Un drone lancé du Liban s’abat près de Nazareth, l’attaque la plus profonde depuis le début de la guerre
L'armée a fait savoir qu'elle avait échoué à intercepter le projectile ; elle enquête actuellement sur la raison pour laquelle les sirènes n'ont pas été activées ; le Hezbollah n'a pas revendiqué la frappe pour le moment
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un drone tiré depuis le Liban – probablement par le groupe terroriste du Hezbollah – s’est abattu dans l’après-midi de vendredi dans un champ de la vallée de Jezreel, aux abords de Nazareth, dans le nord d’Israël, a fait savoir l’armée.
Il a fallu huit heures aux militaires pour donner de nouvelles informations sur l’incident – qui a donné lieu au tir d’un missile intercepteur et qui a entraîné l’activation des sirènes dans les villes proches de Nazareth.
Selon Tsahal, la tentative d’interception du drone a été vaine et ce dernier est retombé dans un champ, n’entraînant ni blessé, ni dégât. Les résidents du secteur ont raconté avoir assisté au tir d’un missile du Dôme de fer.
Les sirènes d’alerte à la roquette ont résonné à Reineh, Kafr Kanna, Mashhad et à Nof HaGalil pendant l’incident, dans un contexte d’inquiétudes autour de la retombée possible d’éclats d’obus suite au tir du missile intercepteur.
En revanche, aucune alerte signalant une possible infiltration de drone n’a été activée.
L’armée a indiqué que des investigations avaient été ouvertes sur l’échec de l’interception et sur la raison pour laquelle les sirènes d’alerte au drone n’ont pas résonné.
Reports of an interception over the Kafr Kana/Nof Hagalil area pic.twitter.com/yI0GJsFRxw
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) June 7, 2024
C’est potentiellement l’attaque la plus profonde à avoir été commise par le Hezbollah sur le territoire israélien depuis le début de la guerre – le drone frappant un secteur qui se trouve à une quarantaine de kilomètres de la frontière. Jusque-là, l’attaque la plus profonde remontait au mois dernier, quand un drone du groupe terroriste avait frappé une structure militaire située à environ 35 kilomètres de la frontière avec le Liban.
Le Hezbollah n’a pas encore revendiqué l’incident qui est survenu vendredi.
Au même moment, un deuxième drone s’est abattu sur une zone située à proximité de la communauté de Shomera, à la frontière, a fait remarquer Tsahal.
Là encore, il n’y a pas eu de blessé.
Et dans la soirée de vendredi, Tsahal a indiqué que deux roquettes tirées depuis le Liban étaient retombées dans des champs, aux abords de Matat, faisant résonner les sirènes dans la communauté frontalière. Les sirènes qui avaient été activées au de temps auparavant, dans l’Ouest de la Galilée, qui avertissaient d’une infiltration au drone présumée avaient été une fausse alarme, avaient précisé les militaires.
De son côté, l’armée de l’air a frappé un lance-roquette et d’autres infrastructures du Hezbollah dans le sud-Liban, vendredi.
Les troupes ont aussi procédé à des tirs d’artillerie et de mortier pour « supprimer les menaces » dans plusieurs secteurs, a noté Tsahal.
Dans la matinée de vendredi, les militaires avaient fait savoir que les avions de chasse israéliens avaient bombardé, la nuit précédente, des bâtiments utilisés par le Hezbollah à Jabal Rezlane, dans le sud du Liban, et dans les villes de Ramyeh et de Kafr Kila.
מוקדם יותר היום הופעלו התרעות במרחב נוף הגליל על ירי רקטות וטילים. לאחר תחקור האירוע, התברר כי מדובר בכטב"ם שחצה מלבנון ונפל בשטחים פתוחים במרחב עמק יזרעאל. בוצע ניסיון יירוט שלא צלח לעבר המטרה. בנוסף, זוהה כטב"ם נוסף שחצה מלבנון ונפל במרחב שומרה>> pic.twitter.com/QuyXnw2qZn
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) June 7, 2024
Depuis le 8 octobre, les forces dirigées par le Hezbollah ont attaqué presque quotidiennement des communautés israéliennes et des postes militaires le long de la frontière, le groupe affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre opposant l’État juif au Hamas – une guerre qui avait été déclenchée par le massacre commis par le groupe terroriste sur le sol israélien, le 7 octobre.
Ces derniers mois, le Hezbollah a eu recours à des drones chargés d’explosifs de manière croissante, ainsi qu’à des missiles de précision anti-char en plus de tirs de barrage de roquette.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont causé la mort de dix civils du côté israélien, ainsi que celle de 15 soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a identifié, dans ses rangs, 331 personnes qui ont été tuées par Israël – principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 62 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont perdu la vie.
Israël a exprimé son ouverture à l’égard d’une résolution diplomatique du conflit, mais a menacé d’entrer en guerre contre le Hezbollah pour permettre au nord du pays de retrouver la sécurité – un nord dont des dizaines de milliers de civils ont été évacués pour le moment.