Un Arabe israélien inculpé pour avoir aidé les terroristes du mont du Temple
Le Shin Bet indique que l'enquête sur l’attentat a révélé des liens entre les hommes armés et le Mouvement islamique
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Un Arabe israélien a été inculpé jeudi pour avoir aidé les trois terroristes qui ont mené l’attentat sur le mont du Temple du mois dernier et tué deux policiers.
Le service de sécurité Shin Bet a déclaré qu’Amjad Muhammad Ahmad Jabarin, âgé de 35 ans, habitant de la ville d’Umm al-Fahm, a transporté les trois terroristes à Jérusalem, a parlé avec eux de leurs plans à l’avance et qu’il leur a « même proposé de se joindre à eux pour mener l’attaque à au moins deux occasions. »
Au cours de son interrogatoire, Jabarin a également révélé qu’il existait des relations entre les trois terroristes – tous nommés Muhammad Jabarin, habitant tous Umm al-Fahm – et la Branche du nord du Mouvement islamique, un mouvement interdit, a annoncé le Shin Bet.
Le 14 juillet, vers 3h00 du matin, les trois Muhammad Jabarin sont arrivés au mont du Temple depuis Umm al-Fahm pour les prières avec des fusils et un couteau caché sous leurs vêtements. Ils sont restés sur le lieu saint pendant quatre heures, avant de se diriger vers le quartier musulman. Juste après 7h00 du matin, ils ont ouvert le feu sur deux policiers israéliens, Haiel Sitawe, 30 ans, et Kamil Shnaan, 22 ans, qui étaient stationnés à l’une des entrées du mont du Temple, et les ont tués. D’autres policiers présents sur les lieux de l’attentat ont tiré sur les terroristes, et les ont tués.
Jabarin a été arrêté le 23 juillet, neuf jours après l’attentat. Jeudi, il a été formellement mis en accusation par le tribunal de première instance de Haïfa pour complicité d’assassinat.
Selon l’acte d’accusation, Jabarin s’est entraîné avec les terroristes avant l’attaque lorsqu’il les a rejoints, quand ils s’entraînaient à tirer avec leurs mitraillettes Carlos artisanales.
La nuit précédant l’attentat, il a également conduit les trois terroristes sur un terrain de football à Umm al-Fahm, qui a servi de point de ramassage pour une navette vers le mont du Temple, alors qu’il savait qu’ils étaient armés et prévoyaient de mener une attaque, selon les accusations portées à son encontre.
Après l’attentat, Jabarin a également caché certains des « biens » des terroristes – des téléphones portables et les clés d’une voiture – qu’ils lui avaient donnés auparavant, selon l’acte d’accusation.
Le Shin Bet a indiqué que les hommes se sont réunis pour planifier leur attaque dans la mosquée du Al-Malsaa d’Umm al-Fahm.
« Les conclusions de l’enquête ont mis en évidence un lien clair entre la mosquée al-Malsaa et la Branche nord du Mouvement islamique, qui a été déclarée organisation illégale en novembre 2015 et qui est maintenant considérée comme une organisation terroriste », a déclaré l’agence de sécurité.
Le Shin Bet a noté que l’un des terroristes était responsable de l’entretien de la mosquée et qu’il était le muezzin, celui qui effectue l’appel à la prière, de la mosquée.
Selon l’acte d’accusation d’Amjad Jabarin, il a également utilisé sa position dans la mosquée pour cacher deux des fusils utilisés dans l’attaque à l’intérieur du bâtiment.
« En outre, des liens ont été trouvés entre les terroriste et le Mouvement islamique, y compris le soutien aux idées mises en place par le mouvement et à travers leur appartenance à des organisations qui ont des liens clairs avec le Mouvement islamique », a déclaré le Shin Bet.
À titre d’exemple, l’agence de sécurité indique que le terroriste qui a été muezzin à la mosquée al-Malsaa était autrefois actif au sein des Mourabitoun, un groupe qui a souvent affronté les forces de sécurité israéliennes sur le mont du Temple et qui a été déclaré illégal en septembre 2015, en raison de ses liens avec le Mouvement islamique et le Hamas.
En plus d’être mis en accusation pour complicité, Amjad Jabarin a également été inculpé pour complicité d’un attentat terroriste, utilisation d’une arme à des fins terroristes, obstruction à la justice et intention de commettre un crime.