Israël en guerre - Jour 370

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Descente de 500 policiers à Ramle et Lod après l’explosion d’une voiture, une arrestation

Suite à la mort de 4 personnes, et de 9 blessés, les habitants de Ramle se plaignent de violences "insupportables"

Des agents de la police des frontières patrouillent dans le marché de Ramle au lendemain de l'explosion qui a tué à proximité quatre personnes et en a blessé neuf autres, le 13 septembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Des agents de la police des frontières patrouillent dans le marché de Ramle au lendemain de l'explosion qui a tué à proximité quatre personnes et en a blessé neuf autres, le 13 septembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Pas moins de 500 policiers se sont déployés, tôt dans la journée de vendredi, à Ramle et Lod ainsi que dans le village arabe non reconnu de Dahmash, procédant à une interpellation suite à l’explosion de jeudi qui a tué quatre personnes et en a blessé neuf autres, dont plusieurs dans un incendie déclenché par l’attaque qui s’est propagé à deux magasins voisins.

La police a en effet annoncé avoir arrêté un jeune de 17 ans soupçonné d’être impliqué dans l’explosion survenue hier dans la ville centrale de Ramle. Elle a précisé que l’explosion était liée à une activité criminelle dans la ville et qu’elle ne faisait pas l’objet d’une enquête en tant qu’attaque terroriste. La police a déclaré que l’adolescent, un habitant de Ramle, avait été arrêté à la suite de l’ouverture d’enquêtes. Les autres détails de l’enquête restent sous le coup d’une ordonnance de confidentialité de la police.

Les forces de police ont reçu le soutien du ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, qui a promis vendredi que la police « était en guerre » après avoir fermé les yeux sur le crime organisé au sein de la communauté arabe des années durant.

Selon les premières conclusions de l’enquête sur les circonstances de l’explosion d’un véhicule, jeudi, il s’agirait des conséquences d’une grenade volée à l’armée israélienne et possédée par une personne déjà connue des services de police, a indiqué vendredi la Douzième chaîne.

Selon la police, l’attaque serait liée à un différend entre les gangs criminels Jarushi et Abu Zaid. Selon les informations parues dans les médias israéliens, la voiture et les magasins situés à proximité seraient spécifiquement liés aux Jarushi.

Selon les médias israéliens, les quatre victimes de l’explosion sont Daa Abu Halawa, 50 ans, et ses deux enfants Sila, 14 ans, et Muhammad, 10 ans, ainsi que Leen Mugrabi, 14 ans.

L’autre fils de Halawa, âgé de deux mois, a été grièvement blessé dans l’attaque : les médecins ont indiqué vendredi que son pronostic vital était engagé.

La devanture des magasins incendiés à Ramle au lendemain de l’explosion qui a tué quatre personnes et en a blessé neuf autres, le 13 septembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

La police a annoncé vendredi la saisie d’armes lors des ces raids, dont une arme de poing Glock. Plusieurs personnes avaient déjà été arrêtées, car soupçonnées de détention illégale d’armes, mais la plupart ont été libérées en moins de 24 heures, faute de preuves suffisantes, a rapporté la chaîne publique Kan.

La police a également arrêté des dizaines de Palestiniens de Cisjordanie qui se trouvaient en Israël sans permis.

Ben Gvir a écrit sur X que des arrestations avaient eu lieu dans des propriétés de la famille Jarushi.

Par ailleurs, un homme âgé d’une quarantaine d’années a été abattu vendredi dans la ville arabe de Tira : il s’agirait selon la police d’une affaire criminelle.

Les premiers secours ont déclaré avoir trouvé un homme inconscient sur la route. Le décès a été constaté peu après.

Vendredi matin, plusieurs habitants de Ramle ont écrit à Ben Gvir, en charge de la police, pour lui dire qu’ils se sentaient « exaspérés et déçus de sa gestion des questions liées à notre sécurité personnelle ».

« Ces dernières semaines, notre ville est devenue le terrain de jeu de gangs criminels qui menacent la sécurité des habitants, qu’ils soient Juifs ou Arabes, avec une cruauté abyssale », ont-ils écrit, selon la Douzième chaîne.

« La situation dans la ville est aujourd’hui insupportable. Comment se fait-il que les habitants d’une ville située en plein cœur de l’État d’Israël vivent dans une peur constante ?

Ben Gvir a pris ses fonctions de ministre de la Sécurité fin 2022 en s’engageant à réprimer la criminalité communautaire arabe, ce qui n’a pas empêché les homicides de s’accumuler, comme en témoignent les 109 membres de la communauté arabe tués dans des crimes violents au premier semestre 2024, selon les données de l’ONG Abraham Initiatives.

De nombreux dirigeants de la communauté arabe israélienne reprochent à la police de ne pas se montrer suffisamment sévère contre ces puissantes organisations criminelles ou de purement et simplement négliger ces violences, mélange de querelles familiales, guerres de territoire mafieuses et violences de genre.

Les forces de l’ordre israéliennes sur les lieux d’une explosion à Ramle, le 12 septembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

S’exprimant depuis les lieux de l’attaque jeudi, Ben Gvir en a rejeté la responsabilité sur la procureure générale, Gali Baharav-Miara, qui lui a refusé de pouvoir utiliser les pouvoirs de détention administrative contre des suspects criminels.

« Si nous pouvions ce soir-même aller arrêter toutes les familles criminelles, tous les criminels, cela changerait tout », avait déclaré Ben Gvir. « Nous savons exactement qui ils sont, nous avons des listes, que nous avons présentées au procureur général il y a de cela un an et demi – ce sont toujours les mêmes. »

Les auteurs de la lettre ont contesté cette excuse en écrivant : « Nous attendons de vous que vous endossiez toute la responsabilité et que vous agissiez de manière claire et déterminée pour le bien de tous les résidents. »

Ils ont demandé à Ben Gvir de procéder à des arrestations, de confisquer les armes et munitions et de mettre en place des points de contrôle.

Dans une interview accordée vendredi à la chaîne publique Kan, Rais Abu Sayyaf, membre du conseil municipal de Ramle, a lui aussi reproché à la police son indifférence, lorsque les victimes de crimes sont Arabes, et s’est inscrit en faux envers les affirmations selon lesquelles les habitants ne coopèreraient pas lors des enquêtes.

« Il n’y a pas de police à Ramle, c’est le chaos. Et certains essaient de faire croire que les Arabes ne coopèrent pas, ce n’est pas vrai. Toutes les informations nécessaires aux arrestations sont bel et bien là. Mais il y a un vrai manque de motivation », a-t-il souligné.

« Le travail de la police est de protéger ma vie et la vôtre. On voit bien des voitures de patrouille et des policiers, mais du moment où ce sont des Arabes [les victimes], alors il n’y a plus de motivation. Comment expliquer autrement les 246 meurtres de l’an dernier ? »

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