Tsahal frappe le Hezbollah, qui a abattu un drone militaire, au cœur du Liban
2 terroristes tués dans des frappes près de Baalbek, l'action la plus éloignée de la frontière depuis des années ; l’armée a intercepté un missile tiré sur un drone, mais un second l'a abattu
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

L’armée israélienne a déclaré lundi avoir frappé des cibles du Hezbollah « en profondeur » au Liban après que le groupe terroriste chiite libanais a abattu un drone militaire quelques heures plus tôt, dans un contexte d’escarmouches frontalières quasi quotidiennes et de craintes d’un conflit plus large.
Les médias libanais ont fait état de frappes près de la ville de Baalbek, dans le nord-est du Liban, dans ce qui semblent manifestement être les frappes israéliennes les plus profondes confirmées publiquement au Liban depuis des années. Deux terroristes ont été tués dans l’une de ces frappes.
Lundi matin, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a déclaré dans un communiqué avoir abattu un drone de l’armée de l’air israélienne, un Elbit Hermes 450, au-dessus de la région de Nabatieh, dans le sud du Liban, à l’aide d’un missile sol-air (SAM).
Des images diffusées en ligne montraient le drone en feu et hors de contrôle.
Tsahal a confirmé peu après qu’un de ses drones avait été abattu au-dessus du sud du Liban.
L’armée a déclaré dans un communiqué que le système de défense anti-missile à moyenne portée israélien Fronde de David avait réussi à intercepter un SAM tiré par le Hezbollah sur un drone de Tsahal, mais que, peu de temps après, un second missile avait frappé le drone.
« En conséquence, l’appareil est tombé en territoire libanais », a indiqué l’armée.
إسقاط مسيرة إسرائيلية شمال الليطاني بحسب الأنباء الأولية pic.twitter.com/IsVHhl6iZu
— bintjbeil.org (@bintjbeilnews) February 26, 2024
Le Hermes 450, connu dans l’armée sous le nom de Zik, est utilisé par l’armée de l’air israélienne comme drone de surveillance et d’attaque.
Le lancement du missile intercepteur de Tsahal a déclenché des sirènes dans une zone industrielle près de la ville d’Afula, dans le nord du pays, en raison des craintes de chutes d’éclats d’obus malgré la longue distance qui séparait l’appareil de la frontière libanaise.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré un éclat d’obus tombant dans la ville voisine de Kfar Tavor, bien qu’aucun média n’ait fait état de dégâts ou de blessés dans la région.
Le Hezbollah a tenté ces dernières années, notamment à plusieurs reprises au cours de la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste du Hamas à Gaza, de prendre pour cible des avions israéliens survolant le Liban, sans beaucoup de succès. Tsahal a également frappé des sites appartenant à l’unité de défense aérienne du groupe terroriste au cours des combats en cours, dans le but de priver le Hezbollah de ses capacités anti-aériennes.

Suite à l’incident, Tsahal a déclaré avoir lancé des frappes contre des cibles du Hezbollah « en profondeur » au Liban, et dans une mise à jour ultérieure, a déclaré avoir ciblé plusieurs sites appartenant à l’unité de défense aérienne du groupe terroriste dans la vallée de la Beqaa.
Les médias libanais ont indiqué que les frappes avaient été menées près de la ville de Baalbek.
شاهد – لأول مرة منذ بدء الحرب.. غارة إسرائيلية تستهدف بعلبك https://t.co/1KNlcdqYlj pic.twitter.com/IeWqmC74pJ
— Al Jadeed News (@ALJADEEDNEWS) February 26, 2024
Baalbek, une région identifiée par le passé comme un bastion du Hezbollah, se trouve à une centaine de kilomètres de la frontière israélienne.
Au moins deux terroristes du Hezbollah ont été tués dans les frappes israéliennes près de Baalbek, selon Reuters qui cite une source de sécurité libanaise et une seconde source au fait des détails.
⚠️ اللحظات الأولى للغارة التي استهدفت محيط مدينة #بعلبك #لبنان pic.twitter.com/qkGQ6WqR4y
— LEBANON NEWS (@Lebnews_) February 26, 2024
L’armée de l’air israélienne a également abattu l’avion dans la région de Nabatieh, a appris le Times of Israel.
Tsahal a pris pour cible les restes du drone pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains du Hezbollah, qui pourrait en tirer des renseignements ou procéder à une rétro-ingénierie de l’appareil.
À la suite des frappes israéliennes, le Hezbollah a lancé plusieurs attaques à la roquette et au missile sur le nord d’Israël.
Dans la communauté de Shtula, au nord du pays, un Israélien a été légèrement blessé après qu’une roquette a touché un poulailler, selon les secouristes.
A rocket fired from Lebanon struck a chicken coop in the border community of Shtula, wounding one person.
They are reportedly listed in good condition, with shrapnel injuries. pic.twitter.com/f5AJzD2ujt
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) February 26, 2024
Le Hezbollah a également tiré des dizaines de roquettes sur le plateau du Golan, affirmant avoir pris pour cible une base de Tsahal dans la région. Aucun blessé n’a été signalé.
Footage circulating on social media shows rockets launched from Lebanon impacting close to a bus in the Golan Heights.
Hezbollah said it fired some 60 Katyusha rockets at an army base in the area.
There are no reports of injuries in the barrage. pic.twitter.com/bpXtFNOXK4
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) February 26, 2024
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah a attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe terroriste affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les escarmouches à la frontière ont causé la mort de six civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a été beaucoup plus durement touché : 215 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie.
Au Liban, 32 autres membres de groupes terroristes distincts, un soldat libanais et plus de 30 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Israël a prévenu qu’il ne tolérerait plus la présence du Hezbollah le long de la frontière libanaise, où il pourrait tenter de perpétrer une attaque similaire au massacre commis par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre.
Si la diplomatie internationale ne parvient pas à forcer le Hezbollah à s’éloigner de la frontière, une opération israélienne serait nécessaire, a déclaré le pays.