À Tel Aviv, les manifestants accusent Netanyahu d’abandonner les otages
La veillée silencieuse hebdomadaire pour les enfants tués à Gaza prend de l'ampleur pour sa 4ᵉ semaine consécutive

Les manifestants anti-gouvernement et réclamant un accord pour la libération des otages devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, se sont dispersés samedi soir, après des discours enflammés d’un ancien otage et des parents de jeunes hommes toujours retenus captifs dans la bande de Gaza.
Au cours de la manifestation, des fumigènes ont été allumés et des slogans « Pourquoi sont-ils toujours à Gaza ? » ont été scandés, accompagnés de battements de tambours.
Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, et Yehuda Cohen, père du soldat captif Nimrod Cohen, ont réitéré leurs accusations formulées plus tôt dans la soirée, selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu abandonne les otages.
Faisant référence à la déclaration de Netanyahu cette semaine selon laquelle le groupe terroriste palestinien du Hamas aurait utilisé du matériel bon marché, notamment « des tongs et des kalachnikovs », lors du pogrom du 7 octobre 2023, Cohen a déclaré, incrédule, que le Premier ministre pensait que « le char de Nimrod avait été pris d’assaut avec des tongs ».
Zangauker a déclaré qu’au lieu de parvenir à un accord de cessez-le-feu et de libération des otages, le gouvernement « continuera d’envoyer nos troupes au front, afin de créer des implantations sur le dos de nos otages. Ils continueront de saboter le pays et de se dérober à leurs responsabilités ».
« Afin de parvenir à un accord qui permettra la libération de tous les otages, nous devons renverser ce gouvernement », a-t-elle ajouté.
La compagne de Matan, Ilana Gritzewsky, qui a été relâchée par le Hamas lors de la trêve d’une semaine en novembre 2023, s’est également exprimée pour demander la fin de la guerre et le retour des 58 otages toujours retenus à Gaza. Elle a expliqué à la foule qu’elle avait perdu onze kilos pendant sa captivité et qu’elle avait été traitée « comme un objet que l’on peut déplacer d’un endroit à l’autre ».
La manifestation de la rue Begin, qui semblait avoir rassemblé plus de 1 000 personnes à son apogée ce samedi, a été renforcée par des participants à la manifestation anti-gouvernement qui s’était tenue auparavant sur la Place Habima.

Dans la rue Kaplan, entre les deux manifestations, des militants de gauche se tenaient en silence, brandissant des bougies et des photos d’enfants tués par Israël à Gaza depuis la reprise des combats le 18 mars.
La plupart des photos portaient le nom de l’enfant tué, ainsi que la date et le lieu de sa mort. En revanche, l’entrée de la rue Begin depuis la rue Kaplan était ornée d’une grande affiche de protestation sur laquelle figuraient les noms des Israéliens tués lors de l’assaut sanglant du Hamas le 7 octobre.
La manifestation silencieuse contre la guerre, qui se tenait devant la porte sud des quartiers généraux de Tsahal, était nettement plus importante cette semaine que les semaines précédentes, avec environ 400 participants rassemblés sur le trottoir et le terre-plein central, alors que précédemment, ils se tenaient uniquement sur le trottoir.
La manifestation rue Kaplan cette semaine faisait suite à la controverse déclenchée par le chef du parti Les Démocrates et ancien chef adjoint de l’armée, Yaïr Golan, qui a déclaré que le gouvernement israélien tuait des bébés à Gaza « tel un hobby ».