Un blessé dans l’explosion d’une voiture sur la Route 22, près de Haïfa, liée à la mafia
L'homme souffre de blessures légères à modérées, dans la troisième explosion de ce type liée à des gangs en l'espace d'une semaine
Un véhicule a explosé sur une autoroute au nord de Haïfa dimanche, blessant un homme dans ce que la police israélienne soupçonne d’être lié au crime organisé.
Il s’agit de la dernière d’une série d’attaques violentes liées au monde criminel au cours des derniers jours, qui ont vu des voitures exploser ainsi que des fusillades, alors que les gangs criminels se livrent une guerre dans les rues du pays.
Le service de secours du Magen David Adom (MDA) a déclaré avoir transporté à l’hôpital Rambam de Haïfa un homme souffrant de blessures légères à modérées. Selon les médias israéliens, il est âgé d’environ 35 ans.
L’explosion s’est produite sur la Route 22, près de l’échangeur de Bialik. Il a été demandé aux automobilistes d’éviter la zone.
Vendredi, une voiture a explosé dans la Vieille Ville d’Akko, blessant grièvement un homme d’une trentaine d’années. La police a déclaré que cette explosion était probablement liée à un différend criminel.
Le site d’information Walla a rapporté que le fils de l’homme, âgé de 4 ans, a été légèrement blessé dans l’explosion, de même qu’un homme de 41 ans et une femme de 21 ans, tandis qu’une jeune fille de 15 ans a subi des blessures légères à modérées.
L’explosion à Akko est survenue quelques heures après qu’un homme d’une quarantaine d’années a été abattu à Tira, et au lendemain de l’explosion d’une voiture suivie d’un incendie dans la ville de Ramle, qui a tué quatre personnes et en a blessé neuf autres, dont un bébé de deux mois.
Selon la police, toutes ces attaques étaient apparemment liées à des différends criminels.
Un jeune de 17 ans a été arrêté vendredi, soupçonné d’être impliqué dans l’explosion de Ramle. L’arrestation a eu lieu alors que quelque 500 policiers ont effectué des descentes dans les villes de Ramle et de Lod, ainsi que dans le village arabe non reconnu de Dahmash, en relation avec l’explosion meurtrière d’une voiture.
Une enquête préliminaire sur cette explosion, qui a déclenché un incendie qui s’est propagé à deux magasins voisins, a indiqué qu’elle avait été causée par une grenade volée à l’armée israélienne et détenue par une personne déjà connue de la police, selon un reportage de la Douzième chaîne.
Selon la police, l’attaque serait liée à un différend entre les gangs criminels Jarushi et Abu Zaid. Selon les informations parues dans les médias israéliens, la voiture et les magasins situés à proximité seraient spécifiquement liés aux Jarushi.
Selon les médias israéliens, les quatre victimes de l’explosion sont Daa Abu Halawa, 50 ans, et ses deux enfants Sila, 14 ans, et Muhammad, 10 ans, ainsi que Leen Mugrabi, 14 ans, tous membres de la communauté arabe israélienne.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui est responsable de la police, a essuyé des critiques selon lesquelles il ne fait pas assez pour enrayer la violence des gangs en plein essor.
Ben Gvir a pris ses fonctions fin 2022 en promettant de sévir contre ces crimes, mais les homicides n’ont pas diminué, 169 membres de la communauté arabe ont été assassinés dans des crimes violents au cours du premier semestre 2024, selon l’organisation à but non-lucratif The Abraham Initiatives.
Ben Gvir, pour sa part, a rejeté la responsabilité sur la procureure générale Gali Baharav-Miara. S’exprimant sur les lieux de l’attaque à Ramle jeudi, le ministre a déclaré que Baharav-Miara avait refusé sa demande d’utiliser la détention administrative contre des suspects criminels. Les habitants de Ramle ont accusé Ben Gvir de se soustraire à ses responsabilités.
La détention administrative – un outil controversé en vertu duquel les suspects terroristes palestiniens et, plus rarement, les suspects terroristes juifs, sont détenus sans inculpation ni procès – est très controversée, et l’idée de l’utiliser pour lutter contre la criminalité s’est heurtée à la réticence des responsables de la sécurité.
Nombre de dirigeants de la communauté arabe israélienne attribuent la responsabilité de l’augmentation du nombre de meurtres à la police, selon eux, impuissante face aux influentes organisations criminelles, ou qui ignore tout simplement les violences perpétrées, qui incluent les querelles familiales, les guerres de territoire entre mafias et la violence à l’égard des femmes.