Terrorisme palestinien: Des milliers de personnes aux funérailles d’Eliyahu David Kaye
Le jeune homme de 26 ans, un Israélien d'origine sud-africaine, a été assassiné dans la Vieille Ville de Jérusalem dimanche par un terroriste palestinien
Des milliers de personnes ont afflué lundi vers le cimetière Har Hamenuhot de Jérusalem pour accompagner Eli Kay, un jeune homme immigré d’Afrique du Sud tué dimanche dans la Vieille Ville de Jérusalem, vers sa dernière demeure.
Eliyahu David Kaye, 26 ans a été tué « alors qu’il se rendait sur son lieu de travail », selon l’organisme qui gère le mur Occidental, lieu de prière le plus sacré des juifs.
Il était arrivé en Israël en 2016 et s’était engagé dans l’armée israélienne « par amour pour son pays », selon sa famille.
Le frère d’Eli Kay, Kasriel Kay, a déclaré qu’il ne prononcera pas d’éloge funèbre pour son frère, conformément à sa tradition hassidique Habad. Au lieu de cela, il a exhorté la foule des personnes en deuil à changer leur vie pour changer au mieux leur vie en sa mémoire.
« Il n’y a aucune raison d’être triste pour lui… Il sera en paix », a déclaré Kasriel Kay. « Eli n’aurait [choisi] aucune autre façon [de mourir], que ce soit ici ou au milieu de la guerre », ajoute-t-il. « Mon arrière-grand-père Eliyahu l’attend [au ciel], le roi David l’attend, et ils prendront soin de lui », dit-il en invoquant les homonymes de son frère. « Eli aurait voulu que chaque personne donne… au mieux de ses capacités, de la manière qui lui convient » tout ce qu’elle peut pour Israël, a-t-il dit.
Un ami de Kay, avec qui il a passé son service militaire, a prononcé une oraison funèbre et l’a décrit comme un « amoureux de l’humanité ».

Parmi les personnalités présentes au funérailles se trouvaient le ministre des Affaires de la Diaspora Nachman Shai, le ministre de la Culture Chili Tropper et le grand-rabbin ashkénaze David Lau.
Nachman Shai, qui a pris la parole, a déclaré que le gouvernement fera tout pour traduire ses assassins en justice et lutter sans relâche contre le terrorisme.
« L’histoire d’Eli est l’histoire d’Israël par excellence », dit Shai au sujet de l’immigrant sud-africain et ancien parachutiste, l’appelant « le meilleur des meilleurs ».
« Israël vous remercie aujourd’hui », dit Shai, ajoutant qu’ « Israël promet de combattre le terrorisme chaque jour, chaque heure. » « Nous promettons de grandir… de nous épanouir, afin que cet endroit soit toujours un foyer pour le peuple d’Israël. »
« Attaque préméditée »
Trois autres personnes ont été blessées dimanche lors d’une attaque à l’arme à feu menée par un Palestinien membre du Hamas dans la Vieille Ville de Jérusalem, ont indiqué les autorités israéliennes.
« Vers 09H00 locales (07H00 GMT), un terroriste armé a ouvert le feu dans la Vieille ville de Jérusalem. Deux civils ont été grièvement blessés et deux policiers légèrement blessés », a indiqué la police.
Juste après cette attaque dans la Vieille Ville de Jérusalem, de nombreux policiers ont été déployés. Le corps de l’attaquant est longtemps resté au sol avant que les forces de l’ordre ne confirment son décès.
Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Omer Bar-Lev, a indiqué que l’assaillant était un Palestinien habitant de Shuafat, à Jérusalem-Est. Il était âgé de 42 ans selon la police.
« C’était un membre du Hamas, de la branche politique, pas de la branche armée. Selon les images que nous avons, il semble qu’il portait une grande galabeya (robe traditionnelle) ou qu’il s’était déguisé en juif orthodoxe », afin de dissimuler son arme, a dit M. Bar-Lev sur la chaîne israélienne Kan. « Son épouse a quitté (le pays) il y a trois jours et son fils est aussi à l’étranger (….). Il semble que cette attaque soit préméditée ».
Dans un communiqué, la direction du groupe terroriste palestinien du Hamas a confirmé que l’assaillant, présenté comme Fadi Abou Chkhaydem, était bien un membre du groupe terroriste. L’attaque intervient six mois, jour pour jour, après la fin de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

« Notre martyr à Jérusalem a passé sa vie a prêcher le jihad (…) cette opération héroïque est un avertissement à notre ennemi et son gouvernement afin qu’il cesse d’occuper nos terres », a salué le Hamas.
Dans la soirée, une marche de soutien au Hamas rassemblant des centaines de personnes s’est tenue dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem-Est, d’où est originaire le terroriste.
Dans un sermon prononcé récemment dans une mosquée de Jérusalem, et dont l’AFP a visionné un enregistrement, le terroriste, employé de la ville de Jérusalem pour enseigner l’islam, accuse les Israéliens « d’être les pères de l’oppression, financés par Satan et les Emirats arabes unis », pays qui a normalisé l’année dernière ses relations avec Israël.
Vigilance
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a demandé de « renforcer » le dispositif sécuritaire à Jérusalem et appelé à la « vigilance » à l’approche des fêtes juives de Hanouka, célébrées à partir du 28 novembre.
Le président Yitzhak Herzog, qui s’est envolé dimanche pour Londres, a lui affirmé que « la communauté internationale devrait reconnaître le Hamas comme une organisation terroriste ».
Les Etats-Unis ont « fermement » condamné l’attaque, a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Département d’Etat, Ned Price.
La police israélienne a par ailleurs annoncé avoir arrêté un Palestinien, habitant de la région de Jénine (nord de la Cisjordanie), soupçonné d’avoir poignardé un homme de 67 ans à Jaffa dimanche.
Mercredi, un Palestinien de 16 ans avait mené une attaque au couteau à Jérusalem-Est contre les forces israéliennes faisant deux blessés avant d’être abattu par la police.
Des heurts avaient ensuite éclaté entre résidents palestiniens et forces de l’ordre israéliennes dans le quartier d’Issawiya, à Jérusalem-Est, d’où était originaire le jeune assaillant, selon un photographe de l’AFP. Ces tensions se sont poursuivies au cours des derniers jours, selon la police et des témoins.
Jérusalem, la Cisjordanie et Israël ont été le théâtre à partir d’octobre 2015 et pendant des mois d’attaques anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes terroristes palestiniens isolés. Ces violences ont depuis diminué d’intensité, mais persistent de manière sporadique.