Un chanteur américain cède au BDS et se retire d’un festival allemand
John Maus a préféré "ne pas jouer dans un contexte politisé" au festival Pop-Kultur de Berlin, après des pressions en raison du financement par l'ambassade israélienne

John Maus, un musicien américain est devenu le quatrième à se retirer d’un festival de Berlin pour protester contre la participation financière de l’ambassade américaine à cet évènement.
Le festival Pop-Kultur a annoncé que le chanteur « préférait ne pas jouer dans un contexte politisé.
Avant lui, les groupes britanniques Shopping et Gwenno, et le musicien Richard Dawson & Band ont annulé leurs représentations.
Le festival, qui en est à sa quatrième édition, subit des pressions pour rompre ses liens avec le gouvernement israélien, qui, comme d’autres gouvernements, contribue financièrement aux cachets des artistes qui participent.

Israël a participé à hauteur de 500 euros l’an dernier, et à 1 200 euros cette année.
Le mois dernier, la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI) a appelé au boycott du festival Pop-Kultur tant qu’il ne renonçait pas au financement israélien.
« Israël cherche à s’associer à des festivals internationaux tels que Pop-Kultur Berlin, pour se servir de l’art pour dorer son image, dans le but précis de détourner l’attention de ses crimes contre les Palestiniens », a accusé l’organisation.
« C’est contraire à l’éthique et hypocrite de la part d’un festival supposément progressiste d’accepter de se faire sponsoriser par un régime comme Israël, qui pratique l’oppression et l’apartheid depuis des décennies. »
Pop-Kultur a déclaré dans un communiqué que sa politique lui permettait de travailler avec n’importe quel pays officiellement reconnu par le gouvernement allemand, et a maintenu sa « position claire et inchangée » et dit qu’il n’était « pas intimidé par les boycotts ».
« Si les artistes ne veulent pas participer à notre festival parce qu’il ont reçu le soutien de l’ambassade israélienne à Berlin, nous le regrettons. Cependant, le boycott, le refus de se produire, n’est pas notre décision. Nous sommes toujours ouverts à un dialogue constructif. Nous pensons que l’échange et le dialogue sont les seuls moyens de régler les conflits de ce monde. En tant que travailleurs culturels, nous avons le devoir d’établir des réseaux qui dépassent les frontières, même lorsque nous sommes en désaccords.

La pression exercée par les groupes affiliés au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions anti-Israël ont marqué quelques points ces derniers temps.
Au début du mois, après d’intenses pressions palestiniennes, l’Argentine a annulé un match amical très attendu, au cours duquel Lionel Messi et ses coéquipiers devaient affronter les Israéliens à Jérusalem.
La chanteuse neo-zélandaise a annulé un concert prévu à Tel Aviv au début de l’année, ce qui a conduit une ONG israélienne, Shurat HaDin, à attaquer deux néo-zélandais pour avoir convaincu la chanteuse d’annuler.

Il s’agirait des premières poursuites déposés en vertu d’un loi controversée adoptée par Israël en 2011, autorisant à entamer des poursuites contre ceux qui appellent au boycott d’Israël et au produits des implantations.