Un faussaire présumé arrêté en Thaïlande avec des passeports israéliens
Un Pakistanais expert en contrefaçon a été arrêté à Bangkok ; il est suspecté d'être le sixième membre d'un réseau de faussaires dirigé par des Iraniens
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Un faussaire pakistanais, arrêté à Bangkok vendredi, a été trouvé en possession de deux passeports israéliens dans le cadre d’une opération de répression d’un réseau de contrefaçon de passeports internationaux, dirigé par des Iraniens.
La police a déclaré au Bangkok Post que la plupart des faux passeports ont été vendus à des clients du Moyen-Orient à des fins de voyages en Europe et en Australie.
Mahammad Rumzan, 57 ans, a été surnommé « Johnny l’Artiste » pour ses compétences dans la fabrication de faux passeports, a rapporté le Bangkok Post.
Rumzan a été arrêté le 8 avril, pendant qu’il livrait des passeports, une fouille policière de son sac révélant deux passeports israéliens et quatre passeports français, a rapporté le journal. Les six passeports étaient vrais et avaient été déclarés perdus, selon le rapport.
La fouille des deux appartements de Rumzan a permis de retrouver environ 40 faux passeports, principalement de pays européens, avec 91 timbres de visa, 92 chèques de voyage contrefaits d’une valeur équivalente à 770 $, 20 blocs à effet filigrane, du fil à coudre, des plastifications pour passeports et des pages de données personnelles prises d’authentiques passeports, selon l’article.
Rumzan est soupçonné d’être le sixième membre d’un réseau dirigé par un Iranien basé à Bangkok, Hamid Reza Jafary, qui a été arrêté le mois dernier.
Jafary, 48 ans et surnommé « Le Docteur », a été appréhendé après que la police l’a situé grâce à une livraison de pizza, selon le Bangkok Post. Il avait réussi à échapper à la police pendant des années, poursuivant ses activités par l’entremise d’une société censée vendre des ordinateurs de seconde main et jonglait entre cinq faux passeports pour dissimuler sa véritable identité.
Jafary tenait son talent de son défunt père, a indiqué la police.
« Il (Jafary) fabriquait des passeports pour des personnes en provenance de divers pays dont l’Iran, la Syrie et l’Afghanistan, qui fuyaient les guerres et voulaient entrer en Europe », a indiqué le commandant de la police de l’immigration, le Lieutenant général Nathathorn Prousoontorn.
« Le Docteur » a avoué ses crimes et risquerait une dizaine d’années en prison en cas de condamnation, a-t-il ajouté.
Les clients de l’Iranien lui envoyaient par courriel leurs photos et indiquaient le pays dont ils souhaitaient un passeport, a déclaré le commandant, ajoutant que Jafary garantissait des contrefaçons de haute qualité qui ne seraient pas détectées par les autorités frontalières.
En janvier, deux ressortissants iraniens ont été arrêtés dans un aéroport en Inde après avoir tenté de monter à bord d’un avion avec de faux passeports israéliens, et avaient apparemment l’intention d’utiliser les documents afin d’immigrer aux États-Unis.
En 2014, deux Iraniens ont été arrêtés à l’aéroport de Nairobi, au Kenya, après avoir tenté d’entrer dans le pays en utilisant des passeports israéliens contrefaits. Ils ont été condamnés en vertu des lois anti-terrorisme à deux ans de prison et à une forte amende.
La Thaïlande a longtemps été une plaque tournante de l’industrie de contrefaçon de documents, au service de trafiquants d’êtres humains et d’autres criminels.