Tsahal cible des terroristes au sud-Liban au moyen d’une frappe par drone
Amos Hochstein a assuré aux responsables de Beyrouth qu'Israël achèvera son retrait le 26 janvier ; l'armée libanaise dit avoir fini de se déployer dans la zone que Tsahal a quittée

L’armée israélienne a déclaré samedi en fin de journée avoir mené une attaque par drone contre trois suspects du côté libanais du mont Dov, à proximité de la frontière, deux semaines avant le retrait des troupes de Tsahal du Liban en vertu de l’accord de cessez-le-feu conclu avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Les trois suspects ont vraisemblablement été tués lors de l’attaque. On ignore s’ils étaient armés et quelles étaient leurs intentions.
Quelques heures plus tôt, un autre drone a frappé dans le sud du Liban « pour éliminer une menace » après que plusieurs terroristes du Hezbollah eurent été aperçus quittant un bâtiment connu pour être utilisé par le groupe terroriste, a indiqué l’armée. Selon les médias libanais, l’attaque a eu lieu dans le village de Kounine, dans le sud du pays. Le ministère libanais de la Santé a fait état de deux blessés.
En vertu de l’accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui a mis fin à quatorze mois de guerre avec le Hezbollah, le groupe terroriste soutenu par l’Iran doit se retirer au nord du Fleuve Litani – à quelque 30 kilomètres de la frontière avec Israël. De son côté, Israël doit se retirer du sud du Liban d’ici le 26 janvier, pour être remplacé par les forces armées libanaises (LAF) et la force internationale de maintien de la paix, la FINUL.
Washington aurait assuré à Beyrouth qu’Israël achèverait le retrait en temps voulu. Par ailleurs, les LAF ont déclaré samedi avoir achevé leur déploiement dans le secteur ouest du sud-Liban à la suite du retrait israélien de cette région.
Des responsables israéliens ont indiqué que Tsahal pourrait rester au sud du Liban au-delà de la date limite de retrait si l’armée libanaise ne remplaçait pas assez rapidement la présence israélienne sur place. Tsahal a également accusé les LAF de ne pas avoir accédé à une demande d’action contre les lanceurs de missiles du Hezbollah situés au sud-Liban, en violation de l’accord.

Toutefois, le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a déclaré vendredi que l’État commencerait à désarmer le sud du Liban. La veille, le nouveau président libanais, Joseph Aoun, a promis dans son discours d’investiture que l’État détiendrait le monopole du pouvoir, une menace à peine voilée contre l’important arsenal du Hezbollah.
Par ailleurs, le journal Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a rapporté samedi que l’envoyé américain Amos Hochstein, qui s’est rendu au Liban la semaine dernière, a indiqué à ses interlocuteurs qu’il avait obtenu d’Israël un calendrier détaillé pour le retrait de ses soldats du sud du Liban.
Selon cet article, Tsahal quittera la région le 26 janvier, date de la fin de la période initiale de 60 jours de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.
Hochstein, qui a négocié l’accord, aurait demandé que, alors que Beyrouth se prépare à remplacer la présence de Tsahal, l’armée libanaise renforce ses unités et veille à ce que le Hezbollah remette toutes ses armes présentes au sud du Litani.

Selon Al-Akhbar, Hochstein a été informé par ses homologues libanais de l’existence d’un accord à cet effet entre les LAF et le groupe terroriste.
Dans un message publié sur le réseau social X samedi, les LAF ont indiqué qu’elles se déploient dans les villes et villages frontaliers de Naqoura, Aalma ech Chaab, Deraa, Aitaroun, Bint-Jbeil, Tayr Harfa, Majdal Zoun, Salhani et Qouzah.
L’armée libanaise a également averti la population locale de ne pas s’approcher de la zone tant que les unités du Corps du Génie Militaire n’auront pas ratissé les villes et ne les auront pas débarrassées des munitions non explosées et d’autres débris.
Les LAF ont déclaré œuvrer au renforcement de leurs positions dans la région, en coordination avec la FINUL et un comité de cinq membres chargé de superviser le cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah. Le comité est composé de représentants d’Israël, du Liban, de la France, des États-Unis et de la FINUL.
تستكمل وحدات الجيش الانتشار في رأس الناقورة – صور وبلدات في القطاع الغربي علما الشعب، الضهيرة، عيترون، بنت جبيل، طيرحرفا، مجدل زون، الصالحني والقوزح بعد انسحاب العدو الإسرائيلي، وتعمل على تعزيز التمركز وتأمين النقاط المهمة، بالتنسيق مع قوة الأمم المتحدة المؤقتة في لبنان –… pic.twitter.com/61q04Sw5zS
— الجيش اللبناني (@LebarmyOfficial) January 11, 2025
Israël a signé le cessez-le-feu avec le Hezbollah deux mois après avoir intensifié ses opérations contre le groupe terroriste, en décimant pratiquement ses dirigeants, dans le but d’endiguer ses tirs de roquettes incessants, qui ont forcé l’évacuation de quelque 60 000 habitants du nord du pays.
Sans avoir été provoqué, le Hezbollah a commencé à attaquer Israël presque quotidiennement dès le 8 octobre 2023, au lendemain de la prise d’assaut du sud d’Israël par un autre groupe terroriste soutenu par l’Iran, le Hamas, qui a tué plus de 1 200 personnes et pris 251 otages, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.