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Taxée de « gauchisme », la directrice du ministère de la Diplomatie publique limogée

Distel Atbaryan se dit mécontente des « performances professionnelles » de Gali Sembira, qui se serait attirée les foudres des membres du Likud en raison de ses positions

La ministre de la Diplomatie publique, Galit Distel Atbaryan, à la Knesset, à Jérusalem, le 16 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
La ministre de la Diplomatie publique, Galit Distel Atbaryan, à la Knesset, à Jérusalem, le 16 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La ministre de la Diplomatie publique, Galit Distel Atbaryan, a limogé dimanche sa directrice générale après quatre mois, semble-t-il en raison de ses convictions politiques.

Un communiqué émanant de son cabinet a fait savoir que la ministre avait signifié sa destitution à Gali Sembira pour « manque de compétences professionnelles ».

Les médias israéliens ont rappelé que Distel Atbaryan avait été critiquée par des membres de son parti de droite, le Likud, opposés à la nomination de Sembira en raison de ses opinions « de gauche ».

Selon Ynet, Sembira a pris position contre le projet de refonte radicale du système judiciaire, une refonte qui donne lieu depuis des mois à des manifestations de grande ampleur.

Le communiqué ne précise pas le nom du successeur de Sembira, mais la nouvelle devrait être annoncée dans les prochains jours.

Selon une source anonyme citée par Ynet, Distel Atbaryan aurait estimé que Sembira « n’avait pas fait ce que l’on attendait d’elle » et n’avait pas réussi à installer ce nouveau ministère, créé par l’actuel gouvernement à la fin de l’année dernière.

Il y a deux semaines, Walla avait titré que Sembira souhaitait démissionner, information alors récusée par le ministère. L’article citait des sources gouvernementales anonymes affirmant que Sembira estimait « ne pas pouvoir faire son travail » au sein du ministère.

Capture d’écran d’une vidéo de Gali Sembira, en mars 2023. (YouTube. Utilisé conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

Suite au départ de Sembira, le gouvernement ne compte plus qu’une seule femme à un poste de direction générale pour 31 ministères, Merav Stern, au ministère de la Promotion de la femme, sous les ordres de la ministre May Golan.

C’est la première fois depuis 20 ans qu’il y a aussi peu de femmes à des postes de direction générale.

L’organisation de défense des droits des femmes Bonot Alternativa a fait savoir par voie de communiqué que cet état de fait laissait penser que les femmes n’étaient pas aptes aux postes de direction au sein du gouvernement.

« Un gouvernement dans lequel il n’y a pas de femme aux postes clés est un gouvernement malade, qui fait passer un message très clair au grand public, à savoir que les femmes ne sont pas compétentes pour ce type de postes. Il n’est pas étonnant que ces six derniers mois, le nombre des femmes exclues de la sphère publique ait triplé. Quand le gouvernement se comporte de la sorte, c’est toute la population qui suit son exemple », lit-on dans le communiqué.

Cette décision a été prise quelques heures après l’approbation en Conseil des ministres de la nomination d’un fonctionnaire à la tête du cabinet de la diplomatie ouverte, au sein des services du Premier ministre.

Israël fait de gros efforts en matière de diplomatie publique, également appelée hasbara, de manière à combattre la mauvaise réputation du pays et renforcer son image à l’étranger. Ses détracteurs assurent que la refonte judiciaire de grande ampleur voulue par le gouvernement et son soutien tacite à la violence des résidents d’implantations ont fait d’Israël un paria de la communauté internationale.

L’image du pays a encore été écornée la semaine passée lorsque le ministre d’extrême droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, a déclaré que sa famille avait davantage le droit de se trouver en Cisjordanie que les Palestiniens, suite à des attentats terroristes meurtriers visant des résidents d’implantations israéliens en Cisjordanie.

L’administration Biden et les organisations juives américaines ont dénoncé ces propos, le Département d’État américain allant jusqu’à – fait rarissime – le citer nommément. Dans la même semaine, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est inscrit en faux contre les propos de Ben Gvir, déclarant qu’Israël faisait en sorte de garantir la plus grande liberté de mouvement aux populations israélienne et palestinienne en Cisjordanie.

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