Un ado condamné à perpétuité pour le “meurtre de sang-froid” de Dafna Meir
La cour militaire a recommandé que le Palestinien, qui a tué la mère de six enfants en Cisjordanie, ne soit jamais libéré
Morad Bader Abdullah Adais, Palestinien de 16 ans, a été condamné mercredi à la prison à perpétuité et à une amende de 1,75 million de shekels (environ 417 000 euros) par un tribunal militaire israélien pour le meurtre de Dafna Meir, une mère israélienne de six enfants, en janvier dans sa maison de Cisjordanie.
Meir avait été assassinée par Adais pendant qu’elle peignait à l’extérieur de sa maison de l’implantation d’Otniel, dans la région de Hébron, le 17 janvier. Trois de ses enfants étaient à la maison à ce moment.
Un communiqué de l’armée israélienne déclarait que la cour avait jugé qu’Adais ne devrait jamais être libéré, ce qui serait une peine appropriée à un tel meurtre mené « avec une cruauté anormale et de sang-froid ».
La cour a recommandé que toutes les commissions qui pourraient étudier son cas dans le futur ne lui accordent jamais de libération anticipée.

Adais a été arrêté le 19 janvier dans le village de Beit Amra, en Cisjordanie, deux jours après le meurtre. Il avait avoué l’assassinat.
Il avait été inculpé en février pour l’assassinat de la mère de six enfants dans l’entrée de sa maison, située au sud de Hébron.
Il a été jugé coupable en mai de meurtre et possession illégale d’un couteau.
Avant de mener son attaque mortelle, Adais avait regardé « des programmes de télévision palestiniens qui décrivaient Israël ‘tuer de jeunes Palestiniens’ », avait déclaré un communiqué de l’agence de sécurité du Shin Bet après son arrestation.
« Le jour du meurtre, sous l’influence de programmes auxquels il avait été exposé à la télévision palestinienne, le mineur a décidé de mener une attaque au couteau dans le but d’assassiner un juif », avait déclaré l’agence.

Pendant son interrogatoire, Adais avait décrit sa lutte avec Meir, pendant que ses enfants regardaient, horrifiés.
« Elle a commencé à crier, les enfants m’ont vu et ont commencé à crier aussi, puis je l’ai poignardée dans le haut du corps encore trois ou quatre fois. Elle a essayé de me repousser et de me prendre le couteau. Les deux enfants qui étaient là criaient toujours, mais elle a continué à résister, donc je l’ai poussée, et je l’ai maitrisée », avait-il raconté, selon une transcription partielle de son interrogatoire publiée par le Shin Bet.
Quand un enquêteur lui a demandé ce qu’il ferait s’il était libéré, Adais avait répondu qu’il se rendrait « à la mosquée Al-Aqsa, même si je suis tué, et sur le chemin, je tuerai autant de juifs sionistes que possible. »
En juin, les forces de sécurité israéliennes avaient démoli la maison familiale d’Adais dans le village de Yatta, près de Hébron, en punition pour le meurtre.

Des membres de la famille ont placé un drapeau palestinien sur les ruines, et la mère d’Adais avait déclaré que la destruction de leur maison « ne fait que renforcer notre détermination et notre fierté. »
Meir, qui a été adoptée quand elle était adolescente, travaillait comme infirmière en neurochirurgie au centre médical de Soroka, à Beer Sheva. Elle était également conseillère prénuptiale pour les futures mariées.
L’attaque avait eu lieu au plus fort d’une vague d’attaques terroristes palestiniennes de plusieurs mois, qui a coûté la vie à 36 Israéliens. Plus de 200 Palestiniens sont morts pendant la même période, la plupart pendant qu’ils menaient ou tentaient de mener des attaques, selon les autorités israéliennes.
L’AFP a contribué à cet article.