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Trump arrêterait de financer les agences internationales dont l’AP et l’OLP sont pleinement membres

Des décrets présidentiels interrompraient aussi les paiements aux organisations liées à des états terroristes, selon le New York Times

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Le président américain Donald Trump signant son premier décret exécutif dans le Bureau ovale, le 23 janvier 2017. (Crédit : Ron Sachs/Pool/Getty Images)
Le président américain Donald Trump signant son premier décret exécutif dans le Bureau ovale, le 23 janvier 2017. (Crédit : Ron Sachs/Pool/Getty Images)

WASHINGTON – Le président américain Donald Trump préparerait deux décrets présidentiels qui suspendraient le financement américain alloué aux Nations unies et aux autres institutions qui accordent une adhésion totale à l’Autorité palestinienne (AP) ou/et à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), a annoncé mercredi le New York Times.

Les décrets réduiraient le rôle des Etats-Unis au sein des institutions internationales, notamment aux Nations unies, et lanceraient un processus d’examen qui chercherait à potentiellement se retirer de nombreux traités multilatéraux, selon l’article.

Trump a passé ses premiers jours de pouvoir à signer une série de décrets exécutifs, notamment sur l’avortement, l’immigration et le contrôle des frontières.

Selon le New York Times, une première version d’un décret, intitulé « Examiner et réduire le financement américain des organisations internationales », réduirait drastiquement ou mettrait fin au financement des agences des Nations unies et d’autres institutions qui remplissent un ou plusieurs critères.

Ces décrets s’appliqueraient aux agences qui « accordent l’adhésion totale à l’Autorité palestinienne ou à l’Organisation de Libération de la Palestine », soutiennent des programmes d’avortement, ou mènent des activités qui contournent les sanctions internationales contre l’Iran ou la Corée du Nord.

La loi fédérale exige cependant déjà que les Etats-Unis cessent leur financement aux agences des Nations unies qui « accorde à l’OLP le même statut qu’aux états membres. »

Cette loi, promulguée en 1990, est celle qui a obligé l’ancien président Barack Obama à arrêter de financer l’UNESCO en 2011, quand la branche culturelle des Nations unies a accepté la candidature palestinienne.

Le drapeau palestinien a été hissé au Rose Garden des Nations unies, le 30 septembre 2015. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)
Le drapeau palestinien a été hissé au Rose Garden des Nations unies, le 30 septembre 2015. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)

Une autre loi de 1994 interdit « les contributions volontaires ou budgétées à toute organisation affiliée aux Nations unies qui accorde une adhésion totale en tant qu’état à toute organisation ou groupe qui ne possède pas tous les attributs reconnus internationalement d’un état indépendant. »

Un porte-parole du département d’Etat avait déclaré, après la reconnaissance de l’UNESCO, que d’ « anciennes restrictions législatives » obligeaient l’administration à cesser sa contribution à l’agence.

Après l’adoption le mois dernier par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une résolution qui affirme que les implantations israéliennes en Cisjordanie sont illégales, à laquelle l’administration Obama avait choisi de ne pas apposer son veto, Trump avait promis que « les choses seront différentes » une fois qu’il serait au pouvoir.

En 2012, l’Assemblée générale des Nations unies avait voté à une écrasante majorité pour accorder à « la Palestine » le statut d’état non membre observateur.

Le nouveau décret de Trump exigerait également l’élimination de tous les paiements des contribuables américains à une organisation qui « est contrôlée ou substantiellement influencée par un état qui sponsorise le terrorisme », ou est considérée comme persécutant les minorités, ou toute autre forme de violation des droits de l’Homme, a annoncé le Times.

Ces critères mis à part, le décret de Trump demande aussi la ratification d’une « baisse générale d’au moins 40 % » des aides que les Etats-Unis allouent aux institutions internationales.

La Cour pénale internationale à la Haye (Crédit : Vincent van Zeijst/CC BY SA 3.0/Wikimedia commons)
La Cour pénale internationale à la Haye (Crédit : Vincent van Zeijst/CC BY SA 3.0/Wikimedia commons)

La première version du décret demande la mise en place d’une commission qui devra déterminer si les Etats-Unis devraient cesser de financer une agence ou une institution en particulier, avec une attention spécifique accordée aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, à la Cour pénale internationale, aux fonds de développement des paix qui s’opposent à « d’importantes politiques des Etats-Unis », et au Fonds des Nations unies pour la population, qui gère les programmes de santé de la reproduction, dont font partie les avortements.

Au moins une des opérations de maintien de la paix des Nations unies, « l’opération au sud du Liban, sert directement les intérêts israéliens en protégeant la frontière nord du pays », a annoncé le New York Times, « même si la première version du décret affirme que les réductions budgétaires servent les intérêts israéliens. »

Cette dernière mesure de la Maison Blanche coïncide avec les efforts des républicains au Sénat pour cesser le financement des Nations unies après l’adoption de la résolution 2334 le mois dernier, qui critique les implantations israéliennes.

Bien que cette mesure, présentée par le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsey Graham et le sénateur républicain du Texas Ted Cruz, vise à punir l’institution mondiale pour ses critiques d’Israël, elle permet aussi d’inciter les Nations unies à faire marche arrière.

La motion suspendrait l’aide américaine aux Nations unies jusqu’à ce que le président puisse certifier au Congrès que la résolution 2334 a été abrogée.

Le Conseil de sécurité vote la résolution 2334, adoptée avec 14 voix pour, zéro contre et une abstention, celle des Etats-Unis, le 23 décembre 2016. (Crédit : Manuel Elias/Nations unies)
Le Conseil de sécurité vote la résolution 2334, adoptée avec 14 voix pour, zéro contre et une abstention, celle des Etats-Unis, le 23 décembre 2016. (Crédit : Manuel Elias/Nations unies)

Le gouvernement américain accord aux Nations unies environ huit milliards de dollars par an, en contributions obligatoires et volontaires. Au moins trois milliards sont alloués aux budgets de fonctionnement et de maintien de la paix.

Ce financement représente 22 % des ressources financières des Nations unies, soit une part plus importante que celle de n’importe quel autre pays contributeur.

Depuis qu’Obama a permis l’adoption de la résolution 2334 le mois dernier, Trump a indiqué qu’il modifierait spectaculairement la relation israélo-américaine, mais également celle des Etats-Unis avec les Nations unies.

Après le vote de la résolution, il avait dit au peuple israélien, sur Twitter, que « en ce qui concerne l’ONU, les choses seront différentes après le 20 janvier. »

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