Un enfant de Gaza, seul survivant de sa fratrie, évacué en Italie
Adam al-Najjar sera soigné pour des fractures dans un hôpital de Milan, accompagné de sa mère, de sa tante et de 4 cousins ; Tsahal affirme avoir repéré des suspects terroristes dans la zone avant de lancer l'attaque

Un enfant palestinien de onze ans, rescapé d’une frappe israélienne ayant tué son père et ses neuf frères et soeurs dans la bande de Gaza, va être évacué mercredi en Italie avec sa mère pour recevoir des soins, a indiqué Rome.
Le jeune Adam arrivera à 17H30 GMT à Milan, « où il sera pris en charge à l’hôpital Niguarda, car il souffre de fractures », a indiqué le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. L’enfant sera accompagné de sa mère, pédiatre, Alaa al-Najjar.
Après le bombardement le 23 mai de son domicile situé à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Adam a été amputé d’une main et plusieurs parties de son corps ont été grièvement brûlées.
Ses neuf frères et sœurs ont été tués dans le bombardement et son père, Hamdi al-Najjar, a été grièvement blessé tandis que sa mère était de garde à l’hôpital Nasser de Khan Younès. Le père, qui était également docteur, est décédé la semaine dernière.
Alaa al-Najjar s’était précipitée à son domicile après avoir entendu l’explosion, découvrant ses enfants méconnaissables sous les décombres. « Je me souviens de tout. Chaque détail, chaque minute, chaque cri, » a-t-elle indiqué mercredi au quotidien italien La Repubblica.
« Mais quand j’y pense, ça me fait trop mal, j’essaie de ne penser qu’à Adam », a-t-elle poursuivi.

L’armée israélienne a déclaré avoir ouvert une enquête sur l’incident au cours duquel neuf enfants ont été tués.
Selon les premières conclusions, des soldats auraient repéré plusieurs suspects dans un bâtiment situé à plusieurs centaines de mètres de l’endroit où opéraient les troupes au sol et auraient demandé une frappe aérienne.
L’armée israélienne avait ordonné l’évacuation de cette zone, située au sud de Khan Younès, le 31 mars. Elle a déclaré ne pas s’attendre à la présence de civils dans cette zone lorsque l’incident s’est produit fin mai.
Interrogé par sa mère lors de cette interview, Adam a dit vouloir vivre « dans un bel endroit » où « les maisons ne sont pas cassées », où il va à « l’école » et où « personne ne meurt ». « Un endroit où je me ferais opérer du bras pour qu’il marche de nouveau et où ma mère ne serait pas triste. On m’a dit que l’Italie était un bel endroit, » a dit le garçon.
Sa mère indique n’avoir emporté qu’un exemplaire du Coran, ses papiers d’identité et les vêtements d’Adam. « J’ai laissé derrière tout ce qui est important pour moi: mon mari, mes enfants, l’hôpital où je travaillais ».

À Gaza, « les personnes meurent de faim », a-t-elle poursuivi, « et lorsqu’ils ne meurent pas de faim, ils sont tués par les bombardements. Nous voulons juste vivre en paix ».
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023 , date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 54 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.