Une technologie israélienne utilisée pour aider les agriculteurs en Afrique
Le programme JDC permettra à des milliers d'agriculteurs d'avoir accès à des prêts à faible taux afin d'améliorer le rendement de leurs cultures et vendre au juste prix
5 000 agriculteurs éthiopiens vont participer à un nouveau programme de prêt et d’éducation agricole de 14 millions de dollars. Ce programme utilise la technologie agricole israélienne et des semences améliorées. L’initiative, lancée cette semaine par l’American Joint Distribution Committee, s’ajoute à un certain nombre de programmes israéliens d’amélioration de l’agriculture en Éthiopie et dans d’autres pays d’Afrique.
Dans le cadre du programme pilote, déployé au sud de l’Éthiopie, le JDC offrira des prêts à faible taux d’intérêt aux grandes entreprises agricoles qui travaillent avec des agriculteurs locaux. Le JDC offrira également une formation sur l’irrigation au goutte-à-goutte israélienne et sur l’utilisation de semences hybrides pour obtenir des rendements plus élevés dans les petites parcelles.
Le JDC prévoit de se développer dans d’autres pays d’Afrique dans les années à venir.
Israël exporte depuis longtemps son savoir-faire en matière agricole. Des techniques qui ont été développées en raison des conditions désertiques difficiles du pays et du manque d’espace. Le programme offre de nombreuses possibilités aux agriculteurs internationaux, notamment des programmes d’études et d’échanges en Israël, ainsi que des formations agricoles dans de nombreux pays.
Les économies des pays en voie de développement comme l’Éthiopie dépendent fortement de l’agriculture. Plus de 70 % de la main-d’œuvre éthiopienne travaille dans l’agriculture. Mais parmi ces personnes, 30 % vivent encore en-dessous du seuil de pauvreté.
Le gouvernement éthiopien investit massivement dans les routes et les infrastructures, mais de nombreux petits agriculteurs des zones rurales sont encore coupés des marchés en raison du mauvais état des routes. Lorsque les agriculteurs utilisent des semences améliorées et de meilleures pratiques, ils peuvent faire de meilleures récoltes. Les tomates sont par exemple plus fermes et plus grosses, et ont donc une durée de conservation plus longue. Les agriculteurs peuvent alors en obtenir un meilleur prix car leur récolte peut supporter le transport. Ils ne sont plus limités par la topographie, qui les contraignait à vendre leur récolte sur place.
Plusieurs autres start-ups agricoles israéliennes travaillent en Éthiopie, dont Fair Planet, qui s’occupe des semences à haut rendement.
Israël a également investi dans des projets de grande envergure en Afrique de l’Est et en Éthiopie en particulier, comme par exemple un projet d’irrigation de 200 millions de dollars pour la société sucrière du gouvernement éthiopien, mis en place par la société israélienne Netafim, qui s’occupe d’irrigation.
Actuellement, seulement 5 % des terres agricoles éthiopiennes utilisent l’irrigation, mais ce nombre augmente à mesure que les partenariats se développent. Sans irrigation, les agriculteurs dépendent de la seule saison des pluies de juin à août. Cette période a considérablement évolué à cause du changement climatique. Les champs irrigués permettent aux agriculteurs de récolter deux fois par an au lieu d’une fois par an.
Le JDC a lancé Tikkun Olam Ventures, un programme de prêts agricoles philanthropiques, cette semaine. Le programme offrira des prêts d’une valeur de 10 millions de dollars sur une période de 5 ans. Actuellement, Tikkun Olam Ventures est déjà présent sur sept sites pilotes en Éthiopie; des sites qui seront étendus à d’autres pays au cours des cinq prochaines années. Seth Merrin, dont l’épouse, Anne Heyman, a fondé le Agagozo Shalom Youth Village au Rwanda, Liquidnet for Good et d’autres philanthropes, a créé ce fonds de prêt financier. Le JDC travaille également avec le ministère israélien de l’Économie et de l’Industrie, qui a contribué à hauteur de 4 millions de dollars à la mise en œuvre du projet.
Les syndicats de coopératives agricoles et les entreprises agricoles pourront accéder à des prêts à taux bas afin de permettre aux agriculteurs d’acheter des technologies agricoles israéliennes et de recevoir une formation et un soutien d’experts israéliens ou locaux.
Lorsque les agriculteurs rembourseront les prêts, l’argent sera réinvesti dans le programme, ce qui permettra à un plus grand nombre d’agriculteurs d’accéder au projet et d’ouvrir de nouveaux sites.
« En établissant des partenariats avec les petits exploitants agricoles – parmi les 1,5 milliard de personnes dans le monde qui utilisent encore des méthodes agricoles traditionnelles – nous lutterons contre la pauvreté, émanciperons les femmes et les jeunes, et stimulerons la croissance économique » a déclaré David Schizer, directeur général du JDC.