Un couple et leur bébé brûlés dans leur maison de Kfar Aza se battent pour leur survie
Alors que le personnel de Sheba s'efforce de sauver la jeune famille, le frère de la femme raconte les heures difficiles quand lui et d'autres proches ont perdu contact avec eux
Evyatar Hogeg s’est réveillé à 6h30 du matin le samedi 7 octobre avec des alarmes à la roquette à Tel Aviv. Il a aussitôt regardé les infos à la télé et les réseaux sociaux, qui indiquaient que des terroristes du Hamas de Gaza avaient infiltré Israël.
« Nous pensions qu’il y avait peut-être 15 ou 20 terroristes », a raconté Hogeg.
Puis, sa sœur cadette Ellay Golan a envoyé un message sur le groupe WhatsApp de sa famille indiquant qu’elle, son mari Ariel Golan et leur fille Yael, âgée de 18 mois, se trouvaient dans la pièce sécurisée de leur maison de Kfar Aza et qu’ils entendaient des coups de feu à l’extérieur.
Des milliers de terroristes du Hamas ont franchi la frontière ce matin-là avant de ravager les communautés du sud et de tuer plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et déclenchant la guerre actuelle. Israël a jusqu’à présent informé les familles de 199 Israéliens qu’ils étaient retenus en otage par le Hamas et par d’autres groupes terroristes à Gaza.
À Kfar Aza, un kibboutz d’environ 765 habitants situé à 5 kilomètres au nord-est de Gaza, tous les membres de l’équipe de sécurité civile ont été tués. Au total, plus de 70 membres du kibboutz ont été assassinés par les terroristes.
Les blessés de Kfar Aza comptent parmi les 4 562 blessés israéliens soignés dans les hôpitaux depuis le 7 octobre.
Les Golan ont survécu à l’assaut. Cependant, ils ont été grièvement blessés et évacués par hélicoptère vers l’Unité nationale des grands brûlés du centre hospitalier Sheba, près de Tel Aviv. Les terroristes ont incendié leur maison alors que la petite famille se trouvait à l’intérieur.
En date du 18 octobre, Ellay se trouve toujours sous sédation et intubée. Ariel respire seul et son état s’est amélioré légèrement. Leur fille se trouve dans l’unité de soins intensifs pédiatriques et va mieux.
« Nous leur avons dit de rester sur place, de respirer et de verrouiller leurs portes et fenêtres. Nous avons été en contact avec eux pendant toute cette épreuve, leur demandant toutes les deux minutes ce qui se passait », a raconté Hogeg en se remémorant les événements de cette matinée maudite.
« Ils ont rapporté qu’ils entendaient encore des tirs. Des centaines de terroristes étaient présents dans la communauté et tiraient avec des AK-47 », a-t-il déclaré.
Pendant des heures, Hogeg et d’autres proches de la famille ont tenté de rassurer les Golan pour qu’ils restent calmes.
« Ellay – qui a terminé ses études de médecine et qui était sur le point de commencer à travailler comme médecin – m’a envoyé un texto disant qu’elle avait très peur. Elle n’avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. J’ai essayé de la soutenir de toutes les manières possibles et je lui ai dit de ne pas s’inquiéter, que j’étais certain que l’armée était en route et qu’elle arriverait d’une seconde à l’autre », a raconté Hogeg.
« Puis, vers 13h, son mari m’a envoyé un texto : ‘Priez pour nous. Ils sont à l’intérieur. Amenez l’armée. Amenez la police. Nous vous aimons tous. Merci beaucoup.’ C’est la dernière communication », a-t-il déclaré.
La famille Hogeg était sous le choc. Ils se sont empressés de contacter toute personne qu’ils pensaient qu’elle pourrait aider : la police, des amis qui étaient officiers de Tsahal, les médias.
Après de nombreuses heures, la mère de Hogeg a finalement appris que sa fille et sa famille étaient en vie mais blessées. La famille pensait que les Golan avaient été hospitalisés à Soroka à Beer Sheva.
Lorsque les Golan sont arrivés à Sheba, ils étaient encore conscients et en mesure de donner au personnel hospitalier leurs numéros d’identité et le numéro de téléphone de Hogeg.
« Ils m’ont appelé et je me suis précipité. Je n’ai jamais conduit aussi vite de toute ma vie », a déclaré Hogeg.
Il a été reçu par une assistante sociale à l’hôpital et emmené voir sa sœur aux urgences.
« Je ne l’ai vue que quelques secondes. J’ai tiré le rideau. J’ai vu une image que je n’oublierai jamais », a déclaré Hogeg, sous le choc.
Il a ensuite couru voir sa nièce, également dans un état critique.
« Après avoir imaginé que les terroristes du Hamas avaient assassiné ma petite nièce, j’ai été soulagé de la voir. Mais la voir arriver brûlée vive était vraiment dur », a-t-il déclaré.
La Dr. Reut Kassif, médecin pédiatre en soins intensifs, a déclaré au Times of Israel que Yael était arrivée avec de graves brûlures, mais que son état s’améliorait.
« Elle présentait des brûlures au deuxième et troisième degrés sur 30 % de la surface de son corps. Elle était gravement blessée et a été mise sous sédation et intubée, mais maintenant elle va mieux et elle est réveillée », a déclaré Kassif.
Les grands-parents de Yael ont été à ses côtés tout du long, et maintenant qu’elle est réveillée, de plus en plus de membres de la famille élargie sont avec elle et la soutiennent.
Elle a été, avec 12 autres patients pédiatriques les plus critiques, transférée le 9 octobre vers un hôpital souterrain à Sheba.
Ses parents restent dans un état préoccupant. Alors que Hogeg espère et prie pour leur rétablissement, il souhaite que le monde connaisse la vérité sur ce qui s’est passé le 7 octobre.
« Je veux juste dire que ceux qui commettent ces atrocités ne sont pas des gens qui veulent la liberté. Ce sont des gens qui veulent du sang – du sang juif », a déclaré Hogeg.
Il pense également que quelque chose de positif pourrait éventuellement ressortir de la tragédie qui a frappé sa famille, le sud et le pays tout entier.
« Nous nous réveillons dans un autre pays. Ce ne sera plus le même Israël. Et peut-être, peut-être que ce sera une bonne chose : un Israël aimant, un Israël uni », a-t-il déclaré.