Un célèbre auteur juif pour enfants sollicité pour écrire sur le Golem de Prague
« Cette histoire d’outsider, d'étranger parle à tout le monde », dit le producteur. « Les histoires juives abordent la question avec humour et juste ce qu'il faut de drame »

JTA — L’auteur juif de la célèbre série de livres pour enfants « Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire » a été sollicité pour écrire le scénario d’un film d’horreur basé sur la légende du Golem de Prague.
Daniel Handler, connu sous son nom de plume « Lemony Snicket », écrira le scénario pour la société de production juive indépendante Leviathan Productions, que dirigent le producteur Ben Cosgrove et Josh Foer, journaliste indépendant, cofondateur de la marque de voyages d’aventure Atlas Obscura et cofondateur de Sefaria, bibliothèque de textes juifs en open source.
Le film entend donner une version moderne de cette histoire du 16e siècle qui raconte comment Rabbi Judah Loew ben Bezalel a créé un golem anthropomorphe en argile pour protéger le ghetto des attaques antisémites.
Dans le film en question, « une jeune femme, sur un campus universitaire, sera terrorisée par une créature au passé mystérieux », rapporte Deadline.
Dans la légende classique du golem, c’est le mot « emet » – « vérité » en hébreu -, inscrit sur le corps du golem, qui lui confère ses pouvoirs. Lorsque le golem se comporte de manière brutale, la seule façon de l’arrêter est de supprimer la lettre « aleph », ce qui laisse le mot « met », qui signifie « mort » en hébreu.
Handler a été élevé dans une famille « oscillant entre judaïsme réformé et conservateur », confiait-il à Moment Magazine en 2007. D’ailleurs, les personnages principaux de ses ouvrages « Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire », portés au grand écran en 2004 et devenus une série Netflix en 2017, sont juifs.

« Oui. Les Baudelaire sont juifs ! Impossible de le savoir avec certitude, mais leurs manières et les allusions, de temps à autres, à un rabbin, une bar mitzvah ou une synagogue sont autant de signes », a-t-il déclaré.
« Le lecteur attentif trouvera pas mal de rabbins. »
Handler est également l’auteur d’un livre pour enfants, « The Latke Who Couldn’t Stop Screaming », sur une crêpe de pommes de terre en colère qui raconte l’histoire de Hanoukka et rencontre des symboles de Noël qui ne connaissent rien de l’histoire juive.
Leviathan Productions a acquis les droits d’un certain nombre de projets relatifs à des thèmes juifs, comme « Photograph 51 », une pièce d’Anna Ziegler sur Rosalind Franklin, la chimiste juive britannique qui a découvert la structure de l’ADN, « The Secret Chord », roman de Geraldine Brooks sur le roi David ou « The Pledge », livre documentaire de 1970 de Leonard Slater sur le rôle des États-Unis dans la guerre d’indépendance d’Israël en 1948.
« Les histoires juives ont un incroyable écho parce qu’elles sont axées sur des idées universellement identifiables », explique Cosgrove à Deadline.
« Tout le monde sait ce que c’est que d’être l’opprimé, l’étranger ou l’immigrant. Les histoires juives abordent ces idées avec humour et la bonne dose de drame, et les gens du monde entier se reconnaissent dans ces histoires. »