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Trafic d’organes: début des audiences d’extradition d’un Israélien le 21 février

L'agent de voyages de 70 ans, soupçonné d'être à la tête d'un réseau international de trafic d'organes restera en détention provisoire jusqu'à cette date

Moshe Harel. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Moshe Harel. (Crédit : capture d'écran YouTube)

Les audiences pour l’extradition vers la Russie d’un Israélien accusé d’être le cerveau d’un réseau international de trafic d’organes débuteront le 21 février à Chypre, où il a été arrêté, a décidé lundi le tribunal de Larnaca (sud).

Moshé Harel, interpellé fin décembre à l’aéroport de Larnaca, restera en détention provisoire jusqu’à cette date, ont décidé les juges.

Cet agent de voyages de 70 ans, soupçonné d’avoir été à la tête d’un réseau international de trafic d’organes qui opérait au Kosovo, en Russie et dans d’autres pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale entre 2006 et 2010, fait l’objet de mandats d’arrêts internationaux émis par Moscou et Pristina.

Chypre, qui ne reconnaît pas le Kosovo, a décidé d’agir sur la base de la requête d’extradition russe émise en 2017 pour des faits commis en 2006.

Selon la procureure, Marina Spiliotopolou, les documents russes ont été reçus et le ministère de la Justice chypriote a donné son aval pour que les audiences débutent le 21 février. Des témoins seront convoqués à la barre.

Moshé Harel est notamment accusé d’avoir organisé plus de 30 prélèvements de reins et transplantations faits illégalement dans la clinique Medicus, près de Pristina, fermée en 2008 lorsque le scandale a éclaté, selon le parquet au Kosovo.

Il est recherché par ce pays depuis 2010, selon la même source.

En 2013, un tribunal européen au Kosovo avait condamné cinq médecins kosovars à des peines allant jusqu’à huit ans de prison pour trafic d’organes.

La Cour suprême du Kosovo a annulé en 2016 ce verdict et ordonné un nouveau procès qui est en cours.

Les donneurs, recrutés en Europe ou en Asie centrale, se voyaient promettre chacun quelque 15 000 euros tandis que les receveurs d’organes, Israéliens pour beaucoup, étaient prêts à débourser chacun jusqu’à 100.000 euros pour une telle intervention chirurgicale.

L’acte d’accusation désigne Moshé Harel comme étant le cerveau du réseau, alors qu’un médecin turc, Yusuf Ercin Sonmez, toujours en fuite, était soupçonné d’avoir effectué les greffes d’organes.

Dans un rapport publié en 2011 sur un présumé trafic d’organes organisé pendant la guerre au Kosovo (1998-99) par la guérilla indépendantiste kosovare, le rapporteur du Conseil de l’Europe, Dick Marty, avait évoqué un lien entre ce trafic lors du conflit et le « cas contemporain » de la clinique Medicus.

Un tribunal spécial composé de juges et de procureurs internationaux, mis en place à la Haye à la suite du « rapport Marty », devrait annoncer prochainement ses premières inculpations.

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