Israël en guerre - Jour 398

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Un an après le 7 octobre, des dirigeants redisent leur « horreur », d’autres accusent Israël

De Washington à Tokyo, de nombreuses déclarations ont marqué l'anniversaire de cette journée de massacres, la plus meurtrière dans l'histoire d'Israël

Des membres de la communauté juive australienne tiennent des bougies au-dessus de leur tête alors qu'ils écoutent des discours lors d'une commémoration à Sydney le 7 octobre 2024, pour marquer l'anniversaire de l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël. (Crédit : DAVID GRAY / AFP)
Des membres de la communauté juive australienne tiennent des bougies au-dessus de leur tête alors qu'ils écoutent des discours lors d'une commémoration à Sydney le 7 octobre 2024, pour marquer l'anniversaire de l'attaque du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël. (Crédit : DAVID GRAY / AFP)

Un an après, des dirigeants, notamment en Europe, ont redit lundi leur « horreur » au souvenir des attaques « atroces » commises par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et leur attachement à la paix.

D’Amsterdam à Tokyo, en passant par Washington ou Ankara, de nombreuses déclarations ainsi que des rassemblements avec la communauté juive mais aussi des manifestations pro-palestiniennes, ont marqué l’anniversaire de cette journée de massacres, la plus meurtrière dans l’histoire de l’État hébreu.

Le 7 octobre 2023, jour de Simhat Torah, quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris par surprise le pays et pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle. Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont considérées comme mortes par les autorités israéliennes.

Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages. Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 42 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Un autre front s’est aussi ouvert au Liban mi-septembre, visant le groupe terroriste du Hezbollah, pro-Iran.

Le président américain Joe Biden, dont le pays fournit des armes à Israël, s’est dit « totalement engagé » pour la « sécurité d’Israël » dans un communiqué publié lundi, ajoutant que le 7 octobre est aussi « une journée noire pour les Palestiniens à cause du conflit que le Hamas a déclenché ce jour-là ». « Beaucoup trop de civils ont beaucoup trop souffert pendant cette année de conflit », a encore écrit le président américain.

« Je n’oublierai jamais l’horreur du 7 octobre 2023 », a écrit la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris dans un autre communiqué. « J’ai le cœur brisé par l’ampleur de la mort et de la destruction à Gaza au cours de la dernière année », assure-t-elle aussi, en ajoutant : « Je me battrai toujours pour que les Palestiniens puissent concrétiser leur droit à la dignité, à la liberté, à la sécurité et à l’auto-détermination. »

« Spirale de la violence »

Dans un message aux catholiques du Moyen-Orient, le pape François a lui fustigé « l’incapacité honteuse de la communauté internationale et des grandes puissances » à obtenir un cessez-le-feu. « Il y a un an, la mèche de la haine a été allumée. Elle ne s’est pas éteinte, mais s’est embrasée dans une spirale de la violence », a-t-il déploré.

Le Proche-Orient est « au bord d’une conflagration totale que la communauté internationale semble incapable de contrôler », a déploré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

En France, le président Emmanuel Macron a adressé ses « pensées fraternelles » aux victimes, aux otages et aux « familles aux cœurs brisés par l’absence ou l’attente ». « La douleur demeure aussi vive qu’il y a un an », « celle du peuple israélien, la nôtre, celle de l’humanité blessée », a-t-il souligné sur X. La veille, après avoir appelé à l’arrêt de certaines livraisons d’armes à Israël, il s’est efforcé de dissiper le malaise avec Israël en téléphonant à son Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« La France est indéfectiblement attachée » à la sécurité d’Israël, a rappelé lundi son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, présent lundi à Réïm, dans le sud d’Israël. « La force seule ne peut suffire à garantir la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. « Pour ramener enfin les otages auprès de leurs proches, pour permettre enfin le retour des déplacés du nord dans leurs maisons, après un an de guerre, le temps de la diplomatie est venu », a-t-il déclaré, après avoir déposé 48 roses blanches à la mémoire des 48 victimes françaises. « La France pleure aux côtés d’Israël, nos compatriotes » tués, et « ne cessera jamais d’exiger la libération inconditionnelle des otages », a dit M. Barrot.

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, visite le mémorial du festival Nova près du kibboutz Reim, dans le sud d’Israël, où au moins 370 personnes ont été tuées lorsque des combattants du Hamas ont assassiné en masse des festivaliers et en ont enlevé d’autres, à l’occasion du premier anniversaire de l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas, le 7 octobre 2024. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

Plusieurs ministres français et quelques 4 000 personnes ont assisté lundi soir à Paris à une cérémonie hommage organisée par la communauté juive.

« Cicatrice sur l’humanité »

C’est à Réïm, sur les lieux d’une rave-party où au moins 364 participants ont été massacrés l’an dernier, qu’Israël a débuté ses cérémonies à 6h29.

Le président israélien Isaac Herzog a appelé le monde à « soutenir Israël dans son combat contre ses ennemis ». Le 7 octobre laisse « une cicatrice sur l’humanité », a-t-il dit, tandis qu’Israël annonçait l’engagement depuis dimanche d’une troisième division au sol dans le sud du Liban.

Des centaines de personnes assistant à une cérémonie en l’honneur des victimes du massacre du Hamas lors du festival de musique Nova, le 7 octobre 2024. (Crédit : Jeremy Sharon/Times of Israel)

Israël change la « réalité » sur le terrain pour qu’il n’y ait plus de 7 octobre, a ajouté le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Nous ne serons plus jamais les mêmes », a souligné l’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies à Genève, Daniel Meron lors d’une cérémonie.

Sur le continent européen, le nouveau Premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer a évoqué un « jour de douleur et de chagrin ». « Nous ne faiblirons pas dans notre quête de la paix », a-t-il dit.

« Nous partageons votre douleur », a tweeté en hébreu le chancelier allemand Olaf Scholz, accompagnant son message d’une photo de la façade de la Chancellerie à Berlin, arborant un dessin du ruban jaune qui symbolise la solidarité avec les otages et leurs familles. « Nous ressentons avec vous l’horreur, la douleur, l’incertitude et la tristesse. Nous sommes à vos côtés », a-t-il déclaré. « Les terroristes du Hamas doivent être combattus ». Scholz a tenu également à attirer l’attention sur les souffrances des Palestiniens dans la bande de Gaza, déclarant que « les gens ont besoin d’espoir et de perspectives s’ils veulent renoncer à la terreur ». « C’est pourquoi le gouvernement fédéral appelle à un cessez-le-feu, à la libération des otages et à un processus politique, même si cela semble plus éloigné aujourd’hui que jamais ».

« La terreur du 7 octobre a marqué une rupture cruelle pour le peuple d’Israël, comme pour la population du Proche-Orient et dans notre pays », a estimé la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Des marches à l’initiative de la communauté juive mais aussi de sympathisants pro-palestiniens sont annoncées à Berlin mais pas seulement.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni s’est dit inquiète d’un « antisémitisme latent et rampant », lors d’une cérémonie à la Grande synagogue de Rome. « Se souvenir et condamner avec force ce qui s’est passé il y a un an n’est pas un simple rituel, mais le préalable à toute action politique que nous devons mener pour ramener la paix au Moyen-Orient », a-t-elle déclaré. La veille, les autorités italiennes ont estimé que le moment choisi pour un rassemblement de samedi à Rome risquait de « glorifier » le pogrom du 7 octobre, ont rapporté les médias locaux.

Aux Pays-Bas, où un drapeau israélien géant doit être déroulé sur une grand place d’Amsterdam, des manifestations pro-palestiniennes sont aussi attendues, avec des sit-in dans plusieurs gares.

« Un an après les horribles attaques terroristes du 7 octobre, nous n’oublions pas », a souligné sur le réseau social X le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

La diplomatie espagnole a elle réitéré « sa ferme condamnation des attaques terroristes atroces du Hamas » tout en appelant à un cessez-le-feu à Gaza et à une « solution à deux États (…) qui garantisse aux Palestiniens et aux Israéliens une paix et une sécurité mutuelles ».

Des cérémonies du souvenir associant des proches des victimes des attaques ont eu lieu à Varsovie, Madrid ou Bucarest. À Madrid, une cérémonie d’une centaine de personnes a réuni des diplomates, membres de la communauté juive et des victimes ou leurs proches, parmi lesquels Nissim Louk, le père de Shani Louk, dont la photo gisant à moitié nue au fond d’une camionnette des assaillants du Hamas a fait le tour du monde. « C’est un avertissement. Si Israël tombe, le monde occidental tombera », a-t-il dit. À Varsovie, Yuval Dancyg, fils d’Alex Dancyg, 75 ans, un des otages enlevés du kibboutz de gauche Nir OZ, puis assassinés par Hamas, a souligné être venu pour son père mais également parce qu’il fallait « remettre à l’ordre du jour la question des otages ». Alex Dancyg était un historien de la Shoah.

Le Japon a lui « condamné sans équivoque » l’attaque du Hamas tout en ajoutant être « gravement préoccupé par la situation humanitaire critique qui perdure dans la bande de Gaza ».

Quelques autres dirigeants ont encore plus vivement condamné Israël. À Islamabad, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a déclaré : « Le sang de Palestiniens innocents est versé jour après jour, des enfants sont martyrisés et des mères perdent leurs enfants. Des villes entières sont démolies. La conscience du monde doit s’éveiller. »

Des milliers de personnes ont pris part à des manifestations anti-Israël au Pakistan, dont les plus importantes ont eu lieu dans la mégapole portuaire de Karachi et dans la ville de Lahore. Dans plusieurs pays d’Asie, des Philippines à l’Inde notamment, des drapeaux palestiniens ou des pancartes dénonçant la situation à Gaza ont aussi été brandis par des manifestants.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé pour sa part dans un message posté sur X qu’Israël « paiera tôt ou tard le prix du génocide qu’il commet depuis un an et qu’il poursuit » contre le peuple palestinien.

L’attaque du 7 octobre a ramené Israël à « la case départ et menacé son existence », s’est pour sa part félicité un responsable et ancien chef du Hamas, Khaled Mechaal, sur la chaîne Al Arabiya.

Le Hezbollah libanais, qu’Israël combat au Liban, a affirmé lundi qu’il continuerait à combattre « l’agression » d’Israël, qu’il a qualifié d’entité « cancéreuse » devant être « éliminée » à terme.

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