Un conseiller de Gantz le taxe de « menace » pour Israël, mais dit avoir été piégé
Kakhol lavan a limogé Israel Bachar tout en confirmant qu'il a été piégé "par des moyens inappropriés" lorsqu'il a été enregistré dénigrant son patron
Le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, a licencié vendredi l’un de ses principaux conseillers politiques, qui a été enregistré remettant en cause l’intelligence et la compétence de son patron, mais a également dénoncé qu’Israel Bachar avait été « pris dans une embuscade planifiée ».
« [Mon conseiller Israel] Bachar a été pris dans une embuscade planifiée qui s’est appuyé sur l’utilisation de moyens inappropriés et la fraude – ce qui fera l’objet d’une procédure judiciaire. L’implication manipulatrice des partis politiques sera également bientôt révélée », a assuré le parti dans une déclaration, ajoutant que « dans le même temps, Gantz a décidé de mettre immédiatement fin au travail de Bachar sur la campagne ».
L’intéressé a répondu à son licenciement en disant qu’il acceptait la décision et que Benny Gantz était capable de faire face à tous les défis auxquels Israël pourrait être confronté.
« En tant que collaborateur du député Benny Gantz depuis plus d’un an, j’apprécie d’avoir eu l’occasion de travailler avec lui. Gantz est un leader digne de ce nom et a grandement contribué à renforcer la sécurité de l’État d’Israël en tant que combattant, commandant et chef d’état-major. C’est un leader qui a également été capable de faire face aux défis auxquels l’État d’Israël est confronté », a commenté M. Bachar.
« Sans entrer dans les détails, la situation publiée s’inscrit dans une campagne de fraude qui a atteint un nouveau record d’humiliation. Le temps viendra où il faudra faire quelque chose pour y remédier ».
Selon les médias israéliens, un rabbin a enregistré Israel Bachar faisant ces commentaires sur Gantz lors d’une consultation privée sur sa vie personnelle.
Dans un communiqué, le parti du Likud a réagi au renvoi du conseiller en disant qu’il avait été « licencié parce qu’il avait dit la vérité ».
Dans l’enregistrement diffusé par la Douzième chaîne jeudi, on entend Israel Bachar parler de Gantz avec une connaissance non identifiée. La chaîne affirme que l’enregistrement a été réalisé il y a plusieurs jours.
Le conseiller y transmet l’opinion de la députée Kakhol lavan Omer Yankelevich.
« Elle dit que Gantz est stupide, qu’il n’est personne et qu’il ne peut pas être Premier ministre », déclare Israel Bachar.
Lorsque la connaissance suggère que Gantz s’efforcerait d’arrêter « certaines personnes à l’étranger qui pourraient essayer d’attaquer l’Iran », Israel Bachar dit : « Je le sais ».
« Que savez-vous ? », demande alors la connaissance.
« Qu’il [Gantz] n’a pas le courage d’attaquer l’Iran », répond le collaborateur.
« Parce que c’est [le caractère du] personnage ? ».
« Parce que c’est le personnage », convient Israël Bachar, ajoutant que le refus de l’ancien chef de l’armée de permettre une frappe sur l’Iran était « une menace pour le peuple d’Israël ».
La Douzième chaîne a rapporté que ce dernier a dénigré Gantz en privé pendant un certain temps, alors même qu’il travaillait comme conseiller principal pour la campagne de Kakhol lavan.
La formation a d’abord rejeté l’enregistrement comme faisant partie de « l’industrie du mensonge » mise en place par le Likud du Premier ministre.
Netanyahu lui-même a partagé le reportage de la chaîne sur les réseaux sociaux avec le commentaire suivant : « même les personnes les plus proches de Gantz savent qu’il ne peut pas être Premier ministre et qu’il est une menace pour la sécurité d’Israël ».
Mercredi, dans un communiqué de presse télévisé, Gantz s’en est pris à son rival pour avoir mené une campagne de « mensonges et de boue », et a mis en contraste la campagne actuelle de Benjamin Netanyahu avec la proposition qu’il lui avait faite fin 2018 de devenir son ministre de la Défense.