de manière méthodique et sanglante, avant que leurs corps ne soient transférés vers des morgues militaires pour être photographiés, puis enterrés dans des fosses communes », a-t-il poursuivi.

En 2014, il a fait défection, emportant plus de 50 000 clichés effroyables, après la répression brutale par le pouvoir de Bachar al-Assad des manifestations pro-démocratie.

« C’était un choix existentiel : soit je restais avec ce régime assassin et j’en devenais complice, soit je le quittais, en assumant les conséquences de ma décision, à savoir la traque, les poursuites et les menaces de mort », a-t-il expliqué.

Il a précisé avoir retardé son départ pour collecter « le plus grand nombre possible de photos documentant et incriminant les services du régime syrien pour crimes contre l’humanité ».

Il a ajouté également avoir exfiltré les clichés sur des clés USB dissimulées dans ses chaussettes ou de la nourriture, franchissant des points de contrôle tenus aussi bien par les forces gouvernementales que par des factions de l’opposition, en pleine guerre.

Aujourd’hui installé en France, il a dit avoir fui d’abord vers la Jordanie, puis le Qatar.

Ses clichés sont à l’origine d’une loi américaine dite « César », entrée en vigueur en 2020, qui impose des sanctions économiques contre la Syrie, et à l’origine de procédures judiciaires en Europe contre d’ex-collaborateurs de Bachar al-Assad.

Dans cet entretien de 50 minutes, il a appelé à la levée des sanctions et à un « soutien international et régional pour reconstruire notre pays libre ».

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