Un centre d’études du judaïsme rhénan en projet à Strasbourg
L’établissement ouvrira au 15, rue des Juifs, une adresse riche en histoire et classée monument historique
Ce lundi, Catherine Trautmann, ancienne ministre, ancienne maire de Strasbourg et désormais vice-présidente de Strasbourg Eurométropole, a annoncé la création prochaine d’un centre d’études consacré au judaïsme rhénan à Strasbourg, a rapporté le journal Dernières nouvelles d’Alsace. Le projet a été annoncé lors d’un colloque dédié à Jean Kahn, ancien président du Consistoire de Strasbourg et figure du judaïsme français, disparu en 2013.
En présence du grand rabbin René Gutman et du défenseur des droits Jacques Toubon, Catherine Trautmann a ainsi expliqué vouloir « mettre la connaissance de l’histoire des Juifs de la vallée rhénane à la portée de tous ».
Le centre ouvrira au 15, rue des Juifs, dans le centre ville de Strasbourg, à l’adresse de l’ancienne Caisse des dépôts et consignations. Le bâtiment, un hôtel particulier cédé à la ville en 2014 et classé monument historique en 1989, est également connu sous le nom d’hôtel des Joham de Mundolsheim. Il abrite des peintures murales du 15e siècle.
Avant le massacre de la Saint-Valentin, survenu le 14 février 1349 et lors duquel environ 2 000 Juifs ont été brûlés vifs, l’adresse hébergeait le siège principal de la communauté juive strasbourgeoise.
En 1984, les vestiges d’un ancien mikveh construit entre 1200 et 1260 avaient été découverts au 20, rue des Charpentiers, adresse liée au 15, rue des Juifs.
« Ce lieu sera ouvert, y compris pour les enseignants. Il ne faut jamais baisser la garde face aux formes de racisme et d’antisémitisme », a quant à lui expliqué le président de région Jean Rottner, qui a également annoncé la tenue d’un colloque en octobre prochain consacré à l’apport des intellectuels Juifs d’Alsace à la République.
En février dernier, Le Parisien avait révélé que Strasbourg était une « destination privilégiée » pour « l’alyah interne » – un phénomène qui conduit des familles juives françaises à déménager en raison de l’antisémitisme qu’elles subissent dans leur lieu d’origine.
« On accueille 40 à 50 familles d’Île-de-France chaque année depuis quatre ans, souvent de jeunes couples avec enfants, » avait expliqué Maurice Dahan, président du consistoire israélite du Bas-Rhin. « Elles trouvent ici une certaine quiétude. La communauté juive y est superbement bien structurée et intégrée à la vie de la ville ».