Turquie : arrestation de défenseurs de la liberté de la presse
Les Etats-Unis dénoncent la condamnation du représentant de Reporters sans Frontières en Turquie

Les Etats-Unis ont exprimé leur préoccupation jeudi concernant les libertés fondamentales en Turquie après l’arrestation du représentant de Reporters sans Frontières (RSF) dans ce pays, Erol Önderoglu, et de deux autres intellectuels turcs de renom, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci.
Ces trois militants ont été inculpés lundi pour « propagande terroriste » après avoir participé à une campagne de solidarité avec la presse pro-kurde en mai dernier.
Un procureur d’Istanbul a réclamé de deux à 14 ans et demi d’emprisonnement pour chacun de ces trois militants qui avaient pris symboliquement à tour de rôle la direction éditoriale du journal Özgür Gündem, dans le collimateur de la justice et des autorités turques l’ayant obligé plusieurs fois à fermer.
« Nous appelons les autorités à s’assurer que leurs actions soutiennent les valeurs démocratiques universelles inscrites dans la Constitution turque, comme la liberté de la presse », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, John Kirby.
« Dans une société démocratique, nous pensons que les opinions critiques doivent être encouragées et non muselées. Nous pensons que les démocraties deviennent plus fortes, et non plus faibles, en autorisant différentes voix à s’exprimer au sein de la société », a-t-il poursuivi.
« L’emprisonnement de Erol et celui des deux autres défenseurs de la liberté de la presse marquent une nouvelle étape dans le fait de criminaliser la défense des droits de l’homme en Turquie », a pour sa part estimé Delphine Halgand, directrice de Reporters sans frontières (RSF) aux Etats-Unis.
« Nous continuerons inlassablement à nous battre pour ces droits », a ajouté la représentante de l’organisation qui a classé la Turquie à la 151e place, sur 180 pays, dans son Classement 2016 de la liberté de la presse.