Un ancien atelier de fabrication de lampes à huile à voir au musée d’Israël
Un rare assemblage de moules à lampe, de fours et de lampes non-utilisées avait été trouvé dans les débris qui s'étaient accumulés après un séisme à Tibériade, en 1033
Amanda Borschel-Dan édite la rubrique « Le Monde Juif »
Les objets rares fabriqués dans un atelier datant du début de la période islamique et qui se trouvait à Tibériade, au bord des rives du lac du même nom, sont actuellement à découvrir au musée d’Israël, à Jérusalem.
Ce sont dix moules à lampe encore entiers, un four et plusieurs lampes à huile jamais utilisées datant du milieu du 7e siècle jusqu’au 11e siècle qui ont été découverts cet été sous les débris accumulés qui avaient été entraînés par une série de séismes, au cours de fouilles réalisées par l’institut des services archéologiques israéliens, qui dépend de l’université Hébraïque.
L’assemblage complet de l’atelier offre « un aperçu rare des techniques de travail dans notre région dans les temps anciens », commente Liza Lurie, conservatrice au sein de la division d’art et d’archéologie islamiques au musée d’Israël.
Certaines pièces – encore recouvertes de terre pour certaines – sont actuellement présentées dans le cadre d’une exposition temporaire à l’entrée de l’aile archéologique du musée d’Israël, juste à temps pour Hanoukka, fête remplie du symbolisme de la lumière.
Alors que les chercheurs se sont pressés de pouvoir montrer la collection à temps pour Hanoukka, les objets n’ont pas fait l’objet d’une documentation ou d’une étude scientifiques, bien qu’ils aient été mesurés et photographiés in situ.
Les visiteurs de l’exposition pourront découvrir la manière dont les artisans transformaient l’argile en lampes il y a plus d’un millénaire – des compétences d’autant plus dignes d’intérêt à une période marquée par le retour des artisans aux racines traditionnelles de leur travail, explique Lurie.

Les lampes et les moules sont décorées d’ornements floraux et ils sont de forme géométrique, avec notamment une étoile à cinq faces. Un moule porte le nom de Dieu en arabe, « Allah ».
Ils ont été découverts dans un quartier résidentiel peuplé d’ateliers qui avaient été détruits par une série de séismes au cours du 11e siècle, selon un communiqué de l’université Hébraïque.

Oren Gutfeld, à la tête des services archéologiques israéliens, note que ces découvertes indiquent un style de vie où les artisans et leurs ateliers étaient intégrés dans les quartiers.
En plus de l’atelier de céramique, où se trouvait un four, les archéologues ont découvert cinq fosses septiques pour les déchets humains, ainsi qu’un puits creusé au niveau du lac de Tibériade, à environ 3,5 mètres de profondeur.

Gutfeld explique que l’équipe – qui a compris des archéologues de terrain, comme Michal Haber et Tal Rogovenski, ainsi que des archéologues de l’Autorité israélienne des antiquités – ont mis la main sur des piliers d’ornement qui s’étaient écroulés autour du puits – qui faisait partie, selon lui, d’un jardin luxuriant.
« Les décombres ont été fouillés et ils semblent être un témoignage important du séisme de l’an 1033 qui avait détruit Tibériade », note Gutfeld dans un communiqué.
Il faudra un peu de patience pour les visiteurs qui voudront découvrir l’exposition, le musée d’Israël étant dans l’obligation de limiter l’affluence afin de se conformer aux règles induites par la pandémie de coronavirus. Il faut donc venir sur rendez-vous et acheter son billet par avance.
En période normale, le musée serait pris d’assaut pendant les vacances de Hanoukka. Et pourtant, il n’a connu que 5 000 visiteurs par jour au cours de la première semaine de sa réouverture.
Ceux qui désirent se rendre au musée pourront également découvrir la plus importante collection de menorot au monde, qui est présentée dans le cadre de la collection permanente, a fait savoir dans un communiqué Ido Bruno, directeur des lieux.



